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Budget 2026 : hostile aux annonces de François Bayrou, la CGT appelle à la mobilisation dès la rentrée

Budget 2026 : hostile aux annonces de François Bayrou, la CGT appelle à la mobilisation dès la rentrée

Le Parisien6 days ago
Savaient-ils précisément ce que le plan de redressement des finances concocté par François Bayrou recelait ? Par doute ou par certitude, la CGT, FO, la CFDT et la CFE-CGC avaient décidé de boycotter
les grandes annonces du Premier ministre
ce mardi, son
« moment de vérité »
, destiné à dégager plus de 40 milliards d'euros d'économies.
Suppression de deux jours fériés
,
année blanche sur les prestations sociales, les impôts et les retraites
, non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite, coupes dans le secteur de la santé : deux heures durant, le Béarnais a énuméré les mesures censées amener la France vers la diète plutôt que vers la dette. Autant d'idées que la CGT balaye d'un revers de la main.
Invitée à réagir à ces annonces sur
franceinfo
dans la soirée, Sophie Binet brocarde ces « annonces qui nous mènent à la falaise », référence aux mots de François Bayrou, lequel estime l'économie française au bord du précipice.
« Il nous trouvera cette année sur son chemin pour empêcher ces reculs inacceptables », prévient d'ores et déjà la leader de la CGT, appelant « toutes celles et ceux qui nous écoutent et qui sont scandalisés à se syndiquer, à s'organiser dans leurs entreprises, sur leurs lieux de travail pour construire le rapport de force et la mobilisation ». Et ce dès la rentrée.
La syndicaliste de 43 ans prédit « une année noire » pour des droits sociaux passés « à la tronçonneuse ». Les travailleurs, les jeunes, les retraités : tous vont devoir serrer la ceinture, craint-elle. De même que les chômeurs. « C'est scandaleux. Le gouvernement a une obsession pathologique pour les chômeurs. L'encre du précédent accord n'est même pas sèche, il n'est même pas transposé dans la loi qu'on veut nous imposer une nouvelle négociation, ce alors que les licenciements explosent et que le chômage est au plus haut », décrie-t-elle, cette fois dans un entretien à l'Agence France-Presse (AFP).
Autre sujet de colère pour Sophie Binet : la révision du calendrier des jours fériés. « On ne parle pas de n'importe quoi, on parle de la suppression du 8-Mai, jour de la victoire contre le nazisme. Alors que l'extrême droite est aux portes du pouvoir (…) le Premier ministre nous annonce qu'il va supprimer le 8-Mai. C'est extrêmement grave », insiste-t-elle encore.
Si François Bayrou a promis que les plus riches ne seraient pas épargnés, Sophie Binet considère que sont eux qui auraient dû assumer le coût le plus important du plan de restauration des comptes publics. Si la dette se creuse, soutient-elle, c'est « parce qu'Emmanuel Macron a mis 73 milliards d'euros de baisse d'impôts pour les plus riches et pour les plus grandes entreprises et parce que chaque année nous consacrons 211 milliards d'euros d'aide aux entreprises sans conditions, ni contreparties ».
Côté entreprises, le point de vue est diamétralement opposé. Sur
LCI
, Patrick Martin décrit un plan gouvernemental « lucide », « courageux » et « équilibré ». Le patron du Medef considère que ces annonces s'inscrivent « dans la continuité des alertes qu'avait lancées le Premier ministre, à juste titre, sur l'état des finances publiques ». La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), elle aussi, applaudit, tout comme l'Association française des entreprises privées (Afep).
La batterie de mesures proposée par François Bayrou n'est pas gravée dans le marbre. Elle fera l'objet de négociations, avec « des marges de discussion », laisse filtrer Marc Fesneau, le patron des députés MoDem. François Bayrou, lui, admet que « le plan est perfectible » et que « toutes les idées seront examinées ». Y compris celles qui proviendront de la rue ? Cela dépendra aussi de la longévité du locataire de Matignon. Car outre la CGT,
les oppositions sont vent debout et menacent de faire tomber le gouvernement
, et François Bayrou avec.
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« La rentabilité, je n'en ai rien à péter » : Sandrine Rousseau « maintient ses propos » sur les agriculteurs
« La rentabilité, je n'en ai rien à péter » : Sandrine Rousseau « maintient ses propos » sur les agriculteurs

