logo
Dans le Finistère, l'usine Bolloré veut recycler sur place le lithium contenu dans ses batteries électriques

Dans le Finistère, l'usine Bolloré veut recycler sur place le lithium contenu dans ses batteries électriques

Le Parisien4 days ago
L'usine Bolloré a été construite à Ergué-Gabéric (Finistère) en 2011. C'est sa branche Blue Solutions qui fabrique les batteries solides électriques, sans composé liquide, que l'on trouve notamment dans les voitures, les bus, l'électronique grand public, le stockage d'électricité. Le site accueille aussi la branche Blue Bus, qui fabrique les bus électriques. L'usine compte 400 employés. En quatorze ans, 3,5 millions de batteries ont été produites.
« Il faut savoir qu'il faut 50 doubles couches de cellules de lithium métal pour fabriquer une cellule (qui contient 150 g de lithium), 20 cellules pour un module et 9 modules pour fabriquer ce qu'on appelle un pack batterie utilisé pour un véhicule. Pour un bus électrique, il faut 3 à 6 packs. Ces cellules ont une durée de vie de quatorze ans », détaille le directeur des opérations et de la qualité, Nicolas Ambrois.
Jusqu'alors, le lithium était récupéré, stocké, transformé en « galettes » puis envoyé dans une filière européenne pour être valorisé. Le projet ReGEN qui vient d'être lancé vise à maîtriser l'ensemble de la chaîne, de la production des cellules jusqu'au recyclage. « Nous pourrons alors baisser l'empreinte carbone de l'entreprise en récupérant tout de suite le lithium contenu dans les batteries », indique Nicolas Ambrois.
Le projet comprend la construction sur le site de l'usine d'un nouveau bâtiment de 4 000 m² employant 32 salariés dédiés à cette activité. L'investissement total s'élève à 23 millions d'euros sur cinq ans : 1 100 tonnes de batteries pourront être recyclées chaque année, ce qui représente 20 000 modules, soit 50 tonnes de lithium par an. « Nous utiliserons notre propre foncier. La partie stockage existe déjà sur le site. Nous avons 36 conteneurs totalement hermétiques et réfrigérés, avec des murs coupe-feu de 5 à 6 mètres de hauteur, pouvant contenir à l'unité 392 modules. L'objectif étant d'en avoir à terme 63. Le lithium est isolé de cellule en cellule. »
Le nouveau bâtiment de recyclage, dont le permis de construire a été déposé il y a quelques semaines, sera entièrement sécurisé et s'intégrera dans le paysage, avec tout un aménagement, dont un merlon pour le côté environnemental et sonore. En raison de la quantité de lithium qui sera gardée, le site sera classé Seveso seuil bas. Il faut savoir que 29 sites sont classés Seveso en Bretagne, en seuil bas. Un établissement est classé Seveso en fonction de la quantité maximale de substances dangereuses susceptibles d'être présentes. Il y a deux seuils, bas et haut.
« On avait déjà du stockage de lithium mais sous le seuil Seveso. Avec le recyclage, la quantité va augmenter. Ce classement ne veut pas dire qu'il y aura des risques supplémentaires mais que nous devrons mettre en place un nouveau protocole de sécurité, plus drastique », explique Nicolas Ambrois.
Des études ont été faites pour éviter les effets dominos et prioriser la protection des biens et des personnes. « Nous ne devons jamais nous retrouver en situation d'extériorisation d'un danger potentiel. Tous les employés seront bien évidemment formés et nous nous conformerons au plan imposé par la Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal), le SDIS (Service départemental d'incendie et de secours) et la Préfecture. »
À l'issue du dépôt du permis de construire, des réunions publiques ont été planifiées et se déroulent actuellement afin que les habitants demeurant à proximité du site puissent donner leur avis et être informés exactement sur le projet. À l'issue de la consultation publique, un rapport sera établi par un commissaire enquêteur.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

L'accord commercial UE/USA «limite les dégâts» pour l'industrie suisse, selon une organisation patronale
L'accord commercial UE/USA «limite les dégâts» pour l'industrie suisse, selon une organisation patronale

Le Figaro

time6 minutes ago

  • Le Figaro

L'accord commercial UE/USA «limite les dégâts» pour l'industrie suisse, selon une organisation patronale

