Jackie Chan : « J'aime l'action, mais je déteste la violence »
Une cascade au cinéma requiert force et précision. Pour Jackie Chan, cela tient de la déformation professionnelle, lui qui cherche à tout contrôler, des plateaux de cinéma aux salles d'interview. À 71 ans, celui que nous avons retrouvé à Londres, garde toujours l'obsession du détail.
Parce qu'une chaise était mal placée près de nous, il est venu la repositionner dans le bon axe, entraînant la chute de notre carnet de notes. En se baissant tous les deux pour le ramasser, les crânes se sont percutés. Jackie était désolé, mais on pourra dire qu'on a survécu à un coup de tête du maître.
La survie, il en est abondamment question quand on retrace son parcours. De Drunken Master à Rush Hour en passant par Police Story, le comédien asiatique mondialement connu a durablement imprimé un style, devenu un levier du soft power chinois. D'abord athlète avant d'être acteur, le corps meurtri par des années de cascades, Jackie Chan garde intact le goût du mouvement.
À l'occasion de la sortie du film Karate Kid : Legends, honnête production pour faire entrer la jeune génération dans la passion croisée du kung-fu et du karaté, le mythe revient sur la trace qu'il continue d'écrire avec un verbe aussi rapide que ses poings.
« En 2012, en marge du Festival de Cannes, vous aviez indiqué que vous ne souhaitiez plus participer à des films d'action. Pourtant, treize ans plus tard, dans Karate Kid : Legends, vous êtes toujours présent pour incarner un professeur de kung-fu. Qu'est-ce qui vous pousse à continuer ?Quand j'ai dit que je souhaitais arrêter, c'est parce que la technologie dans les films avait beaucoup changé. Les cascades étaient excellentes, meilleures que moi. Je pense à Spider-Man, Batman, Iron Man... Je les voyais avec des effets spéciaux prodigieux, des choses que je ne savais pas faire parce que je réalisais tout en "réel", sans ordinateurs. Pour le old school, je pouvais encore proposer mes services, mais je ne connaissais rien de la nouvelle école d'action. Donc, j'ai dit que j'arrêtais. Mais les réalisateurs ont continué à m'appeler et les fans aimaient encore le style ancien. Alors, j'ai continué.
Ce style "ancien" a pourtant été résolument moderne dans les années 1970. Comment l'avez-vous initié ?Enfant, en Chine, j'ai commencé par apprendre le kung-fu pratiqué dans le sud du pays. Puis, j'ai fait mes classes à l'Opéra de Pékin (célèbre école de comédie et d'acrobatie) où d'autres étudiants connaissaient le style du Nord. On a échangé. Ensemble, on s'est aussi appris le karaté, le taekwondo... On passait notre temps au dojo pour s'enseigner des enchaînements. Sans téléphone portable, sans karaoké et surtout... sans argent. Il n'y avait que la salle pour s'occuper gratuitement et parler des manières différentes de donner un coup de poing. Toutes ces connaissances, je les ai utilisées dans mes films et c'est devenu le style Jackie Chan. Je remercie ces jours anciens car, quand je combats, il y a de l'hapkido, du judo, du kung-fu... C'est comme le chop suey (plat chinois composé de viandes et de légumes) : je mélange tout.
