
« Une souffrance de bout en bout » : un contre-la-montre en montagne, ça change quoi ?
Rouler léger
« Sur un contre-la-montre plat, on s'intéresse surtout au watts/CdA (coefficient aérodynamique), tandis que là, c'est aux watts/kg », explique Remco Evenepoel. Le Belge de Soudal Quick-Step, vainqueur du chrono plat de Caen, imagine la journée de vendredi « comme une étape de montagne » et, comme tous, partira donc avec son vélo de route directement, les trois premiers kilomètres en faux plat ne justifiant pas un départ avec la machine de chrono.
Un vélo léger, donc. Mais il faut aussi que le bonhomme le soit. « En termes de nutrition, vous devez être ''chargé'', mais pas trop pour se sentir léger », explique le double champion olympique. « Comme dans tous les chronos, mais là on va faire attention dès le petit-déjeuner, on fait une recharge assez "faible" et on va chercher à diminuer les fibres, pour ne pas que les aliments consommés restent dans l'estomac ou l'intestin et que ça fasse une masse supplémentaire, développe Lucas Papilllon, nutritionniste de Groupama-FDJ. On va donc supprimer les légumes. Les fruits, on fera à l'extracteur de jus plutôt qu'en compote. Il faut recharger les batteries en termes de glucide, pour que l'athlète ait du carburant, en veillant au confort digestif, car l'effort va être très violent. »
Rouler sans se brûler
Sur la ligne de départ, chacun aura sa stratégie de « pacing » : pousser tant de watts pendant tant de kilomètres, puis accélérer progressivement, si tout va bien, jusqu'à terminer réservoir à sec. « Mais avec un chrono comme ça, au milieu d'une course à étapes de trois semaines, où il y a de la fatigue, des conditions météo qui changent, le plus dur pour l'athlète va être de se caler sensoriellement à ce qu'il est capable de pousser », prévient Jean-Baptiste Quiclet, directeur de la performance chez Decathlon-AG2R La Mondiale.
À la différence d'un contre-la-montre classique, « tu n'as pas un moment pour souffler, même pas un virage où tu peux récupérer, tousse encore Sandy Casar, 17e du chrono de l'Alpe-d'Huez en 2004, le dernier de ce style sur le Tour, si l'on considère que celui entre Sallanches et Megève, en 2016, proposait une montée d'une difficulté moindre. Il faut bien gérer l'effort et ça peut être long, surtout quand tu commences à être pas bien. C'est une souffrance de bout en bout, j'étais arrivé complètement détruit en haut. »
« Tout le monde va devoir se donner entièrement, les sprinteurs aussi »
Kévin Rinaldi, entraîneur chez Arkéa-B&B Hotels
Et à la différence d'une étape en ligne, tu es seul. « Dans un groupe, on peut attaquer, se reposer, profiter des équipiers, d'un peu d'aspiration, faire différentes choses et, avec du mental, certains coureurs peuvent s'accrocher, explique Laurent Brochard, champion du monde 1997 et 28e du chrono de l'Alpe-d'Huez. Seul, ils n'auront peut-être pas cette puissance, cette envie. » Seul point positif, « avec le public, tu ne vois pas la pente, encore moins que sur une course en ligne tant le public est concentré sur quelques kilomètres », revit Casar.
Sans pronostic précis pour ce vendredi, les deux anciens vainqueurs d'étape sur la Grande Boucle imaginent « de gros écarts ». Et malgré des délais rallongés à 33 %, soit entre huit et neuf minutes, « tout le monde va devoir se donner entièrement, les sprinteurs aussi, prévient Kévin Rinaldi, entraîneur chez Arkéa-B&B Hotels. Il ne faudra pas dormir pour arriver en haut dans les temps. »
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