logo
Nouveau revers pour les militants antiavortement

Nouveau revers pour les militants antiavortement

La Presse29-07-2025
Les militants québécois antiavortement ne pourront manifester dans un périmètre de 50 mètres autour des cliniques d'avortement, comme ils le réclamaient. La Cour supérieure du Québec rejette leur requête d'invalider la loi québécoise prévoyant cette zone tampon. Le gouvernement québécois salue cette « victoire ».
Campagne Québec-Vie (CQV), Brian Jenkins et Roseline Lebel Caron (auparavant médecin) contestaient la législation québécoise qui interdit depuis 2016 les manifestations ou « toute autre forme d'intervention » visant à « tenter de dissuader une femme » d'obtenir un avortement à moins de 50 mètres du terrain d'une installation offrant un service d'avortement.
La juge Lysane Cree a publié son jugement lundi. Elle y écrit, entre autres, que « la preuve démontre qu'une zone tampon est nécessaire autour des cliniques pour assurer le respect de la vie privée dans un contexte médical et la sécurité de tous ceux qui y travaillent ou y obtiennent des soins ».
« Une mesure qui cherche à garantir que les femmes obtiennent des procédures médicales sécuritaires et qu'elles ne seront pas forcées d'aller ailleurs par peur d'être accostées ou humiliées ou de voir leur vie privée atteinte est une réponse rationnelle à un sujet d'importance de santé publique », poursuit-elle.
Dans son jugement, la juge reconnaît que la loi québécoise porte atteinte au droit à la liberté d'expression et au droit de réunion pacifique des membres de CQV, des droits garantis par les chartes des droits canadienne et québécoise.
Toutefois, le périmètre de 50 mètres aux abords des cliniques représente une « atteinte minimale aux droits de CQV », estime-t-elle.
Le Tribunal est d'avis que les effets bénéfiques d'une protection des droits à la dignité et à la vie privée dans l'accès de services médicaux l'emportent sur les effets préjudiciables qu'elle pourrait générer.
Extrait du jugement de la juge Lysane Cree
Un jugement salué par Québec
Dans une déclaration écrite, le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, s'est réjoui de ce jugement, « une victoire importante pour la protection des cliniques offrant des interruptions volontaires de grossesse [IVG] ».
« Alors qu'il y a des reculs importants ailleurs dans le monde, le Québec défendra toujours le droit des femmes de disposer de leur corps, affirme-t-il. C'est une valeur non négociable de notre nation. »
La ministre responsable de la Condition féminine, Martine Biron, qualifie aussi cette décision de « victoire importante pour les Québécoises ».
« Le Québec est une nation fermement pro-choix qui défendra toujours la liberté des femmes de choisir d'interrompre ou non une grossesse », déclare-t-elle.
La clinique Morgentaler « satisfaite »
La directrice de la clinique Morgentaler, Léa Charpentier, s'est dite « satisfaite » du jugement. Selon elle, cette décision a une « double valeur ».
« La Cour confirme que les femmes qui se rendent à ces cliniques ont le droit d'y accéder pour y recevoir des soins sécuritaires, dans un contexte confidentiel, et ce, sans aucune forme de harcèlement ou d'intimidation », écrit-elle. Le personnel, lui, doit pouvoir se rendre au travail « sans aucune contrainte et sans peur ».
« Nous espérons vivement que les manifestants antiavortement vont respecter ce jugement qui confirme le droit et la liberté des femmes de choisir d'accéder sans aucune contrainte aux cliniques qui offrent les services d'IVG pour y recevoir les soins les plus sécuritaires », conclut-elle.
Campagne Québec-Vie n'avait pas encore réagi publiquement au jugement au moment où ces lignes étaient écrites. En entrevue avec La Presse en novembre dernier, son président Georges Buscemi avait fait valoir que ses membres faisaient « du conseil sur les trottoirs ». Selon lui, cette activité était « tout à fait légitime, pacifique », et avait pour but de « sauver l'enfant à naître et la femme d'un geste qu'elle peut regretter ».
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Trois hommes poignardés dans deux évènements, un mort
Trois hommes poignardés dans deux évènements, un mort

