Jean-Michel Aulas sur l'élimination des Bleues en quarts de l'Euro : « Un manque d'humilité qui nous a pénalisés »
« Comment vous sentez-vous au lendemain de cette nouvelle élimination en quarts de finale de l'Euro ?C'est un peu dur aujourd'hui (ce dimanche), évidemment. Ce sont beaucoup d'illusions gâchées, donc il faut d'une part accepter la défaite et j'en suis très triste, et essayer aussi de réfléchir à pourquoi les choses se sont passées comme ça. Je vous confirme que même en étant à l'intérieur de l'équipe, on avait l'impression qu'on pouvait aller au bout. Ce n'est pas prétentieux de le dire.
Hier (samedi), un peu comme contre le Brésil aux JO (0-1), on a dominé à outrance, sans arriver à faire la différence. Le jeu des Allemandes a un peu ressemblé à celui des Brésiliennes l'année dernière, c'est-à-dire très athlétique, avec beaucoup d'agressivité. On s'est fait prendre en contre quelques fois, et puis les tirs au but, on n'y arrive pas. Il y a quand même beaucoup de satisfactions, il ne faut pas oublier les trois premiers matches, mais c'est un échec pour moi, pour nous tous, c'est clair.
« Il y a ces séances de tirs au but, où c'est souvent la bouteille à l'encre. C'est vrai qu'il y a quelques attitudes qui interpellent »
Est-ce que vous arrivez à vous expliquer pourquoi l'équipe de France n'arrive pas à passer ce cap des quarts de finale malgré tous les changements mis en place ?J'ai commencé à en parler un petit peu avec Philippe (Diallo, le président de la FFF) hier (samedi) soir. Je lui ai proposé d'ailleurs de faire un débrief avec Aline Riera, mais aussi avec le coach pour qu'on essaye de tirer la quintessence de cette équipe. Le coach avait pris quand même des décisions très fortes avant. Je dois dire d'ailleurs que j'ai été informé de la décision qu'il avait prise, et je n'ai pas participé à la décision, ce qui ne veut pas dire qu'il n'avait pas raison. Mais je n'étais pas dans la confidence. Je n'ai été informé que postérieurement de l'appel en particulier de Wendie (Renard). On pensait avoir résolu le problème psychologique, en rajeunissant et en changeant cet aspect-là, parce qu'il y avait un certain nombre de choses qui avaient été décelées.
Deuxièmement, en faisant intervenir quelqu'un qui a plutôt une approche de psychologie collective, individuelle et collective, avec Thomas (Sammut), qui a quand même fait un excellent travail, parce qu'il ne faut pas oublier les trois premiers matches et l'état d'esprit qui régnait. Mais une fois qu'on a dit ça, on a probablement réglé une partie des sujets qui nous ont empêchés d'aller plus loin précédemment. Par contre, on n'a pas su battre un bloc regroupé, en plus à 11 contre 10. Donc on ne peut pas ne pas dire qu'il y a deux sujets. Il y a un sujet tactique, c'est comment jouer devant un bloc très regroupé. Et puis, il y a ces séances de tirs au but, où c'est souvent la bouteille à l'encre. C'est vrai qu'il y a quelques attitudes qui interpellent.
Maintenez-vous votre confiance dans Laurent Bonadei ?Oui, parce que globalement, il y a trois matches qui ont été parfaitement réussis. Le quatrième a été loupé. Il y a peut-être un sentiment de trop grande réussite sur les trois premiers matches, et un manque d'humilité qui nous a pénalisés. Le fait d'avoir ce penalty et ce but marqué tout de suite... Jamais après le premier but marqué, on aurait imaginé qu'on allait perdre. Déjà à 11 contre 11, on était persuadés qu'on allait gagner, donc à 11 contre 10 et en menant 1-0, on ne voyait pas comment on pourrait perdre. Mais on n'oublie pas le début. On va discuter avec Laurent, pour savoir aussi ce que lui va exprimer comme motivation à cet échec. On a échoué. Je suis malheureux pour les filles.
« L'envie de gagner était supérieure chez les Allemandes »
Est-ce que vous en voulez aux joueuses ?C'est délicat comme question. Elles nous ont fait rêver pendant les trois premiers matches, je pense qu'elles avaient la capacité d'être championnes d'Europe, et elles le seront bientôt, j'en suis sûr. Elles doivent s'en vouloir, elles sont suffisamment lucides et fortes techniquement pour comprendre. L'envie de gagner était supérieure chez les Allemandes hier (samedi), c'était manifeste. »
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