« Pour mes premiers films, on m'a demandé de copier Bruce Lee. J'ai insisté auprès des réalisateurs pour montrer ma différence »
Jackie Chan
Il y a un ingrédient supplémentaire : l'humour, qu'on voit apparaître dès Snake in the Eagle's Shadow en 1978 (sorti en France sous le titre contestable Le Chinois se déchaîne). Qu'est-ce qui vous a décidé à ajouter cette dimension ?Pour mes premiers films, on m'a demandé de copier Bruce Lee. Je protestais car il était unique, mais il était tellement populaire que, lorsque qu'on faisait un film d'arts martiaux, on se devait de l'imiter. Après sa mort en 1973, il y a même eu des affiches où les producteurs avaient écrit "Bruce Lee", alors que c'était moi l'acteur (comme dans New Fist of Fury de Lo Wei). Sciemment, ils trompaient les spectateurs qui me voyaient et qui disaient : "Qui est ce type qui copie Bruce Lee ?" J'ai fini par insister auprès des réalisateurs pour qu'ils me laissent me diriger et montrer ma différence. Bruce Lee était un peu comme un super-héros très puissant. Alors que j'ai une personnalité différente, plus souriante. J'ai donc fait tout l'inverse. Par exemple, Lee aimait les high kicks, j'ai préféré les low kicks. Et puis, quand il frappait avec le poing, il n'avait pas d'émotion. Moi, je montrais que je me faisais mal. Ça a beaucoup fait rire le public et ça m'a encouragé car je voulais montrer que j'aime l'action, mais je déteste la violence.
Comment vos films ont-ils marqué cette différence ?À l'époque, les films d'action étaient tournés vers la brutalité. Pour la réduire, je l'ai remplacée par l'humour et la comédie. Et pour les chorégraphies, j'ai pensé à ajouter de la danse. (Il commence à mimer chaque geste.) Dans les autres films, c'était "paf, paf, paf" les coups de poing, très monotones. J'ai commencé à écrire la musique des scènes : pam, le poing qui touche ; crac, la vitre qui se casse ; shh shh, les pieds qui glissent sur le sol ; pfff, le souffle en rythme. Des variations pour captiver le public. Avant qu'elle soit populaire, il a fallu imposer cette écriture. Quand je suis allé à Hollywood (au début des années 1980), je me souviens d'une des premières scènes où je devais me battre. J'ai donné trois coups de pied très rapides à mon ennemi qui ne bougeait pas. Le réalisateur m'a dit : "Non, il faut que tu donnes un seul coup et, pour montrer ta puissance, on va projeter ton adversaire en arrière." Mais, je n'étais pas d'accord car je voulais créer de l'amusement et eux voulaient faire comme si je tuais quelqu'un. Cette expérience ne me convenait pas et je suis reparti en Chine.
Tahar Rahim, l'acteur qui suit les mêmes voies que les sportifs de haut niveau
Vous avez pourtant fini par vous imposer à Hollywood dans les années 1990. Était-ce alors une sorte de revanche ?C'est avant tout l'aboutissement d'années à promouvoir les arts martiaux. Quand j'étais jeune cascadeur, on apprenait à lancer les coups de poing comme John Wayne. Des gestes lourds, puissants. Et maintenant, il me semble qu'on privilégie la vitesse et la souplesse que je voulais montrer. Cette influence se voit également sur d'autres séquences. Par exemple, la façon dont on dégaine un pistolet, ça vient de moi. Le charger en le frottant sur la cuisse, c'est aussi mon idée. Dans Rumble in the Bronx (1995), je désarme un type avec des mouvements rapides qui désossent l'arme et il se retrouve avec une balle. C'est une scène que j'ai créée et qui a été beaucoup copiée. Mon style s'est imposé à Hollywood. Même Sylvester Stallone m'avait dit qu'il regardait mes vidéos quand il n'avait plus d'idées. Et aujourd'hui, ce qui est amusant, c'est que beaucoup de coordinateurs de cascades à Hollywood sont d'anciens étudiants qui sont passés par mes camps d'entraînement à Pékin.
L'entraînement de Jackie Chan, ça ressemble à quoi désormais ?Dès que je le peux, je pratique la boxe avec mon équipe à Pékin. Les arts martiaux, je les ai beaucoup étudiés dans ma vie, donc, maintenant, j'aime passer du temps simplement sur le sac de frappe. Même si je ne suis plus aussi rapide qu'avant. J'aime aussi le badminton. Enfin, j'ai dû arrêter il y a quelques semaines car je me suis blessé à l'épaule. J'aurais eu besoin d'une opération qui ne s'est pas faite. J'ai déjà trop de vis dans le corps. (Rires.)