La Presse

time2 hours ago

  • La Presse

Trois hommes poignardés dans deux évènements, un mort

(Montréal) Les esprits se sont échauffés dans la nuit de vendredi à samedi dans deux établissements licenciés aux deux extrémités de l'île de Montréal, alors que trois personnes ont été poignardées. L'une des victimes est morte, en faisant le 25e meurtre à survenir sur le territoire de la métropole en 2025. La Presse Canadienne Vers 2 h samedi, les policiers ont été appelés sur les lieux d'une agression armée survenue à la suite d'une querelle dans un établissement licencié du chemin de la Côte-des-Neiges, près de l'avenue Barclay. Plusieurs appels au 911 faisaient état de deux hommes poignardés. « La première victime est un homme âgé de 36 ans. Il était conscient et il était blessé au bas du corps avec un objet tranchant. Il a été transporté en centre hospitalier et l'on ne craint pas pour sa vie », a indiqué l'agente Caroline Chèvrefils, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Le décès de la deuxième victime, un homme de 48 ans, a été constaté par les autorités médicales, a rapporté le SPVM, samedi midi. Selon les premières informations, c'est un conflit entre les victimes et un suspect qui aurait dégénéré et, par la suite, le suspect a pris la fuite, avant l'arrivée des policiers. Caroline Chèvrefils, porte-parole du SPVM Les enquêteurs devaient être à la recherche de caméras de surveillance ayant capté des images de l'agression. L'unité canine a aussi été demandée sur les lieux, « à la recherche d'éléments de preuve », en plus des enquêteurs et techniciens en identité judiciaire. L'enquête est en cours et il n'y avait pas d'arrestation à rapporter dans l'immédiat. Un autre évènement dans l'arrondissement d'Anjou Un appel au 911 samedi, vers 3 h 50, a mené les services d'urgence auprès d'un jeune homme gisant sur la chaussée sur la rue des Ormeaux, près de l'avenue Georges. La victime, âgée de 24 ans, avait été blessée au haut du corps par un objet tranchant. L'homme était conscient lors de son transport à l'hôpital et il se trouve désormais dans un état stable, a indiqué le SPVM dans la journée, samedi. Il sera rencontré par les enquêteurs lorsque son état le permettra. « Selon les premières informations, la victime aurait été blessée lors d'un conflit qui aurait dégénéré dans un établissement licencié situé sur l'avenue Chaumont, près de la rue Baldwin », a expliqué l'agente Chèvrefils. Il n'y avait toujours aucune arrestation dans ce dossier. « Un périmètre a été érigé afin de protéger la scène pour les enquêteurs, ainsi que pour les techniciens en identité judiciaire afin qu'ils puissent analyser la scène et tenter de comprendre les circonstances exactes de cet évènement. Des vérifications seront faites sur de possibles caméras de surveillance situées à proximité des lieux », a précisé la porte-parole du SPVM.

Un syndicat souhaite que la GRC adoucisse ses critères
Un syndicat souhaite que la GRC adoucisse ses critères

La Presse

time4 hours ago

  • La Presse

Un syndicat souhaite que la GRC adoucisse ses critères

(Ottawa) Le syndicat représentant les policiers de la GRC souhaite que le corps adoucisse ses exigences pour les postulants étrangers. Jim Bronskill La Presse Canadienne La Fédération de la police nationale (FPN) espère qu'une telle mesure contribue à recruter des agents expérimentés provenant des agences américaines, britanniques ou australiennes. À l'heure actuelle, la GRC n'accepte que les candidatures présentées par des citoyens canadiens ou ayant le statut de résident permanent. Les personnes ayant le statut de résident permanent doivent avoir résidé au Canada pendant trois des cinq dernières années en tant que résidents permanents. La FPN croit que la GRC doit suivre l'exemple des Forces armées canadiennes qui acceptent depuis 2022 les candidatures de tous les résidents permanents, peu importe depuis quand ils sont installés au pays. Le président du syndicat, Brian Sauvé, se dit persuadé que la GRC pourrait attirer des agents intéressants en adoptant une même approche. Il compare cette mesure aux programmes fédéraux qui visent à attirer au pays des travailleurs qualifiés étrangers. « Si ce gouvernement estime que la sécurité publique et la protection de nos frontières sont des impératifs, il devrait avoir la même approche, dit-il. Nous avons une formation équivalente, que l'on vienne de Manchester [en Angleterre], de la Nouvelle-Galles du Sud [en Australie] ou du FBI. On les formera, on leur donnera un poste et on leur attribuera un rôle. » La FPN a présenté en juin un mémoire portant sur des domaines importants, comme la modernisation du modèle de financement, la refonte du recrutement et de la formation et les changements en matière de fourniture d'équipements. Il rappelle que, depuis plusieurs années, « de nombreux rapports indépendants offrent au gouvernement fédéral des conseils clairs et cohérents sur la manière d'améliorer les opérations de la GRC » dans ces domaines. « Pourtant, à maintes reprises, ces recommandations se sont heurtées à l'inaction ou à un suivi insuffisant, peut-on lire dans le mémoire. En conséquence, des problèmes de longue date persistent et se sont même accentués. » Un porte-parole du ministère de la Sécurité publique, Max Watson, dit que le ministère collabore avec la GRC et d'autres corps policiers pour s'assurer qu'ils sont aptes à répondre aux besoins de la population en matière de sécurité. La FPN souhaite une rationalisation et une modernisation du système de traitement des demandes de candidature de la GRC, une augmentation de la capacité de formation ainsi qu'une hausse de l'allocation de formation des cadets de la GRC à 1200 $/semaine. Celle-ci s'élève actuellement à 525 $/semaine. Elle reproche au processus d'acquisition fédéral d'être trop lent, de ne pas répondre aux besoins urgents des services de police modernes et d'épuiser les ressources du gouvernement. « Les retards dans le déploiement d'équipements vitaux, notamment les pistolets de service, les gilets pare-balles et les caméras portatives, menacent à la fois la sécurité des agents et la confiance du public », met en garde le syndicat. La GRC n'avait pas répondu à une demande d'entrevue. La police fédérale avait reçu l'ordre de réduire son budget de 2 %. En mars, avant l'arrivée au pouvoir de Mark Carney, un rapport gouvernemental affirmait que la GRC « devrait mettre l'accent sur une mission fédérale tenant compte du cœur de son mandat et des domaines dans lesquels elle est dans la meilleure position pour mener des enquêtes ». La FPN rejette cette idée. « Le modèle de police nationale intégrée de la GRC reste l'une de ses plus grandes forces, en raison de sa capacité à tirer parti de la coordination, de la cohérence et de l'efficacité dans l'ensemble des juridictions », souligne le syndicat dans son mémoire. Le syndicat croit que « la fragmentation de la capacité policière nationale du Canada créerait de profondes lacunes dans les services, des doublons et des inefficacités coûteuses en matière de sécurité publique et d'économie, sans qu'il soit prouvé que les résultats obtenus soient meilleurs. »

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store