
Luc Ferry : «Un tourisme vers les autres ou vers soi ?»
CHRONIQUE - Le tourisme change de sens : après s'être intéressé à la découverte des cultures extra-occidentale, aux civilisations qu'on juge par rapport à nous « exotiques », une évolution sans doute liée en partie à l'aventure coloniale, le tourisme va peu à peu se tourner vers le « soi ».
À l'approche des vacances, les tour-opérateurs sont inquiets. Après un hiver plutôt bon, la présence des guerres à nos portes crée un climat défavorable. En outre, la dissolution a freiné la consommation des ménages et l'investissement des entreprises, un coup de frein qui explique le colossal déficit budgétaire du dernier trimestre (40 milliards d'euros…). L'état économique de la France est donc pour le moins morose. Pourtant, n'était cette situation délétère, le tourisme se porterait mieux que jamais tant le passage du souci des autres au souci de soi lui est favorable, une transition qui s'est effectuée en parallèle parfait avec la lame de fond individualiste portée par la quête du bonheur personnel dans nos sociétés démocratiques. Nos concitoyens sont aujourd'hui davantage en quête de bien-être, de bonne santé, voire de bonheur, que d'utopie politique ou même de réformes raisonnables. Revenons un instant à la passionnante histoire du tourisme pour bien comprendre où nous en sommes.
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Articles connexes


Le Figaro
2 hours ago
- Le Figaro
Droits de douane à 30% : «C'est une folie tarifaire !»
ENTRETIEN - L'économiste Antoine Bouët est persuadé d'un «coup de bluff» de la part du président des États-Unis, qui semble ainsi vouloir «accélérer le dénouement des négociations» avec l'Union européenne. Antoine Bouët est économiste. Depuis le 1er octobre 2022, il est directeur du Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII) et est également professeur d'économie à l'Université de Bordeaux. LE FIGARO. - L'annonce de Donald Trump de l'imposition de droits de douane de 30% pour l'Union européenne fait vivement réagir. Était-elle prévisible ? Publicité Antoine BOUËT. - Oui et non, parce que si l'on s'en tient à ses propos tenus la semaine dernière, le président des États-Unis avait annoncé que les négociations étaient en cours. Et en même temps, voilà, c'est Donald Trump et il avait déjà annoncé des surcharges tarifaires sur pas mal de pays ces derniers temps : le Japon, la Corée du Sud... Il a annoncé aussi des nouveaux tarifs sur le cuivre. Ce qui devient complètement incohérent parce que si on veut faire du protectionnisme, il ne faut surtout pas le faire sur des matières premières, puisque ça augmente le prix des inputs (éléments entrants dans la production d'un bien, NDLR). Donc maintenant, aux États-Unis, l'acier, l'aluminium, le cuivre et peut-être maintenant bientôt le bois vont être plus chers et cela va gêner les industries. Antoine Bouët est le directeur du CEPII depuis le 1er octobre 2022. CEPII Que risque l'Union européenne ? C'est un peu une folie tarifaire. En même temps, il y a une négociation qui est en cours avec l'Union européenne qui - a priori - allait être dénouée le 1er août. Manifestement, Donald Trump a envie de mettre la pression sur les négociations pour qu'elle cède sur davantage de points, en menaçant d'un droit de douane qui est plus élevé que prévu. Si effectivement, cela se traduit par l'augmentation de 30 points de pourcentage des droits de douane sur les produits importés de l'Union européenne, ça va coûter cher à l'Union européenne. Surtout pour l'Allemagne et pour la France, dans certains secteurs. Sur le secteur des boissons et des alcools, cela risque d'être assez dur ainsi que sur l'automobile, l'aéronautique et les équipements. Donc est-ce qu'il y aura des exemptions sur ces secteurs ? C'est difficile à dire, mais 30% c'est