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Fraude aux paiements : Zelle dans le viseur de la justice américaine

Fraude aux paiements : Zelle dans le viseur de la justice américaine

Les Echos20 hours ago
Zelle de nouveau dans la tourmente. La plateforme de paiement en ligne a été poursuivie en justice mercredi par la procureure générale de New York, Letitia James. Zelle refuserait d'adopter des dispositifs de sécurité essentiels selon elle, ce qui aurait permis à des fraudeurs de voler plus d'un milliard de dollars à des clients.
Créé en 2017, le service de transfert d'argent Zelle est la propriété d'un consortium formé par sept des plus grandes banques américaines, dont JP Morgan, Wells Fargo et Bank of America, qui représentent à elles trois environ 70 % des transactions. Elle concurrence des applications telles que Venmo de PayPal ou Cash App de Block.
La procureure a déclaré que la société mère de Zelle, Early Warning Services (EWS) et les banques savaient depuis des années que la plateforme était vulnérable aux fraudeurs, mais qu'elles faisaient de la résistance face aux mesures de protection élémentaires. Selon elle, les banques ignoraient parfois les plaintes des clients tandis que Zelle laissait les fraudeurs rester sur la plateforme.
Plainte du CFPB
Dans sa hâte d'obtenir de nouveaux clients, Zelle aurait laissé de côté certaines mesures de sécurité clés. Des escrocs ont pu accéder à la plateforme grâce à un processus d'inscription rapide qui manquait d'étapes de vérification, ce qui leur a permis de se faire passer pour des entreprises et des entités gouvernementales, trompant ainsi des utilisateurs peu méfiants en leur faisant envoyer des fonds sous de faux prétextes.
En décembre, le CFPB, l'agence américaine de protection des consommateurs de services financiers, avait déjà poursuivi EWS et trois de ses banques propriétaires, Bank of America, JPMorgan Chase et Wells Fargo, pour avoir « laissé la fraude s'installer ». Des centaines de milliers de consommateurs qui ont déposé des plaintes pour fraude concernant Zelle se sont vues refuser de l'aide, selon la plainte du CFPB. Certaines victimes de fraude ont même été invitées à contacter directement les fraudeurs pour tenter de récupérer leur argent.
Au début de l'année, le CFPB a abandonné sa plainte contre EWS, ainsi que plusieurs autres affaires contre des entreprises qui avaient été accusées de nuire aux consommateurs. Dans le même temps, la Maison-Blanche commençait à vouloir mettre le CFPB à la diète suite au retour du président Donald Trump au pouvoir en janvier.
« 99,95 % des transactions » sans fraude
Dans une déclaration, Zelle s'est défendue, affirmant que plus de 99,95 % des transactions qu'elle traite sont réalisées sans qu'aucune fraude ne soit signalée. « Cette poursuite est un coup politique pour générer de la publicité, et non des progrès », a déclaré Zelle. « La procureure devrait se concentrer sur les faits concrets, enrayer l'activité criminelle et respecter la loi, et non sur les excès et les accusations sans fondement. »
Selon la procureure, ce n'est qu'en 2023, après que le CFPB et plusieurs membres du Congrès ont lancé des enquêtes, que Zelle a adopté les mesures de protection « élémentaires » qu'elle avait proposées quatre ans plus tôt. Bien que les pertes financières signalées comme fraudes aient chuté ces dernières années, les mesures de protection sont arrivées trop tardivement vis-à-vis des victimes et en trop petite quantité, juge la procureure.
« Personne ne devrait être laissé à son propre sort après avoir été victime d'une escroquerie », a déclaré Letitia James dans un communiqué. La plainte vise à obtenir une restitution et des dommages et intérêts pour les New-Yorkais touchés par la fraude ainsi qu'une ordonnance du tribunal exigeant que Zelle adopte des mesures supplémentaires de lutte contre la fraude.

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