« Ça n'a pas été facile de continuer avec le même moral » : vainqueur de la Clasica San Sebastian, Giulio Ciccone renaît deux mois après sa chute sur le Giro
Peut-être est-ce sa bonne bouille souriante, ou la classe à l'italienne, toujours est-il que Giulio Ciccone portait très bien la txapela - grand béret basque remis au vainqueur - samedi, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Et il l'a conservée jusqu'à sa conférence de presse, assis dans le siège du maire de San Sebastian (Eneko Goia). L'Italien faisait un joli lauréat de la Clasica, une course qu'il ne « pensai [t] pas être en mesure de gagner aujourd'hui (samedi) », a-t-il avoué, mais où il a montré le coureur qu'il était quand la malchance ne s'acharne pas.
Le garçon des Abruzzes, 30 ans, ne s'imaginait pas victorieux car il revenait de deux mois sans compétition, après une lourde chute sur le Giro (14e étape), alors qu'il était 7e du général et en forme. Un coup du sort de plus pour le leader de Lidl-Trek, dont le talent aurait dû le conduire à jouer des tops 5 sur tous les Grands Tours sans tous ces contretemps qui font qu'en quatorze tentatives (6 abandons), il n'a jamais terminé dans le top 10.
« Après la chute, ça n'a pas été facile de continuer avec le même moral, confiait-il. Mentalement, ç'a été vraiment difficile, pour moi et pour l'équipe. J'ai tout arrêté pendant deux semaines, jusqu'au moment où j'ai réalisé que je devais revenir plus fort qu'avant. Je remercie mon équipe, mes équipiers, car ils m'ont toujours poussé et soutenu. »
« Toute son année a été compliquée, il y a eu beaucoup de travail pour revenir et il mérite de profiter. ''Cicco'' est très fort, très tranquille, convaincu de ses qualités, il a fait tout ce qu'il devait faire et il a gagné en gérant très bien »
Markel Irizar, directeur sportif de Ciccone
Son directeur sportif Markel Irizar avait pris sa retraite il y a six ans sur la Clasica, presque à domicile pour lui, le Basque, mais c'est samedi qu'il a vécu « un rêve ». « Car Giulio gagne avec beaucoup de mérite, appuyait l'ancien rouleur. Toute son année a été compliquée, il y a eu beaucoup de travail pour revenir et il mérite de profiter. ''Cicco'' est très fort, très tranquille, convaincu de ses qualités, il a fait tout ce qu'il devait faire et il a gagné en gérant très bien. Il arrive à maturité. Il est venu ici avec sa femme, avec qui il s'est marié il y a deux ans, et cela l'a fait grandir comme cycliste. »
Annabruna, miss Abruzzes 2017 et ancienne athlète (400 m haies, 800 m), semblait plus émue que son mari, avant d'observer, embarrassée, toutes les récompenses que le couple allait devoir ramener (trois bouquets, un petit tonneau de cidre, un trophée aux formes du Pays basque, un phare miniature). Avec douze victoires au palmarès, Ciccone n'a pas trop l'habitude des lauriers, et il s'en était ouvert en avril, après son étape remportée sur le Tour des Alpes, presque deux ans après son dernier succès - « Cela faisait longtemps sans gagner, j'en avais vraiment besoin ».
Samedi, il a remis ça en éteignant les pétards allumés par les UAE Isaac Del Toro et Jan Christen, et remis l'Italie au palmarès de la Clasica après Bugno, Chiappucci, Rebellin, Casagrande et Bettini, le dernier Transalpin à lever les bras, en 2003. « C'est un grand honneur d'être au milieu de tous ces champions », souriait-il. Un « coup de boost », selon Irizar, en vue de la Vuelta (23 août au 14 septembre), où Ciccone « verra jour après jour », disait le meilleur grimpeur du Tour 2023, conscient que tout ne dépend pas seulement de lui.
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En fin de contrat avec Decathlon-AG2R La Mondiale, Clément Berthet a signé un contrat de trois ans chez Groupama-FDJ, où il pourra notamment épauler Guillaume Martin-Guyonnet et David Gaudu en montagne. Alors que l'équipe Decathlon-AG2R La Mondiale s'apprête à se séparer de nombreux coureurs en fin de contrat, Clément Berthet est le premier d'entre eux officialisé dans une nouvelle formation, ce jeudi. Le grimpeur de 28 ans a signé un contrat chez Groupama-FDJ pour les trois prochaines saisons. « Mon adolescence s'est construite avec les premiers exploits de Thibaut Pinot, c'est une équipe mythique du peloton, s'est félicité le Bisontin. J'arriverai plein d'ambition, avec l'envie de performer et de profiter de ces années qui sont probablement les plus belles pour moi sur le plan physique. » « Clément saura saisir sa chance quand elle se présentera » Philippe Mauduit, son futur directeur course Lieutenant de Felix Gall (5e du général) sur le dernier Tour de France, Berthet devrait renforcer le pôle de grimpeurs de l'équipe franc-comtoise. « J'aurai de belles opportunités de m'exprimer et apporter de l'homogénéité au groupe des grimpeurs, avec Guillaume Martin-Guyonnet et David Gaudu », a-t-il précisé. S'il n'a jamais levé les bras chez les professionnels, Berthet compte de nombreuses placettes, notamment une 2e place au Tour du Jura et une 3e à Classic Grand Besançon Doubs cette année, sur ses terres. « Clément saura saisir sa chance quand elle se présentera », assure son futur directeur course, Philippe Mauduit.