
« Des choix qui sont durs, mais que l'on pense être justes »... le staff du XV de France a tranché pour la Coupe du monde en Angleterre
C'est à la fois un moment « d'émotion et de joie », comme le disait samedi depuis Marcoussis la co-sélectionneuse Gaëlle Mignot mais aussi un déchirement après plusieurs semaines d'une préparation lancée le 23 juin. L'allégresse, d'un côté, pour les trente-deux joueuses qui ont appris quelques heures avant la conférence de presse fatidique qu'elles composaient le groupe désormais officiel des Bleues pour la Coupe du monde, du 22 août au 27 septembre en Angleterre.
La tristesse, de l'autre côté, on l'imagine, pour les six qui ont quitté un groupe qu'il fallait donc réduire de 38 à 32 éléments à trois semaines du premier rendez-vous face à l'Italie, le 23 août à Exeter. La talonneuse Laure Touyé, la pilier Clara Joyeux, la troisième-ligne Émeline Gros, la demie de mêlée Océane Bordes, l'arrière Lili Dezou et l'ailière Mélissande Llorens-Vigneres ont appris la mauvaise nouvelle en aparté de la bouche de David Ortiz et Gaëlle Mignot samedi avant le discours collectif. D'abord les mauvaises nouvelles dans ce samedi forcément particulier sur la route du Mondial. « Ce sont des choix à faire, qui sont durs, mais que l'on pense être justes », a simplement commenté le premier.
Mignot : « Il y avait pas mal d'émotion et de joie »
Il faut ajouter à ces départs celui de la pilier gauche Ambre Mwayembe (21 ans), victime d'une fracture à la malléole de la jambe droite cette semaine et contrainte de déclarer forfait. Un vrai coup dur. Pour la remplacer, le staff a fait appel à la jeune Bordelaise Makarita Baleinadogo (23 ans), qui n'avait jamais été appelée en bleu. Au détriment de Célia Domain par exemple. « Dans l'équilibre de nos premières lignes, on avait besoin de faire appel à une joueuse du même profil qu'Ambre », a expliqué Ortiz. Sachant que le staff ne décollera pour Exeter qu'avec cinq piliers, comptant sur la polyvalence des gauchères Yllana Brosseau et Annaëlle Deshayes pour pousser à droite si besoin.
« Il faut être réaliste, on est outsider par rapport aux autres équipes qui postulent au titre »
David Ortiz, co-sélectionneur des Bleus
Dans les autres arbitrages, Ortiz et Mignot ont également décidé de ne sélectionner que deux demies de mêlée, Pauline Bourdon-Sansus et Alexandra Chambon, alors que la première sera suspendue pour les deux prochains matches, l'Angleterre en match de préparation samedi à Mont-de-Marsan et l'Italie, donc. Il sera aussi question de polyvalence pour couvrir le poste, avec les pistes - parmi les joueuses qui ont un historique en 9 - de l'ouvreuse Carla Arbez, de la centre Gabrielle Vernier voire de Carla Neisen, qui fait partie des petites surprises de cette liste, elle la septiste qui n'a plus joué à quinze au niveau international depuis 2021.
Autour des co-capitaines Manae Feleu et Marine Ménager, c'est un groupe dans la lignée d'un Tournoi terminé à la deuxième place après une courte défaite en Angleterre (43-42) qui a été reconduit dans une certaine forme de logique. Onze Bordelaises championnes de France en font notamment partie, aux côtés de quatre finalistes toulousaines, cinq voisines de Blagnac et six Grenobloises.
« Il faut être réaliste, on est outsider par rapport aux autres équipes qui postulent au titre, estime Ortiz, en pensant évidemment aux Anglaises et aux Néo-Zélandaises, sans oublier les Canadiennes. Mais notre objectif au clair, c'est d'arriver au carré final. On a les moyens et les ambitions pour arriver au bout du chemin. » Elles sont désormais 32 en mission Coupe du monde avec leurs meilleures ennemies anglaises au menu samedi après une nouvelle semaine de travail à Marcoussis. Une bonne répétition de ce qui pourrait être une demi-finale le 20 septembre à Bristol si la logique sportive suit son cours...
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