Vous avez pris beaucoup de risques pendant votre carrière - blessures au crâne, au dos, au cou... - à tel point qu'on vous a surnommé "l'homme aux mille fractures". Est-ce qu'une cascade passée vous donne encore des sueurs froides ?J'en ai tellement fait que j'ai oublié celle qui m'a fait le plus peur. Ce dont je me souviens, c'est que les plus grandes cascades étaient safe car j'étais totalement concentré. Je savais parfaitement ce que j'allais faire. Les blessures arrivaient sur les "petites" où j'étais moins attentif. Aujourd'hui, je ne peux plus. Mais, je crois que j'ai suffisamment donné.
« Maintenant, je suis un acteur qui peut se battre et pas l'inverse »
Justement, comment un acteur de films d'action compose avec les années qui passent ?J'ai forcément dû changer à l'écran. J'ai voulu que le public me considère comme un comédien et plus seulement comme une action star. Dans le Karaté Kid de 2010 (remake du film de 1984 qui a lancé la série), j'ai repris le rôle du vieux maître qui transmet ses techniques. Je voulais me challenger en m'orientant plus sur le jeu et moins sur les affrontements. Il y a eu plusieurs remarques du public "Jackie ne se bat pas, mais il joue bien. Donc, j'accepte." Maintenant, je suis un acteur qui peut se battre et pas l'inverse. Cependant, la frontière est actuellement brouillée car vous pouvez jouer de l'action sans être un vrai pratiquant d'arts martiaux. Le cinéma permet de pallier avec la technologie, les doublures, les cascadeurs... Par exemple, Liam Neeson n'est pas un acteur de film d'action. Mais dans Taken, on y croit car le réalisateur le dirige et adopte les bons angles de caméra. Maintenant, on peut faire croire que n'importe qui est un combattant.
Dans Karaté Kid : Legends, les combats sont réalistes. Et le film tente, à sa manière, de résoudre la question de l'art martial le plus efficace entre karaté et kung-fu. Votre avis ?Pour moi, il n'y a pas de conflit : le karaté, originellement, vient de Chine. C'est simplement un autre kung-fu. Chojun Miyagi, l'un des créateurs du karaté à Okinawa, s'est d'ailleurs formé en Chine. Il a un peu raccourci les gestes, mais c'est la même base. Dans le film, je transmets la gestuelle du kung-fu et Ralph Maccio (Daniel, le novice du premier Karaté Kid) est le professeur de karaté. On mélange les deux pour former un apprenti très compétitif.
Et vous, qui identifiez-vous comme vos successeurs ?Ce n'est pas quelque chose que j'ai cherché. Par exemple, pour ce film, j'ai pu travailler avec Ben Wang (acteur chinois âgé de 25 ans). Ben avait beaucoup regardé mon travail, mais je lui ai demandé de ne pas être un deuxième Jackie Chan et de développer sa voie car il est très doué et spectaculaire. Le seul vrai conseil que je lui ai donné : prendre conscience qu'un film de divertissement doit pouvoir être vu par tout le monde. La règle est simple : autoriserais-tu tes enfants à le regarder ? Même dans mes films d'action comme Police Story, je tire sur quelqu'un, mais quand la balle part, BOUM !, le plan est sur moi. Pas besoin de voir la tête du méchant exploser. On entend le son, tout le monde comprend. Aujourd'hui le monde est trop violent. Nous avons besoin de paix et d'amour. C'est ce que je veux transmettre. »

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le HuffPost France
5 minutes ago
- Le HuffPost France
« Papamobile », le dernier film « pas drôle » avec Kad Merad sort en catimini, retour sur un raté très rare