L'accord commercial entre l'Union européenne (UE) et les États-Unis a le mérite «de limiter les dégâts» pour l'industrie helvétique, a réagi lundi l'organisation patronale Economiesuisse, à l'heure où le pays alpin attend encore d'être fixé sur son sort. Des droits de douane à 15% restent «un niveau élevé» qui va freiner la demande venant des États-Unis, a réagi Jan Atteslander, un des membres de la direction de cette organisation patronale, qui rappelle que les entreprises suisses sont «indirectement touchées», puisque l'Union européenne est, pour beaucoup, leur plus gros débouché. «De nombreuses entreprises industrielles suisses livrent des pièces et composants dans l'UE», a-t-il rappelé lors d'un entretien avec la radiotélévision suisse alémanique SRF, alors que les chaînes d'approvisionnement et de production sont étroitement imbriquées, au-delà des frontières. Cet accord permet donc de «limiter les dégâts», estime Jan Atteslander, qui se félicite qu'une guerre commerciale entre les États-Unis et l'UE ait pu «être évitée». Publicité La Suisse «en contact avec les autorités américaines compétentes» Les États-Unis sont un partenaire clé pour la Suisse, mais l'Union européenne reste son premier débouché. En 2024, l'Union européenne a absorbé 51% des exportations de marchandises de la Suisse, selon les relevés de l'office fédéral de la douane. Par comparaison, les États-Unis représentent 18,6% des exportations de marchandises de la Suisse. Si l'UE est parvenue à un accord avec les États-Unis, la Suisse attend toujours de savoir quel niveau de droits de douane lui sera imposé à l'échéance du 1er août. Les autorités à Berne n'ont pas encore reçu la lettre très attendue de la Maison Blanche. «La Suisse est en contact avec les autorités américaines compétentes», a indiqué Markus Spörndli, le porte-parole du ministère de l'économie à l'AFP, précisant que le Conseil fédéral (gouvernement) «communiquera activement» dès qu'il y aura des «développements significatifs». Au vu de son excédent commercial avec les États-Unis, la Suisse s'était vue imposer des droits de douane de 31% lors des annonces de l'administration de Donald Trump début avril.

Tarifs douaniers : après l'accord Trump-von der Leyen, de maigres consolations
Tarifs douaniers : après l'accord Trump-von der Leyen, de maigres consolations

Le Parisien

time6 minutes ago

  • Le Parisien

Tarifs douaniers : après l'accord Trump-von der Leyen, de maigres consolations

« Mixed feelings », dirait-on en anglais : après l'accord « topé » entre Donald Trump et Ursula von der Leyen , les sentiments des dirigeants et patrons européens oscillent, quelque part entre soulagement honteux et humiliation résignée . Les 15 % de droits de douane sur la plupart des biens entrant aux États-Unis en provenance des Vingt-Sept, imposés sous la menace, constituent non seulement une vexation, mais un boulet pour nos entreprises. Et nul doute que le président américain verra, dans la facilité apparente avec laquelle la cheffe de la Commission européenne lui a cédé, une incitation à réutiliser la méthode un jour ou l'autre. Est-il possible malgré tout de trouver quelques consolations à ce dénouement ? D'abord, il faut bien l'admettre, « c'est mieux que si c'était pire ». Le petit « ouf » poussé par la Première ministre italienne, par les représentants de l'industrie automobile, ou encore par les marchés financiers à leur ouverture lundi, nous rappelle que l'alternative était une taxe deux fois plus élevée.

Droits de douane : un accord commercial au goût amer pour les Européens
Droits de douane : un accord commercial au goût amer pour les Européens

Le Figaro

time6 minutes ago

  • Le Figaro

Droits de douane : un accord commercial au goût amer pour les Européens

Réservé aux abonnés DÉCRYPTAGE - Les Vingt-Sept sont soulagés d'éviter le pire au 1er août, mais ils ne parviennent pas à se réjouir du deal conclu en Écosse. Un accord au goût amer, entre soulagement et sentiment de défaite en rase campagne. Au lendemain de l'accord trouvé sur le fil entre la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et le président américain, Donald Trump, les Européens n'avaient pas vraiment le cœur à la fête lundi. Pour le commissaire au Commerce, Maros Sefcovic, il s'agit « clairement du meilleur accord que nous pouvions obtenir dans des circonstances très difficiles ». À Berlin ou à Rome, on a aussi soufflé, Friedrich Merz se disant soulagé d'éviter « une escalade inutile » dans les relations transatlantiques, tout en reconnaissant plus tard dans la journée que les droits de douane « constituent une charge considérable pour l'économie exportatrice » du pays. À Paris, on n'a pas caché sa frustration, le ministre des Affaires européennes, Benjamin Haddad, ayant décrit sans détour un accord « déséquilibré » et toujours à combattre. Le premier ministre belge, Bart De Wever, s'est aussi gardé de sauter…

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store