logo
« Cette opportunité quasi unique va désinhiber les velléités des plus kamikazes » : l'oeil de Romain Bardet avant le grand départ du Tour de France

« Cette opportunité quasi unique va désinhiber les velléités des plus kamikazes » : l'oeil de Romain Bardet avant le grand départ du Tour de France

L'Équipe2 days ago
Vainqueur de deux étapes sur le Tour de France, 2e du classement général en 2016 et 3e en 2017, Romain Bardet, qui sera désormais consultant, analyse le départ et les premiers jours de cette édition 2025 de la Grande Boucle, qui promet d'être unique.
« On aurait pu se laisser berner par la vague de chaleur précoce irradiant l'Europe mais l'été, dans nos conceptions de bipèdes vaccinés au rayon, ne saurait véritablement débuter sans le départ de la grande caravane sillonnant l'Hexagone. Cap au nord pour trouver une température raisonnable avant de laisser grimper le thermostat au fil des actes. L'amorce du week-end des grandes vacances sonne comme une délivrance pour un peloton encore statique dans la banlieue lilloise.
La particularité d'un grand Tour est l'obligation réglementaire de devoir se rendre a minima trois jours avant sur place pour satisfaire les impératifs organisationnels d'avant course. Ces jours en amont semblent durer une éternité. Tout commence l'avant-veille avec un contrôle sanguin très matinal, suivi en après-midi du premier rassemblement de ses acteurs. Contrairement à la routine traditionnelle, l'entraînement se greffe autour des opérations protocolaires.
Les dés sont pourtant jetés. Le briefing général et la rétrospective des meilleurs moments de l'édition précédente nous mettent autant les frissons qu'ils peuvent nous effrayer, tant la dramaturgie des chutes y est exacerbée. Enfin vient la présentation générale, défilé d'honneur inaugural où la Grand Place de Lille a retrouvé ses airs de Braderie, pour immerger les coureurs de la ferveur singulière qui entoure l'événement. Les sentiments commencent alors à osciller entre excitation et angoisse. Sur le Tour, on ne sait jamais à quelle sauce on va être mangé.
C'est probablement le dernier moment de convivialité avant les Champs-Élysées. On retrouve les copains. On se scrute, aussi : nouveaux vélos, nouvelles tenues, le galbe du mollet... Tout indice à même de rassurer son ego face à l'ampleur de la tâche à venir.
Cette année particulièrement, le tracé n'offrant les premiers reliefs significatifs qu'après neuf jours de course, la tension devrait gangrener durablement la meute. Lors des quatre étapes explosives menant au premier repos, le placement des leaders sera primordial pour préserver leurs chances. Sur cette première semaine, le temps n'a plus la même unité qu'en troisième.
On analyse chaque seconde concédée comme une perte potentiellement rédhibitoire par rapport aux schémas mentaux qui nourrissent cette quête interne depuis des mois. Pourtant, régulièrement, plusieurs minutes départagent les tout premiers en fin de partie. Contingence du chronomètre, qui devrait pourtant rester figé entre les protagonistes à l'issue de la première étape, malgré le couronnement du plus véloce de l'emballage massif.
Il est de moins en moins courant d'offrir le maillot jaune aux grosses cuisses, et cette opportunité quasi unique va désinhiber les velléités des plus kamikazes. Les enjeux sont colossaux. Sprint et maillot jaune, facteur X et potentielle gloire éternelle. Toute la magie de ce sport condensée en une ouverture dans les 300 derniers mètres, pour que l'odyssée débute enfin. »
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Van der Poel impérial, le PSG et Mbappé ont rendez-vous, Djokovic centenaire, Verstappen à la faute... En images, nos tops et flops du week-end sport
Van der Poel impérial, le PSG et Mbappé ont rendez-vous, Djokovic centenaire, Verstappen à la faute... En images, nos tops et flops du week-end sport

Le Figaro

time17 minutes ago

  • Le Figaro

Van der Poel impérial, le PSG et Mbappé ont rendez-vous, Djokovic centenaire, Verstappen à la faute... En images, nos tops et flops du week-end sport

