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Royaume-Uni: la mort d'un enfant atteint de la rougeole relance la désinformation sur les vaccins

Royaume-Uni: la mort d'un enfant atteint de la rougeole relance la désinformation sur les vaccins

Le Figaro21-07-2025
Plusieurs influenceurs, figures du mouvement anti-vaccin, ont diffusé sur les réseaux sociaux des affirmations non vérifiées au sujet du décès de l'enfant.
Le décès d'un enfant des suites de la rougeole a ravivé les appels des autorités sanitaires britanniques à faire vacciner les plus jeunes, au moment où le Royaume-Uni fait face à une vague de désinformation sur les vaccins, provenant largement des États-Unis.
Maladie hautement contagieuse, la rougeole peut entraîner de graves complications. Elle est pourtant évitable grâce au vaccin ROR (rougeole, oreillons, rubéole) administré dès la petite enfance.
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Le ministre britannique de la Santé, Wes Streeting, a confirmé le 14 juillet la mort d'un enfant atteint de la rougeole à l'hôpital Alder Hey à Liverpool, dans le nord-ouest du pays.Les autorités n'ont donné aucun détail sur les circonstances du décès. Toutefois, selon The Sunday Times, l'enfant souffrait d'une forme grave de la maladie, associée à d'autres problèmes de santé sérieux.
Ces «légendes» autour de la rougeole
Peu après l'annonce, plusieurs figures du mouvement anti-vaccin ont diffusé sur les réseaux sociaux des affirmations non vérifiées au sujet du décès de l'enfant. Parmi elles, Ellie Grey, une influenceuse britannique se présentant comme experte dans la santé, suivie par plus de 200.000 personnes sur Instagram. «La rougeole n'est pas cette maladie mortelle. (...) Ce n'est pas dangereux», a-t-elle affirmé dans une vidéo. Elle accuse l'hôpital Alder Hey de «manipuler les parents» et de les «pousser» à opter pour la vaccination.
Sa vidéo a été partagée par Kate Shemirani, une autre influenceuse britannique, ancienne infirmière qui a été radiée de l'ordre de cette profession. «Il n'y a pas de preuve que les vaccins sont sûrs et efficaces», a-t-elle affirmé à tort.
À lire aussi États-Unis : un deuxième enfant mort de la rougeole
Les autorités locales tirent la sonnette d'alarme. Le directeur de la santé publique de Liverpool, Matthew Ashton, s'en est vivement pris à ceux qui «propagent de la désinformation». Dans une vidéo s'adressant aux habitants de Liverpool, il a rappelé que «la rougeole est un virus très dangereux» et que la vaccination reste le meilleur moyen de «se protéger soi-même ainsi que ses proches». L'hôpital Alder Hey a indiqué avoir soigné 17 enfants atteints de la rougeole depuis juin.
Dans une vidéo diffusée en ligne, le Dr Andrew McArdle, spécialiste des maladies infectieuses pédiatriques, s'attaque à plusieurs «légendes» autour de la rougeole, notamment celle selon laquelle le vaccin déclencherait l'autisme. Cette affirmation infondée provient d'une étude publiée en 1998 par le médecin britannique Andrew Wakefield, depuis largement discréditée. Il a été radié de l'ordre des médecins. Mais cette étude a provoqué une chute importante des taux de vaccination à l'échelle internationale.
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L'impact de l'administration Trump
Donald Trump a nommé ministre de la Santé Robert Kennedy Jr, malgré son soutien à de théories complotistes anti-vaccins. Aux États-Unis, «la désinformation est produite au plus haut niveau de l'administration Trump», accuse Benjamin Kasstan-Dabush, anthropologue spécialisé dans la santé à la London School of Hygiene and Tropical Medicine. «Elle circule ensuite à travers internet».
Face à la vague de désinformation, l'Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) a renforcé sa communication sur les vaccins sur les réseaux sociaux ces dernières semaines, a indiqué un porte-parole. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le taux de vaccination contre la rougeole doit atteindre 95% pour assurer une immunité collective. À Liverpool, le taux de couverture pour les deux doses est d'environ 74%, selon Matthew Ashton, tandis que la moyenne nationale s'élève à 84%. L'OMS a prévenu que la désinformation représente une menace après des décennies de progrès en matière de santé publique.
L'Europe a enregistré l'année dernière le plus grand nombre de cas de rougeole depuis plus de 25 ans. Les États-Unis traversent leur pire épidémie en plus de 30 ans. Le Canada, qui avait officiellement éradiqué la rougeole en 1998, a déjà recensé plus de 3.500 cas cette année.
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