
La nouvelle pièce de Wajdi Mouawad triomphe en Grèce
La nouvelle pièce de Wajdi Mouawad, « l'un des noms les plus emblématiques du théâtre européen actuel », est un triomphe, selon le journal Le Monde, qui a vu le spectacle vendredi dernier. La production met en vedette la comédienne Juliette Binoche, « magistrale en héroïne tragique », selon la critique parisienne.
« Dans le cadre magique du théâtre antique, la création chorale du metteur en scène libano-canadien a entraîné les spectateurs dans une tragédie cathartique qui résonne autant avec nos histoires intimes qu'avec les catastrophes contemporaines », commentait pour sa part Libération, dimanche. La manchette du quotidien réputé pour ses jeux de mots est d'ailleurs : « Coup de chœur à Épidaure ».
PHOTO FOURNIE PAR LE FESTIVAL D'ATHÈNES-ÉPIDAURE
Emmanuel Schwartz livre une performance qui glace le sang dans Le serment d'Europe.
Au sein de la distribution de sept interprètes, on retrouve deux Montréalais : Violette Chauveau et Emmanuel Schwartz. Ce dernier est qualifié « de fantastique et bouleversant acteur canadien » par la critique française.
Dans Télérama, la redoutée Fabienne Pascaud dit que cette pièce sur les conflits fratricides est « puissante et cathartique ». « Le metteur en scène explore le traumatisme [de la violence et de la haine] transmis de génération en génération. Et le théâtre comme espace de réflexion et de réparation », résume-t-on.
La tragédie selon Wajdi Mouawad, c'est celle du monde actuel, des charniers, de la culpabilité des peuples, des meurtriers qui deviennent victimes, et l'inverse. Un thème récurrent chez celui qui, enfant, a connu l'exil, sa famille ayant fui le Liban rongé par la guerre civile.
Le journal Le Monde
PHOTO FOURNIE PAR LE FESTIVAL D'ATHÈNES-ÉPIDAURE
Le serment d'Europe de Wajdi Mouawad lors de la première en Grèce
Bientôt au Québec…
De nombreux programmateurs de salles européennes et canadiennes ont fait le voyage en Grèce pour assister au spectacle. Une tournée est donc en préparation. La production devrait passer par Montréal et d'autres villes du Québec quelque part durant l'année 2026.
« Mon petit doigt me dit que bientôt vous serez nombreux à avoir vu ce show à quelques kilomètres de chez vous », a écrit Hubert Lemire, directeur du Théâtre du Double signe, à Sherbrooke, dans une recension élogieuse du spectacle samedi. « Et quelle émotion d'entendre Tant qu'il y aura des étoiles de Jean Leloup résonner sous la voûte des cieux du Péloponnèse ! Ma fibre québécoise a shaké », conclut l'acteur dans sa publication sur Facebook.
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La Presse
3 hours ago
- La Presse
Livraisons au pays de l'imaginaire
Le personnage de M. Paul au milieu de la foule, qui est assise sur des sièges pivotants pour ne rien manquer de l'action Dans une autre scène, M. Paul est à dos d'hippocampe, car ici, tout est possible ! Le personnage de M. Paul au milieu de la foule, qui est assise sur des sièges pivotants pour ne rien manquer de l'action (Upton) Au Théâtre de la Dame de Cœur, dans la campagne montérégienne, les marionnettes surdimensionnées ne se contentent pas de s'animer à l'avant de la salle de spectacle extérieure. Elles surgissent au milieu de la foule, se promènent entre les rangées et planent même au-dessus du public. Cet aspect immersif, cher à la troupe, est encore plus présent dans la nouvelle création La folle épopée de M. Paul, a constaté notre journaliste. Photos : Denis Germain Collaboration spéciale M. Paul est un livreur à la retraite fort populaire dans son village. Car en plus d'avoir longtemps semé le bonheur avec ses colis, il possède une imagination fertile et maîtrise l'art de raconter des histoires. Chacun des habitants a un conte préféré. Et en cette soirée, tous souhaitent entendre leur aventure chouchou en premier. Pendant les quelque 80 minutes que dure la pièce, le personnage de M. Paul, aidé par une fillette prénommée Margo, raconte donc neuf courtes histoires. « Les contes sont dans l'action, la couleur, dans la fantaisie foisonnante », décrit le directeur général et artistique du Théâtre de la Dame de Cœur, Richard