
«Son influence est faible»: un député macroniste veut réformer le CESE
Faut-il supprimer le Conseil économique, social et environnemental? Dans un rapport d'information d'une trentaine de pages, le député Ensemble pour la République Daniel Labaronne plaide pour une réforme en profondeur de l'institution dotée d'un budget de 34,4 millions d'euros. Invité de «La Question du jour» (Le Figaro Live), celui qui en est aussi le contrôleur budgétaire souligne d'emblée que «l'influence de l'institution est assez faible». Et pour cause, selon lui, «le CESE parle au CESE».
Les 175 conseillers qui le composent sont nommés par les syndicats ouvriers et patronaux, par le monde associatif, les organisations professionnelles. «Ces organisations ont le droit de nommer qui elles veulent». Problème, ils manquent à l'appel lors des votes. Au micro de Vincent Rozeron, le député dit avoir noté «un taux d'absentéisme assez élevé lorsqu'il s'agit de voter les avis», à savoir les études réalisées par le CESE. «J'ai relevé les statistiques du CESE: les agents du CESE ont 54 jours de congé», précise-t-il. Pour garantir la fiabilité de l'institution, il suggère de créer un «instrument de suivi» ou bien d'«un indicateur de performance» de ces conseillers.
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«Des avis jamais reçus»
Des avis «en faible quantité» sont produits chaque année, selon le rapporteur, qui se dit «frustré de voir qu'il n'y avait pas beaucoup d'études et d'avis sur des questions économiques, la réindustrialisation, le développement de l'intelligence artificielle». Selon lui, les avis du CESE «tournent beaucoup autour des questions environnementales».
« Le CESE ne parle pas non plus à la société civile qu'il prétend représenter » Daniel Labaronne
D'ailleurs, Daniel Labaronne, pourtant contrôleur budgétaire du CESE, dit n'en avoir «jamais reçu les avis». «Aucun de mes collègues n'était en capacité de me citer une étude du CESE qui les avait amenés à faire évoluer leur point de vue.» En 2024, le CESE avait même élaboré une contribution sur le projet de loi de finance de 2025. «Mais aucun des députés membre de la Commission des finances n'en avait eu connaissance», s'étonne le macroniste.
À lire aussi Rémunération élevée, absentéisme, congés… Le Cese à nouveau épinglé par un rapport
«Il ne parle pas non plus à la société civile qu'il prétend représenter», fustige Daniel Labaronne. Par exemple, «aucune pétition citoyenne n'atteint le nombre requis de signatures pour prétendre à un examen du CESE». Autrefois à 500.000, le seuil a été abaissé à 150.000 signatures, mais cela ne marche toujours pas. «Il faut donc un instrument de promotion de ces pétitions au sein du CESE», propose Daniel Labaronne.
D'ici le changement de mandature prévu en mai 2026, «il faut des réformes un peu radicales», insiste-t-il. Et notamment, une «réduction des avantages» et une «meilleure transparence budgétaire». «Il faut revoir l'investissement, l'engagement des conseillers, le travail des agents et la mission fondamentale du CESE . Il doit traiter les conventions citoyennes, les pétitions,et les aspects qui intéressent la société civile». «Il a son utilité, maintient le député, mais il doit être exemplaire. Ce n'est pas une option».

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