Le Parisien

time27 minutes ago

  • Le Parisien

« La rentabilité, je n'en ai rien à péter » : Sandrine Rousseau « maintient ses propos » sur les agriculteurs

Elle reste droite dans ses bottes. La députée écologiste Sandrine Rousseau , qui a expliqué récemment n'en avoir « rien à péter » de la rentabilité des agriculteurs, a réitéré et précisé ses propos. Interrogée ce lundi matin sur franceinfo , elle a opposé les petites structures agricoles aux grandes fermes. Elle a notamment pris pour cible Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles). « 27 fermes ferment par jour. Aujourd'hui, on est dans une situation où, depuis 30 ans, le revenu des agriculteurs a diminué de 40 % alors que ceux des agro-industriels ont progressé de près de 70 % », dit-elle. Donc « la rentabilité, qui est le leitmotiv de l'agro-business, je dis : je n'en ai rien à péter ». La députée était interrogée sur la loi Duplomb et le succès de la pétition s'y opposant . Lancée le 10 juillet, deux jours après l'adoption de la loi qui prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l'acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes, interdit en France mais autorisé en Europe, la pétition a récolté plus d'un million de signatures sur le site de l'Assemblée nationale. Pour Sandrine Rousseau, « cela prouve qu'il y a une différence entre l'opinion publique et l'entre-soi politique de la ministre de l'Agriculture, de la FNSEA et du Sénat ». Et l'élue de charger à nouveau le syndicat agricole et son patron. « La rentabilité est un sujet d'agro-businessman. C'est le sujet d'Arnaud Rousseau », ajoute-t-elle. « Le revenu, c'est un sujet d'agriculteurs. Il ne faut pas confondre les deux, développe-t-elle. Je dis aux agriculteurs : vous êtes victimes d'un système d'agro-business. » « Quand on fait de la rentabilité au mépris de la santé des gens, c'est de l'argent sale. Ce que veut Arnaud Rousseau, c'est la fermeture des petites fermes et la rentabilité », assure-t-elle. « Donc oui, pour le revenu des agriculteurs, oui pour la protection des agriculteurs, non pour l'agro-business, ajoute-t-elle. Je préfère largement la santé des Françaises et des Français et la protection des agriculteurs qui respectent le sol, l'eau et leurs bêtes. » La gauche et les écologistes ont ainsi promis de maintenir la pression à l'automne autour de l'abrogation du texte agricole décrié pour son impact environnemental. « C'est une lutte qui ne fait que commencer », a prévenu Sandrine Rousseau. « Lors des prochaines niches parlementaires ( journées réservées aux textes des groupes politiques ), chaque groupe du Nouveau Front populaire aura comme texte l'abrogation de la loi Duplomb », a-t-elle assuré.

Budget 2026 : la réforme du chômage à venir est un « carnage total » selon Marylise Léon de la CFDT
Budget 2026 : la réforme du chômage à venir est un « carnage total » selon Marylise Léon de la CFDT

Le HuffPost France

timean hour ago

  • Le HuffPost France

Budget 2026 : la réforme du chômage à venir est un « carnage total » selon Marylise Léon de la CFDT