Blackburn. PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE M. Paul sur son scooter Pour le plaisir des villageois – et du public réuni à Upton –, M. Paul fait le récit de livraisons surprenantes réalisées avec son fidèle complice, un scooter plein d'entrain. Grâce à des projections numériques, les murs deviennent tantôt un monde enneigé, tantôt des fonds marins, tantôt une jungle où vit un singe chantant. Ces univers éclatés et leurs habitants prennent également vie dans le public et au-dessus de lui. Il est fort impressionnant de voir de si près les marionnettistes munis de harnais faire bouger ces créations géantes. Parfois, plusieurs artistes font équipe pour mouvoir ces grands personnages. Quel travail ! PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE Une méduse et la marionnette géante qui représente Dame Nature À certains moments, l'action frôle les spectateurs. On pense notamment à cet instant où on remarque dans la foule un jeune garçon émerveillé qui vient d'être effleuré par les tentacules d'une méduse lumineuse. Ou encore à cet hippocampe qui s'arrête devant des enfants et fait un geste, comme pour les saluer. Pour tous les âges Le public du Théâtre de la Dame de Cœur est très large. Chaque fois qu'elle crée une nouvelle pièce, environ tous les trois ans, l'équipe de scénarisation s'efforce de trouver des sujets qui toucheront des gens de tous les âges, indique Richard Blackburn. Parmi les neuf contes, certains s'adressent davantage aux adultes et d'autres, aux enfants – il y a notamment une histoire qui met en scène un jovial personnage vêtu de rouge bien aimé des petits. PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE Le directeur général et artistique du Théâtre de la Dame de Cœur, Richard Blackburn Même s'ils sont très différents, les contes ont une toile de fond commune : l'environnement. Représentée par un énorme visage muet, Dame Nature apparaît dans la majorité des récits. Parfois heureuse, parfois furieuse, souvent déréglée, elle évoque les changements climatiques actuels. « En travaillant à la campagne depuis la nuit des temps – ça fait 49 ans qu'on est ici –, c'est clair que, pour nous, la relation avec l'environnement, avec la nature, c'est majeur. C'est toujours là », souligne Richard Blackburn, qui ne veut toutefois pas « faire la morale à personne ». « On est tous coupables [des changements climatiques] », se désole-t-il. Une histoire de transmission En ayant comme héros un homme à la retraite et une jeune fille, la pièce met aussi de l'avant l'importance de la transmission. Ici, il n'est pas question de transmission de connaissances, mais plutôt de la transmission de cette soif d'imaginaire, de fantaisie. « L'imagination est plus importante que le savoir, a écrit Einstein », souligne Richard Blackburn. PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE Margo et M. Paul Transmettre ce goût pour l'imaginaire, n'est-ce pas la mission que s'efforce de remplir le Théâtre de la Dame de Cœur depuis près de 50 ans ? « Ça, c'est bien vrai », répond, en souriant, le directeur général et artistique. Au Théâtre de la Dame de Cœur, à Upton, jusqu'au 30 août Consultez le site du théâtre


La Presse
6 days ago
- La Presse
La belle aventure de Pub Royal
Depuis sa création il y a près de deux ans, la comédie musicale inspirée de l'univers des Cowboys Fringants, Pub Royal, connaît un immense succès ici comme en Europe. La Presse a profité de la nouvelle série de représentations à Montréal – qui débute ce mercredi – pour parler de cette formidable aventure avec le multi-talentueux maître de cérémonie du spectacle, Kevin Houle. Quand le projet a été présenté pour la première fois aux médias lors d'une conférence de presse, en avril 2023, jamais Kevin Houle n'aurait pensé que Pub Royal serait encore à l'affiche, 125 représentations et 175 000 spectateurs plus tard. « Je n'avais même aucune idée de ce que j'allais jouer ! », dit, amusé, le comédien, un habitué des comédies musicales depuis 20 ans. Mais après la première à Québec en novembre 2023, le spectacle a fait salle comble à Montréal pendant tout le mois de décembre au théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Il a alors dû se rendre à l'évidence : Pub Royal n'était pas une comédie musicale comme les autres. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE Pub Royal lors de la première représentation à Québec, en novembre 2023. Au centre : Kevin Houle. « C'était plein, tout le temps plein ! Et ça levait tous les soirs. » Les représentations se sont ensuite ajoutées, en 2024, puis en 2025… « Là, on a des hold jusqu'en 2027 ! Je ne sais pas si on va se rendre jusque-là, mais il appert que ça fonctionne », dit Kevin Houle, qui estime que le secret du succès de Pub Royal réside autant dans l'écriture brillante de l'auteur-compositeur Jean-François Pauzé que dans « sa vérité et son honnêteté ». Personnage pivot d'une distribution très relevée, Kevin Houle brille dans ce spectacle créé par Les 7 doigts de la main. Narrateur de l'histoire, il chante, danse, joue… et fait même des acrobaties ! « J'en fais beaucoup, mais c'est moi qui l'ai demandé. J'adore ça », dit-il joyeusement. On peut donc le voir grimper au mât chinois, faire de la banquine, un salto avant… qu'il rêve de transformer en salto arrière lorsqu'ils reviendront jouer à Montréal en décembre. Il n'a pas peur de se blesser ? « Non. C'est les plus belles conditions de répétition que j'ai eues. On l'a tellement pratiqué, ce spectacle ! » PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE Kevin Houle en répétition, lundi Quand on l'a rencontré dans les locaux des 7 doigts à Montréal lundi, Kevin Houle était d'ailleurs en répétition avec ses collègues – sur scène, ils sont huit chanteurs-acteurs, sept danseurs et six acrobates. « On fait un enchaînement quand ça fait plus d'un mois qu'on l'a joué. » Le spectacle n'a pas changé depuis 2023, mais il est surtout hyper rodé, estime-t-il. PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE L'acteur-chanteur Kevin Houle Les vis sont parfaitement serrées. L'important est de s'assurer de maintenir le niveau à 100 %. J'ai appris ça avec Serge Denoncourt, sur Hair et sur Annie : les gens, ils veulent nous voir travailler, se donner comme si c'était la première fois qu'on le jouait. J'en fais un point d'honneur. Kevin Houle Lorsqu'il sent un « petit mou » avant un spectacle, c'est même lui qui « crinque » la troupe. « Pour que quand le rideau s'ouvre, tout le monde ait le couteau entre les dents. » Maître de cérémonie sur scène, mais aussi en coulisse ? « C'est un peu un leadership positif qui vient avec ce genre de personnage. Je ne suis pas un conflictuel, quand il y a des accrocs, j'ai hâte que ça se règle. J'aime que tout le monde soit uni. Mais c'est facile, c'est une gang qui s'aime beaucoup, un groupe formidable. » Continuité Pub Royal a été présentée une quinzaine de fois en Europe depuis sa création. D'abord au Grand Rex à Paris en avril 2024, puis dans une tournée des Zenith au printemps 2025 – justement le genre d'immenses salles où se produisaient régulièrement Les Cowboys Fringants. « Chaque fois, on se disait, voyons donc… C'est hallucinant, 10 000 personnes qui chantent Les étoiles filantes à la fin ! C'est beau de voir comment ces chansons ont rayonné. » Pendant cette tournée surtout française, mais qui les a emmenés aussi en Belgique et en Suisse, ils ont vécu un peu la vie de rock stars, raconte le comédien. « C'était spectaculaire le nombre de dix-roues qui nous suivaient. C'est pas un show de Madonna, voyons ! » S'il n'a pas profité de l'occasion pour faire du démarchage pour une éventuelle carrière française – « Je n'y ai même pas pensé ! » –, il a profité de tout le reste. Au deuxième acte, mon personnage arrive un peu plus tard. Je me souviens, à Lille, j'entendais les gens applaudir pendant que je marchais dans un corridor avec des néons bleus. Je me voyais comme au ralenti avec mon costume, j'avais des frissons et je me disais : mais qu'est-ce que je vis là ? C'est vraiment un privilège. Kevin Houle Les gens qu'il croise dans la rue lui parlent de plus en plus souvent de son rôle dans Pub Royal. « Et ça me surprend toujours autant ! », dit-il, admettant que 175 000 spectateurs en moins de deux ans, c'est tout de même beaucoup de monde. Malgré tout, il n'est pas prêt à dire qu'il y aura un « avant » et un « après » Pub Royal dans sa carrière. « J'ai de la misère à évaluer ça. Le milieu des arts, la culture, la façon dont ça se rend au public… ça fait 20 ans que je fais ce métier, je le vois que ça a changé. J'ai perdu espoir un peu, j'ai l'impression que plus rien ne peut faire exploser une carrière. » PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE Pub Royal lors de la première représentation à Québec, en novembre 2023 Mais il est conscient qu'un rôle « aussi polyvalent », dans une œuvre qui suscite une réaction aussi enthousiaste, pourrait ne jamais repasser. « Il est là, le 'avant' et le 'après'. » Et il y a la fierté de porter un spectacle québécois, qui est comme une éclaircie malgré son pessimisme face à l'avenir. « Voir des gens qui se passionnent autant pour une histoire et des chansons fabriquées ici, c'est riche. » Quand on lui demande ce qu'on peut lui souhaiter, Kevin Houle répond : la continuité. Autant pour lui que pour notre culture. « Tout ce qui est fédérateur meurt, et chaque décès nous rappelle à quel point la culture québécoise était forte. Tout le monde connaît Un musicien parmi tant d'autres… Mais de quoi on va tous parler, de quelle œuvre de 2025 on va se souvenir ? De Pub Royal, peut-être ! » Pub Royal, du 6 au 16 août au théâtre Maisonneuve de la Place des Arts Consultez le site du spectacle


La Presse
04-08-2025
- La Presse
La nouvelle pièce de Wajdi Mouawad triomphe en Grèce
Présentée en première mondiale le week-end dernier, Le serment d'Europe, de Wajdi Mouawad, a créé l'évènement au 70e Festival d'Athènes-Épidaure. Et le comédien Emmanuel Schwartz a été encensé par la critique française. La nouvelle pièce de Wajdi Mouawad, « l'un des noms les plus emblématiques du théâtre européen actuel », est un triomphe, selon le journal Le Monde, qui a vu le spectacle vendredi dernier. La production met en vedette la comédienne Juliette Binoche, « magistrale en héroïne tragique », selon la critique parisienne. « Dans le cadre magique du théâtre antique, la création chorale du metteur en scène libano-canadien a entraîné les spectateurs dans une tragédie cathartique qui résonne autant avec nos histoires intimes qu'avec les catastrophes contemporaines », commentait pour sa part Libération, dimanche. La manchette du quotidien réputé pour ses jeux de mots est d'ailleurs : « Coup de chœur à Épidaure ». PHOTO FOURNIE PAR LE FESTIVAL D'ATHÈNES-ÉPIDAURE Emmanuel Schwartz livre une performance qui glace le sang dans Le serment d'Europe. Au sein de la distribution de sept interprètes, on retrouve deux Montréalais : Violette Chauveau et Emmanuel Schwartz. Ce dernier est qualifié « de fantastique et bouleversant acteur canadien » par la critique française. Dans Télérama, la redoutée Fabienne Pascaud dit que cette pièce sur les conflits fratricides est « puissante et cathartique ». « Le metteur en scène explore le traumatisme [de la violence et de la haine] transmis de génération en génération. Et le théâtre comme espace de réflexion et de réparation », résume-t-on. La tragédie selon Wajdi Mouawad, c'est celle du monde actuel, des charniers, de la culpabilité des peuples, des meurtriers qui deviennent victimes, et l'inverse. Un thème récurrent chez celui qui, enfant, a connu l'exil, sa famille ayant fui le Liban rongé par la guerre civile. Le journal Le Monde PHOTO FOURNIE PAR LE FESTIVAL D'ATHÈNES-ÉPIDAURE Le serment d'Europe de Wajdi Mouawad lors de la première en Grèce Bientôt au Québec… De nombreux programmateurs de salles européennes et canadiennes ont fait le voyage en Grèce pour assister au spectacle. Une tournée est donc en préparation. La production devrait passer par Montréal et d'autres villes du Québec quelque part durant l'année 2026. « Mon petit doigt me dit que bientôt vous serez nombreux à avoir vu ce show à quelques kilomètres de chez vous », a écrit Hubert Lemire, directeur du Théâtre du Double signe, à Sherbrooke, dans une recension élogieuse du spectacle samedi. « Et quelle émotion d'entendre Tant qu'il y aura des étoiles de Jean Leloup résonner sous la voûte des cieux du Péloponnèse ! Ma fibre québécoise a shaké », conclut l'acteur dans sa publication sur Facebook.