très cher pour l'Union européenne. Publicité Sachant que ça va être aussi être payé par les ménages et les entreprises américains, il risque d'y avoir dans les prochains mois une augmentation de l'inflation aux États-Unis plutôt autour de 3% au lieu de 2 ou 2,5% cette année. Les entreprises américaines risquent aussi payer plus cher tout un tas de matières premières. Le problème est de savoir si cela va accélérer une annonce de représailles de la part de l'Union européenne qui en avait déjà évoqué contre les tarifs dans l'acier et de l'aluminium. Comment pourrait réagir et répondre l'Union européenne ? Il devait y avoir, sur les tarifs réciproques annoncés le 2 avril, la possibilité de représailles européennes sur 95 milliards de produits. On va voir ce que va faire l'Union européenne, mais il y a un problème car le flux de commerce des États-Unis vers l'Europe est évidemment beaucoup plus petit que le flux de commerce de l'Europe vers les États-Unis. Il est donc plus difficile pour l'Union européenne de trouver des produits sur lesquels on peut exercer des représailles. Mais il y a des pistes, cela pourrait être des biens de consommation finale. Il faut aussi éviter des biens sur lesquels les chaînes de valeur européennes reposent beaucoup sur les importations en provenance des États-Unis, donc il faut faire très attention à ne pas remettre en cause leur résilience. Je pense par exemple à des biens dans l'aéronautique ou dans la pharmacie. Après est-ce qu'on va faire des représailles ailleurs ? Cela pourrait être des restrictions d'exportation sur les fertilisants, sur les inputs chimiques, sur les inputs organiques et inorganiques, sur les appareils de photolithographie sur lesquels les entreprises européennes sont très compétitives. Et si l'on veut faire très mal, on peut même faire des restrictions d'exportation sur les vaccins, mais ce serait peut-être moralement condamnable. Tout ça est un peu délirant. À lire aussi Droits de douane à 30% : Trump met l'Union européenne sous pression maximale Publicité Peut-on parler de coup de bluff de la part du président des États-Unis ? Ces 30% sont quand même très surprenants, c'est vraiment transactionnel pour faire pression sur l'Union européenne, pour qu'elle cède en s'engageant à davantage acheter du gaz naturel liquéfié ou encore des armements. Manifestement, Donald Trump souhaite, depuis une semaine accélérer le dénouement des négociations. Beaucoup assurent que «Trump always chicken out» - «Trump se dégonfle toujours» - donc il a envie de prouver le contraire. Peut-être que les négociations traînent trop à son goût du côté européen et il souhaite faire pression à l'approche de l'échéance du 1er août. En attendant, ces droits de douane ne sont pas encore mis en place non plus. Mais s'ils ne seront pas forcément appliqués, il n'en demeure pas moins qu'une partie du protectionnisme américain pourrait rester autour de 10 points de pourcentage en plus de droits de douane. Tout simplement parce que les États-Unis estiment qu'il faut faire payer aux pays étrangers la protection militaire, le dollar, les bons du Trésor... Il a l'impression qu'avec un tarif de droits de douane plus élevé, il portera tort uniquement aux pays étrangers, mais il se trompe sur l'analyse parce qu'il portera tort à ses propres concitoyens, car ce sont aussi les ménages et les entreprises américains qui vont payer ces droits de douane. Je pense que cette partie est un coup de bluff, avec sans doute des droits de douane en plus d'au moins 10%. On aura peut-être plus en fonction de ce que l'Union européenne cédera ou pas. Mais 30%, les Allemands pousseront pour que ça ne touche pas un certain nombre de secteurs dont l'automobile. Est-ce que l'Union européenne pourrait céder ? Peut-être oui, sur des promesses d'achat supplémentaires.