TRAVAIL - Le plan du gouvernement Bayrou pour l' « effort budgétaire » n'a pas du tout plu à la secrétaire générale de la CFDT. Marylise Léon, qui s'est entretenue ce lundi 21 juillet avec la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, sur invitation de cette dernière, est ressortie très remontée de la réunion. Face aux journalistes, elle a notamment dénoncé la réforme de l'assurance chômage souhaitée par l'exécutif. Elle serait « un carnage total pour les demandeurs d'emploi » avec un volume d'économies « qui n'a jamais été fait » auparavant, a déclaré la patronne de la CFDT, fustigeant la « vision » gouvernementale selon laquelle « les chômeurs sont des privilégiés et que c'est en diminuant les droits qu'ils retourneraient plus facilement vers l'emploi ». Ce n'est « pas une solution », a insisté la syndicaliste qui dit avoir eu une discussion « franche et directe » avec la ministre. Lire aussi Monétiser les vacances, jours fériés... Le gouvernement a-t-il raison de dire que les Français travaillent moins ? Selon elle, la réforme « rapporterait de 2 à 2,5 milliards d'euros » initialement, puis « on serait entre 3 et 4 milliards en année pleine, lorsque les dispositifs seraient entrés vigueur ». Alors que le gouvernement espérait lancer des négociations sociales, Marylise Léon a d'ores et déjà qualifié leurs dispositions de « mauvaises », comme vous pouvez le voir dans la séquence ci-dessous. « Je ne sais pas s'il est prêt à reculer, en tant cas nous, on est certains qu'on [y] est opposés », a-t-elle fait savoir. « Pas de négociation si ce n'est pas pour du progrès social » Les syndicats ont aussi été hérissés par l'invitation de l'exécutif à négocier avec le patronat une possible monétisation de la cinquième semaine de congés payés ou la suppression de deux jours fériés. « En ce qui concerne leur volonté de discuter sur le droit du travail, pour la CFDT il ne peut pas y avoir de négociation si ce n'est pas pour du progrès social », a prévenu Marylise Léon, évoquant notamment le « profond sentiment d'injustice » face à « un gouvernement qui explique qu'il faut travailler deux jours fériés en plus ». Interrogée sur la réponse à apporter si le gouvernement va au bout des dispositions qu'il prévoit, la cheffe de la CFDT a répondu vouloir faire « chaque chose en son temps ». « On a fait valoir nos arguments, rendez-vous fin août - début septembre, a-t-elle indiqué, toutes les possibilités d'action sont sur la table, on décidera à la fin de l'été. » Une position alignée sur les différents leaders syndicaux, réunis vendredi dernier et qui se sont dits « très énervés » par le projet gouvernemental. Ils se sont donné rendez-vous le « 1er septembre » pour définir les contours d'une possible mobilisation. « Il faut une riposte à la hauteur des attaques faites au travail », avait affirmé dimanche Frédéric Souillot, secrétaire général de Force Ouvrière. Le syndicaliste n'a pas honoré l'invitation d'Astrid Panosyan-Bouvet cette semaine, mettant en avant un problème d' « agenda » et assurant qu'il la rencontrera « fin août ». Si Cyril Chabanier, leader de la CFTC, doit rencontrer la ministre ce lundi, Sophie Binet de la CGT et François Hommeril de la CFE-CGC ont décliné son invitation.

Assurance chômage : la réforme portée par le gouvernement serait «un carnage total», selon la patronne de la CFDT
Assurance chômage : la réforme portée par le gouvernement serait «un carnage total», selon la patronne de la CFDT

Le Figaro

timean hour ago

  • Le Figaro

Assurance chômage : la réforme portée par le gouvernement serait «un carnage total», selon la patronne de la CFDT

C'est «une réforme qui rapporterait de 2 à 2,5 milliards d'euros» initialement, a expliqué Marylise Léon, ce lundi, dénonçant un volume d'économies «qui n'a jamais été fait». La secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a affirmé lundi que la nouvelle réforme de l'assurance chômage voulue par le gouvernement serait «un carnage total pour les demandeurs d'emploi» avec un volume d'économies «qui n'a jamais été fait». C'est «une réforme qui rapporterait de 2 à 2,5 milliards d'euros» initialement. Et «on serait entre 3 et 4 milliards en année pleine, lorsque les dispositifs seraient entrés en vigueur. Donc, c'est un carnage total pour les demandeurs d'emploi», a déclaré Marylise Léon à l'issue d'un échange avec la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, sur les négociations sociales souhaitées par le gouvernement dans le cadre de l'effort budgétaire. Publicité Plus d'informations à venir.

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