DR CINÉMA - Un véritable fiasco. Sorti mercredi 13 juillet, le film Papamobile dans lequel l'acteur Kad Merad incarne un souverain pontife enlevé par un cartel mexicain aux côtés de Myriam Tekaïa, n'est diffusé que dans sept salles de cinéma, malgré son budget de 1,2 million d'euros. Dans les colonnes du Canard Enchaîné, le producteur Jean Bréhat reconnaît un « raté », pour expliquer cette quasi-invisibilisation du film même pas diffusé à Paris. « C'est une comédie pas drôle, selon la plupart de ceux qui l'ont vue. Ça arrive dans le métier », admet-il. Lire aussi Kad Merad travaille bien sur le retour de « Baron Noir », dont il prévoit le tournage en 2026 La distributrice, Violaine Barbaroux a quant à elle expliqué au journal Le Parisien ne pas avoir voulu investir les 200 000 euros de frais de sortie. « Le premier montage en 2024 n'était pas satisfaisant. Puis le montage définitif s'est révélé décevant, pas seulement pour nous, et pas à la hauteur du scénario, du réalisateur, de ses acteurs et des promesses associées », a-t-elle développé. Un « nanar revendiqué » tourné au Mexique La société de distribution s'est donc contentée d'une sortie technique, dans sept salles, afin d'honorer les obligations prises avec le Centre national du Cinéma (CNC). Le film sera disponible dans six villes : Avignon (Vaucluse) ; Bagnoles-de-l'Orne (Orne) ; Saverne (Bas-Rhin) ; Douvaine et Évian-les-Bains (Haute-Savoie) ; Romans-sur-Isère (Drôme). Hormis Avignon, toutes ces villes comptent moins de 35 000 habitants. Il sera par ailleurs impossible de voir Papamobile en Île-de-France. Dans Le Parisien, le réalisateur du film Sylvain Estibal affirme avoir pensé le film, tourné pendant un peu plus de trois semaines au Mexique en 2023, comme ayant « un côté nanar revendiqué ». Il a également regretté que le producteur « s'exprime ainsi dans la presse le jour de la sortie » du film, au lieu de défendre le projet. Le film sur les plateformes en 2026 ? « C'était censé être une grosse comédie d'action, mais dès le début, on n'a pas eu le budget espéré », déplore le cinéaste césarisé en 2011 pour Le cochon de Gaza. Il indique par exemple que le projet était de tourner à Rome dans les studios de Cinecitta mais que faute d'argent il a dû se résoudre à tourner au Mexique où il a peiné à trouver des acteurs locaux parlant français. Sylvain Estibal ajoute avoir dû couper une dizaine de pages du scénario faute d'avoir pu les tourner. Mais il confie au journal avoir trouvé « une belle énergie » sur le tournage et assure que Kad Merad en a gardé un « excellent souvenir ». « Il est beau visuellement. J'espère qu'avec le temps, les gens y trouveront du charme », conclut le réalisateur qui espère que la distribution ne sera pas remise en cause.


Le HuffPost France
5 minutes ago
- Le HuffPost France
Annulation de « Barbie » à Noisy-le-Sec : le maire Olivier Sarrabeyrouse s'en prend à Bruno Retailleau
FRANCE - C'est la polémique qui agite la classe politique en ce milieu de mois d'août. Le maire de Noisy-le-Sec Olivier Sarrabeyrouse (PCF), qui avait annoncé avoir dû annuler la projection du film « Barbie » le 8 août dans un quartier de sa ville sous la pression d'un groupe de jeunes habitants, a tenu une conférence de presse ce jeudi 14 août. Il a notamment dénoncé le caractère « totalement disproportionné » de cette affaire... ciblant notamment Bruno Retailleau. La ville avait annulé la diffusion sur écran géant du film « Barbie », en plein air dans le quartier du Londeau, parce qu'une dizaine de jeunes hommes avaient proféré des « menaces insistantes », selon le maire, envers le personnel de la mairie. Devant la presse ce vendredi, Olivier Sarrabeyrouse a rappelé qu'il avait qualifié « d'obscurantisme et de fondamentalisme » l'attitude des jeunes, et condamné leur argument « totalement fallacieux » selon lequel ce film prônait l'homosexualité et portait atteinte à l'image de la femme. « Cette flamme de haine raciste » Mais le maire a affirmé condamner « avec encore plus de fermeté la récupération politicienne, la