Le HuffPost France
3 hours ago
- Le HuffPost France
La lettre de Donald Trump à Ursula von der Leyen sur les droits de douane imposés à l'UE, traduite en français
DROITS DE DOUANE - La surenchère continue. Dans une lettre adressée à Ursula Von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et publiée ce samedi 12 juillet sur son réseau social Truth Social, Donald Trump annonce l'imposition de droits de douane de 30 % à l'Union européenne. Avec une entrée en vigueur prévue au 1er août 2025. Le président américain met donc sa menace à exécution, malgré les longues semaines de négociations avec le continent européen. Donald Trump dénonce un déséquilibre commercial avec l'UE qu'il compte ainsi corriger en les faisant participer à « l'économie extraordinaire des États-Unis ». Et menace au passage de revoir à la hausse cette barre des 30 % si l'Union européenne venait à « riposter ». Le HuffPost vous propose de lire ci-dessous l'intégralité de la lettre de Donald Trump, traduite en français. Chère madame la Présidente, C'est un grand honneur pour moi de vous adresser cette lettre, qui témoigne de la force et de l'engagement de nos relations commerciales, ainsi que de la volonté des États-Unis d'Amérique de poursuivre leur collaboration avec l'Union européenne, malgré l'un de nos plus importants déficits commerciaux avec vous. Nous avons néanmoins décidé d'aller de l'avant, mais uniquement dans le cadre d'un commerce plus équilibré et plus équitable. Nous vous invitons donc à participer à l'économie extraordinaire des États-Unis, qui est de loin le premier marché mondial. Nous avons eu des années pour discuter de nos relations commerciales avec l'Union européenne et sommes arrivés à la conclusion que nous devons nous éloigner de ces déficits commerciaux importants, persistants et de longue date, engendrés par vos politiques tarifaires et non tarifaires et vos barrières commerciales. Nos relations ont malheureusement été loin d'être réciproques. À compter du 1er août 2025, nous imposerons à l'Union européenne un droit de douane de seulement 30 % sur les produits européens exportés vers les États-Unis, indépendamment de tous les droits sectoriels. Les marchandises transbordées afin d'échapper à un droit de douane plus élevé seront soumises à ce droit plus élevé. Veuillez noter que ce taux de 30 % est bien inférieur à ce qui serait nécessaire pour éliminer le déficit commercial dont nous souffrons avec l'UE. Comme vous le savez, il n'y aura pas de droits de douane si l'Union européenne ou des entreprises de l'UE décident de construire ou de fabriquer des produits aux États-Unis. Nous ferons d'ailleurs tout notre possible pour obtenir les autorisations nécessaires rapidement, de manière professionnelle et systématique, c'est-à-dire en quelques semaines. L'Union européenne accordera un accès complet et ouvert au marché américain, sans droits de douane, afin de réduire l'important déficit commercial. Si, pour une raison quelconque, vous décidez d'augmenter vos droits de douane et de riposter, quel que soit le montant de l'augmentation, celui-ci sera ajouté aux 30 % que nous facturons. Veuillez comprendre que ces droits de douane sont nécessaires pour corriger les nombreuses années de politiques tarifaires et non tarifaires et de barrières commerciales de l'Union européenne, qui sont à l'origine des déficits commerciaux importants et insoutenables des États-Unis. Ce déficit constitue une menace majeure pour notre économie et, aussi, pour notre sécurité nationale ! Nous nous réjouissons de travailler avec vous en tant que partenaire commercial pour les prochaines années. Si vous souhaitez ouvrir vos marchés commerciaux jusqu'ici fermés aux États-Unis et éliminer vos politiques tarifaires et non tarifaires ainsi que vos barrières commerciales, nous pourrions envisager d'ajuster la présente lettre. Ces droits de douane peuvent être modifiés, à la hausse ou à la baisse, en fonction de nos relations avec votre pays. Vous ne serez jamais déçu par les États-Unis d'Amérique.


Le HuffPost France
5 hours ago
- Le HuffPost France
Donald Trump impose 30 % de droits de douane à l'Union européenne et accentue la pression
ÉTATS-UNIS - Comme une (grosse) impression de déjà-vu. Donald Trump dégaine à nouveau la menace des droits de douane contre l'Union européenne (UE) et le Mexique dans des lettres datées du 11 juillet et rendues publiques ce samedi 12 juillet sur sa plateforme Truth Social. Le président américain y annonce des taxes à 30 % à partir du 1er août. Les Européens et les Mexicains ne sont pas les seules cibles récentes du président américain, qui a envoyé le 9 juillet une série de lettres à six pays, – l'Algérie, le Brunei, l'Irak, la Libye, la Moldavie et les Philippines – pour leur annoncer des droits de douane additionnels s'appliquant à leurs produits entrant aux États-Unis.