Et si Dubois, battu à l'issue d'un combat controversé en 2023, était plus qu'un outsider et détrônait cette fois Alexandre Usyk ?
Champion du monde des super-moyens, le Mexicain Saul « Canelo » Alvarez s'est vanté d'avoir parié 500 000 dollars (près de 430 000 euros) sur la victoire de l'Ukrainien Alexandre Usyk face à Daniel Dubois, ce samedi à Wembley. Logiquement, l'incontesté champion du monde des lourds est favori à 3 contre 1, puisqu'il a déjà battu Dubois par arrêt de l'arbitre au neuvième round, le 26 août 2023 à Wroclaw (Pologne). Pourtant, l'Anglais pourrait bien le détrôner. Aucun autre poids lourd actuel n'apparaît aussi dangereux que lui.
Un premier combat controversé
Lors de leur premier combat, l'Anglais avait envoyé l'Ukrainien au tapis au cinquième round. Percuté par un crochet du droit sur la ceinture de son short, le tenant se retournait et s'effondrait sur les genoux et les poings, indiquant qu'il avait été touché bas. L'arbitre portoricain Luis Pabon le laissait récupérer et, après une minute, Usyk se relevait, mais profitait encore d'une minute avant de repartir au combat. S'estimant victime d'une injustice, Dubois se démoralisait. Il posait un genou à terre aux huitième et neuvième rounds, avant d'être arrêté par l'arbitre.
Luis Pabon avait-il commis une faute ? Non, car le règlement indique que tout coup arrivé sous le haut des hanches est irrégulier. Mais, lorsque la règle du coup bas avait été instaurée vers 1910, elle avait pour but de sanctionner les coups dans les parties génitales. Au fil des ans, cette règle a été dévoyée, d'autant que les boxeurs sont désormais pourvus d'une coquille de protection.
« J'ai étudié le style d'Usyk, revu ses combats depuis les amateurs, je le connais mieux que ses entraîneurs, affirme l'Anglais Frank Warren, promoteur de Dubois. Il n'aime pas les coups au corps. Et quand Daniel frappe, il fait mal. Même si c'est juste sur le bras. » Dubois a-t-il été privé d'une victoire par K.-O. ? « Si l'arbitre ne m'avait pas laissé récupérer, répond le gaucher ukrainien, s'il m'avait compté, je me serais relevé à temps, avant les dix secondes. »
Dubois a progressé
Indéniablement, Dubois a progressé depuis leur premier Championnat et ne mise pas que sur son énorme puissance. Il a continué à s'entraîner avec le Nigérian Don Charles, qu'il avait recruté seulement trois mois avant d'affronter Usyk. Et, surtout, iI a remporté les trois plus belles victoires de sa carrière face à deux invaincus, l'Américain Jarrell Miller (arrêt 8e) et le Croate Filip Hrgovic (arrêt 10e), à chaque fois à Riyad (Arabie saoudite), et contre son compatriote Anthony Joshua, en septembre dernier, déjà à Wembley. Alors que ce combat était censé propulser Joshua, encouragé par les 96 000 spectateurs, vers un nouvel affrontement avec Usyk qui l'avait battu deux fois aux points, Dubois le mettait K.-O. au cinquième round.
« J'ai revu plein de fois le premier combat de Daniel avec Usyk, commente l'Anglais Kieran Farrell, entraîneur-adjoint de Dubois. C'est maintenant un boxeur différent, que ce soit en raison de travail que nous avons fait avec lui, du travail qu'il a fait lui-même ou du fait qu'il a pris de la maturité. Ce serait idiot de la part d'Usyk de croire qu'il aura affaire au même boxeur. La première fois, Daniel frappait avec un seul coup, sans enchaînement, et était statique. Il ne se déplaçait pas. Il avait été battu par meilleur que lui. »
Une explication qui, toutefois, n'a pas convaincu le Lituanien Egis Klimas, manager d'Usyk : « C'est toujours le même boxeur. Que peut-il changer en deux ans ? Vous ne pouvez pas changer votre mental, et c'est ça son point faible. Il a remporté trois victoires, mais ses adversaires n'avaient rien à voir avec Alexandre. »
Dubois est réputé manquer de rage de vaincre, car, en plus de s'être démoralisé contre Usyk, il avait déjà posé un genou à terre contre son compatriote Joe Joyce au dixième round et s'était laissé compter « 10 », en 2020. Dubois menait aux points, mais souffrait d'une fracture du plancher de l'orbite gauche. « J'ai encore pris un coup dessus, s'est-il justifié, et la douleur était insupportable. » Face à Joshua, il n'a pas manqué de coeur, ni de résistance. Au cinquième round, Dubois, qui menait largement, était secoué par une droite. En grande difficulté, il réussissait pourtant à contrer Joshua et à le mettre K.-O.
Le poids des ans
Depuis qu'il est monté chez les poids lourds en 2019, Usyk n'a cessé d'impressionner, y compris lors de ses deux derniers combats, des victoires aux points sur l'Anglais Tyson Fury. Pourtant, aujourd'hui âgé de 38 ans, il pourrait accuser son âge, surtout face à un adversaire de onze ans son cadet. Et, fortune faite, après avoir été champion olympique et champion du monde indiscuté des lourds-légers et lourds, il n'a plus rien à prouver, contrairement à Dubois.
« Tous les combats sont importants pour moi et mon équipe, rétorque Usyk. C'est très important pour mon pays, pour les soldats qui se battent pour l'Ukraine. Mon combat est une motivation pour mon pays. C'est très important pour moi. Trente-huit ans, ce n'est pas vieux. Vous verrez samedi soir. »
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