spéculation et la haine raciste islamophobe qui se déverse depuis 24 heures par la droite et l'extrême droite ». « Les réseaux sociaux de la ville et les miens sont inondés de messages insultants, racistes et tout spécialement islamophobes. Ce ne sont pas les propos du ministre de l'Intérieur du jour qui vont éteindre cette flamme de haine raciste, distillée sans aucune limite dont je suis la cible tout autant que ma population », a-t-il insisté, ciblant directement Bruno Retailleau. Selon des propos rapportés ce jeudi par BFMTV, ce dernier avait dénoncé plus tôt des « pressions d'une minorité violente qui veut 'hallaliser' l'espace public », les jugeant « pas acceptables, comme n'est pas acceptable le moindre recul face à ces revendications communautaires ». Une enquête a été ouverte Une enquête a en tout cas été ouverte ce jeudi en Seine-Saint-Denis, après la plainte du maire de Noisy-le-Sec déposée ce jeudi matin. « Une enquête a été ouverte pour menace, violence ou acte d'intimidation envers un chargé de mission de service public pour qu'il accomplisse ou s'abstienne d'acte de sa mission et confiée au commissariat de Noisy-le-Sec », a précisé une source judiciaire auprès de l'AFP. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, avait également annoncé sur X qu'il allait saisir la justice, dénonçant des faits relevant « du repli communautaire et du séparatisme », « contraires aux fondements de notre République » et « susceptibles de relever de qualifications pénales ». Réalisé par Greta Gerwig, ce film est une satire féministe qui voit Barbie, interprétée par Margot Robbie, découvrir la misogynie du monde réel. Sur l'esplanade où le film devait être projeté, plusieurs jeunes hommes ont estimé ce jeudi auprès de l'AFP que pour les nombreux enfants de moins de 10 ans présents le 8 août, le film n'était « pas adapté », « pas correct », « trop vulgaire » , tout en affirmant que ce rejet « n'a rien à voir avec l'islam ou la religion ». La mairie travaille en outre à « la reprogrammation de ce film » dans des délais raisonnables, a annoncé Olivier Sarrabeyrouse, disant souhaitant un moment de débat pour ne pas laisser « un groupe d'hommes se poser en censeurs moraux ».


Le Parisien
5 minutes ago
- Le Parisien
Découvert chez un particulier, un tableau « exceptionnel » de Lubin Baugin mis aux enchères pour plus de 200 000 euros
Une vente qui attirera sûrement les passionnés de peinture à l'international. Le tableau « Nature morte aux financiers », peint vers 1630, de Lubin Baugin, sera mis aux enchères à Vichy ce samedi 16 août. Il sera mis à prix entre 200 000 et 300 000 euros. Cette peinture a été découverte dans une collection privée, précise Vichy Enchères. Il a été retrouvé dans un appartement parisien, lors d'un inventaire pour une succession en novembre dernier, précise Le Figaro. « La famille n'avait pas conscience de sa valeur », déclare Étienne Laurent, le commissaire-priseur de la vente, auprès de nos confrères. D'après Connaissance des arts, « le tableau, exceptionnel en raison de sa rareté et pour sa qualité, célèbre les entremets, alors réservés à une élite privilégiée ». Un corpus de 5 natures mortes Ce tableau - qui représente notamment une table nappée de vert sur laquelle sont posées deux assiettes de visitandines (nom original des financiers), fruits secs et cristaux de sucre - complète un corpus de quatre natures, dont deux sont exposées au musée du Louvre, les autres à Rennes et à Rome. Selon Vichy Enchères, la série a « probablement » été peinte au début de la carrière du peintre, « lorsqu'il a quitté sa province natale pour s'installer dans la capitale ». Cette même source explique que le peintre a été oublié pendant plusieurs siècles, avant d'être redécouvert en 1934.