
Le groupe Kneecap dans le viseur de Bruno Retailleau avant son concert à Rock en Seine
En mai dernier, un membre du groupe avait même été inculpé pour « infraction terroriste » à Londres pour avoir brandi sur scène un drapeau du Hezbollah, un mouvement islamiste libanais fondé et financé par l'Iran. Depuis, le moindre passage de Kneecap en France à l'occasion de la saison des festivals estivaux est scruté de très près.
C'est donc au milieu des nombreuses polémiques sur le soutien du groupe à la cause palestinienne que la députée macroniste Caroline Yadan a partagé sur X vendredi 15 août une lettre qu'elle a reçue du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. La députée de la 8e circonscription des Français de l'étranger (comprenant notamment Israël et les territoires palestiniens) explique avoir préalablement écrit au ministre pour une « demande d'interdiction du groupe » au festival Rock en Seine, où il doit se produire dimanche 24 août.
Le but de l'élue étant d'exprimer ses « inquiétudes relatives au respect du contrat d'engagement républicain au regard des prises de position dudit groupe », comme le rappelle Bruno Retailleau dans sa réponse écrite.
Dans le viseur de Retailleau
Dans ce courrier, le ministre de l'Intérieur commence par rappeler sa ferme condamnation des « propos qui ont pu être tenus par ce groupe ». Avant de rappeler à juste titre qu'une demande d'interdiction du groupe à Rock en Seine n'est pas d'actualité compte tenu des engagements de « bonne conduite » pris par le groupe avant son passage aux Eurockéennes de Belfort début juillet. Car Kneecap avait alors fait l'objet d'une « procédure d'interdiction », mais avait finalement pu se produire puisqu'aucun « trouble manifeste à l'ordre public » n'avait été constaté lors de leur passage sur scène. Ce que rappelle d'ailleurs volontiers Bruno Retailleau.
Toutefois, le ministre veillera au grain ce dimanche soir à Charleville-Mézières.. Kneecap doit en effet se produire au festival Cabaret Vert, « o ù il a pris les mêmes engagements avec le Préfet des Ardennes ».
Bruno Retailleau précise donc « avoir chargé (s)es services d'être très attentifs à leurs expressions lors de ce concert ». Et assure à la députée que « tout débordement sera immédiatement judiciarisé » et que « tout élément susceptible de constituer un trouble à l'ordre public (...) donnera lieu à une interdiction de leur concert » à Rock en Seine. « Soyez assurée de ma plus grande vigilance sur ce sujet », glisse-t-il en guise de conclusion.
« Honteux » et « lamentable »
Ces procédures contre le trio musical sont devenues monnaies courantes ces derniers mois puisque Kneecap n'a jamais caché ses engagements politiques. Toutefois, le message de Caroline Yadan sur les réseaux sociaux a entraîné une réponse piquante de la part de l'homme d'affaires Matthieu Pigasse, qui se trouve être le propriétaire du festival Rock en Seine.
Dans un message sur X samedi 16 août, il s'en prend directement à l'élue, dont il juge le message « ridicule, mensonger, et indigne ». Notamment à cause des deux hashtags qui accompagnent son message (« #antisémitisme #islamisme »). « Assimiler antisémitisme et Islam comme vous le faites est honteux. Prétendre que soutenir la cause palestinienne serait un trouble à l'ordre public est lamentable », lance ainsi l'entrepreneur français.
Remonté, il conseille plutôt à la députée macroniste de se « préoccuper du sort des Palestiniens dans le génocide en cours, qui provoque un 'drame humanitaire inacceptable' comme le dit lui-même le leader de votre majorité ».
Matthieu Pigasse termine en précisant la nature exacte des engagements pris par Kneecap avant son concert au domaine national de Saint-Cloud dimanche prochain : « Le seul engagement pris par le groupe Kneecap auprès du seul festival, comme par tous les artistes, est d'en respecter les valeurs, que vous ne partagez manifestement pas ».

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