Van der Poel impérial, le PSG et Mbappé prêts à en découdre, Verstappen à la faute... En images, nos tops et flops du week-end sport DIAPORAMA - La vie en jaune de Mathieu van der Poel, un XV de France prometteur, le PSG invincible, les Bleues inspirées à l'Euro, les malheurs de Ferrari... Découvrez ce qui a retenu l'attention du Figaro, pour le meilleur et pour le pire, durant ce week-end de sport. Comme sur les routes, ce premier week-end de juillet rimait aussi avec embouteillages dans l'actualité sportive. Entre le départ du Tour de France -qui a consacré Mathieu van der Poel et son équipe Alpecin-Deceuninck -, la victoire héroïque du PSG face au Bayern Munich, le but sublime de Kylian Mbappé qui va défier son ancien club, la victoire des Bleues du football face à l'Angleterre ou encore la 100e victoire de Novak Djokovic à Wimbledon, on ne risquait pas de s'ennuyer. Et il y en avait pour tous les goûts. Mentionnons aussi, au rayon des encouragements, la courte défaite en Nouvelle Zélande d'un XV de France remanié mais prometteur. Parmi les déceptions, Max Verstappen, Ferrari et plusieurs coureurs du Tour de France (Evenepoel, Martinez...) ont connu des désillusions plus ou moins préjudiciables pour la suite. Retrouvez un condensé du week-end sport ci-dessous en diaporama.

Tour de France : « Si on en prend un qui sale la soupe… » Le patron de l'UCI promet d'être ferme sur le dopage
Tour de France : « Si on en prend un qui sale la soupe… » Le patron de l'UCI promet d'être ferme sur le dopage

Le Parisien

time2 hours ago

  • Le Parisien

Tour de France : « Si on en prend un qui sale la soupe… » Le patron de l'UCI promet d'être ferme sur le dopage

À cinquante mètres de la Grand-Place de Lille, David Lappartient, le patron de l'UCI, la fédération internationale, a accepté de s'exprimer au moment du Grand Départ du Tour de France. Celui qui, seul candidat à sa succession cette année, est sûr de rester en poste jusqu'en 2029, est venu pour marteler quelques messages. Notamment sur la lutte antidopage et la vitesse parfois folle des courses. Récemment, Thomas Voeckler estimait qu'il y avait forcément, et comme partout, des tricheurs dans le cyclisme. Or, on ne voit plus de contrôles positifs. Faut-il s'en inquiéter ?

Tour de France : Mathieu Van der Poel enrichit l'album de famille
Tour de France : Mathieu Van der Poel enrichit l'album de famille

Le Figaro

time2 hours ago

  • Le Figaro

Tour de France : Mathieu Van der Poel enrichit l'album de famille

Réservé aux abonnés Magnifique vainqueur de la 2e étape à Boulogne-sur-Mer, le petit-fils de Raymond Poulidor est le Maillot jaune d'une course très animée. En 2021, le visage couvert de larmes, Mathieu Van der Poel s'était imposé en solitaire à Mûr-de-Bretagne, un doigt pointé vers le ciel. À l'occasion de son premier Tour de France, le Néerlandais remportait sa première victoire d'étape et enfilait le maillot jaune qui s'était toujours refusé à son grand-père, Raymond Poulidor, décédé en 2019. Quatre ans plus loin, le Néerlandais aux épaules de culturiste et aux cuisses de feu a gagné en force à Boulogne-sur-Mer pour signer sa deuxième victoire d'étape sur le Tour, s'offrir un nouveau maillot jaune et prendre le relais de son équipier Jasper Philipsen, auteur d'un sprint létal pour ouvrir le Tour, samedi à Lille. À bout de souffle, étendu sur la chaussée, Mathieu Van der Poel a doucement remis de l'ordre dans ses idées, avant de voir défiler la vague des compliments. Instants de félicité. « Il y avait plus d'émotions lors de la première victoire… Son décès était proche… La douleur est toujours là, j'aurais aimé faire le Tour quand il était…

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store