
Une collaboratrice de Robert Miller est acquittée de proxénétisme
Une collaboratrice du milliardaire Robert Miller a été acquittée de proxénétisme mercredi. Un revirement qui survient deux mois après la fin des procédures criminelles visant l'octogénaire accusé de nombreux crimes sexuels contre des femmes et des adolescentes.
Teresita Fuentes, une femme de 68 ans, a été accusée en 2024 de proxénétisme pour des actes commis entre 2015 et 2018. Son adresse officielle est une maison appartenant à Robert Miller à Westmount.
Mercredi, au palais de justice de Montréal, la procureure de la Couronne a annoncé au Tribunal qu'elle n'avait pas de preuve à offrir dans ce dossier. La juge a ainsi acquitté Mme Fuentes, qui n'était pas présente. On ignore pourquoi le ministère public a pris cette décision.
PHOTO D'ARCHIVES LA PRESSE, FOURNIE PAR UNE SOURCE
Robert Miller sur une photographie datant des années 1990.
À la mi-juin, Robert Miller a bénéficié d'un arrêt des procédures en raison de son état de santé trop précaire. L'homme de 81 ans était accusé de crimes sexuels commis contre plus d'une dizaine de femmes adultes et d'adolescentes. Des crimes échelonnés de 1995 à 2016.
Il reste donc qu'un seul accusé dans ce dossier, soit Raymond Poulet, l'entremetteur allégué du milliardaire Robert Miller. Il aurait été chargé d'organiser les rendez-vous avec des femmes qui devaient lui offrir des services sexuels.
Le mois dernier, l'homme de 76 ans a été accusé de contacts sexuels sur une personne de moins de 14 ans, d'incitation à des contacts sexuels, d'agression sexuelle et de proxénétisme. Trois victimes sont mentionnées dans le mandat d'arrestation déposé au palais de justice de Montréal. Les faits se seraient déroulés entre 1995 et 2001.
-Avec Vincent Larouche, La Presse
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4 minutes ago
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« Pas de réponse facile » sur le droit à la vie privée des élus
« Pas de réponse facile » sur le droit à la vie privée des élus Des manifestants se sont rassemblés mercredi soir devant la résidence de la ministre Mélanie Joly, à Montréal, pour lui demander de « rendre des comptes » sur les armes envoyées par le Canada à Israël et pour exiger sa démission. Selon les manifestants, ils ont été une soixantaine à se rassembler, peu avant 20 h, avant de marcher vers la résidence personnelle de Mélanie Joly, ancienne ministre des Affaires étrangères et actuelle ministre de l'Industrie. Le nombre de manifestants n'a cependant pas été confirmé par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Dans un communiqué, le groupe commUNITÉ514, à l'origine de la manifestation, a exigé de la ministre « des explications après que de nouvelles preuves ont révélé que le Canada a continué à exporter des armes vers Israël pendant sa guerre génocidaire en cours contre Gaza – et ce, malgré les déclarations publiques contraires de Joly »1 . Plus exactement, les manifestants demandent qu'elle « soit tenue responsable d'avoir menti au public [et qu'elle] démissionne de toutes ses fonctions officielles », en plus d'exiger plus de transparence sur les permis d'exportation militaires, un embargo sur les armes à destination d'Israël et que la Cour pénale internationale soit saisie contre le Canada pour complicité de génocide. « La manifestation devant la maison de Mélanie Joly est un appel à la justice, à la vérité et à une véritable reddition de comptes », conclut le communiqué. Slogans et projections Les manifestants ont fait parvenir à La Presse plusieurs vidéos de la manifestation, où on les entend lancer des slogans ponctués de roulements de tambours et de bruits de sirènes. « Israël terroriste, Mélanie complice ! », peut-on notamment entendre. PHOTO FOURNIE PAR COMMUNITÉ514 « Mélanie a menti. Des enfants sont morts », peut-on lire sur cette pancarte aperçue pendant la manifestation Des phrases ont également été projetées sur le mur de la résidence de la ministre, comme « Every time Mélanie lies, a child in Gaza dies » (« Chaque fois que Mélanie ment, un enfant à Gaza meurt »). « See you at The Hague, Joly » (« On se voit à La Haye, Joly »), peut-on lire sur une pancarte. La Haye fait référence à la ville des Pays-Bas où se trouve la Cour pénale internationale, où sont jugées les personnes accusées de génocide, de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Contacté à ce sujet, le cabinet de la ministre a indiqué qu'elle ne souhaitait pas émettre de commentaire. Donner de la visibilité Ce n'est pas la première fois qu'une manifestation se déroule ainsi devant la résidence de Mélanie Joly. Un coup d'éclat similaire avait déjà été fait par des manifestants propalestiniens en janvier 2024. Et la ministre avait également été abordée l'année dernière en pleine rue par un militant, qui l'avait filmée en l'interpellant sur le sort des réfugiés de Gaza. « C'est une stratégie pour donner de la visibilité à un message », explique Joanie Bouchard, professeure de science politique à l'Université de Sherbrooke, en entrevue avec La Presse. C'est la même logique que lorsqu'on bloque un pont, mais ici, on limite le nombre de personnes touchées par la manifestation. Joanie Bouchard, professeure de science politique à l'Université de Sherbrooke « C'est le propre des mouvements sociaux de déranger, de faire irruption dans l'espace public et dans des endroits où on n'a pas envie de les voir », abonde Pascale Dufour, professeure de science politique à l'Université de Montréal. Cet évènement soulève néanmoins la question du droit à la vie privée des élus, qui prennent des décisions qui ont des impacts dans l'espace public. « On est sur la ligne entre le rôle public et la sphère privée », indique Joanie Bouchard. « C'est une question qui revient souvent, mais il n'y a pas de réponse facile. » « Il fallait s'y attendre » Néanmoins, ce coup d'éclat n'étonne pas Pascale Dufour. « Il fallait s'y attendre », lâche-t-elle. On est dans un contexte d'escalade des moyens de pression par la société civile depuis deux ans. Pascale Dufour, professeure de science politique à l'Université de Montréal « Quand une décision ou une habitude politique n'est pas adressée alors qu'elle est extrêmement contestée par une partie de la population et que ça dure dans le temps, il y a une conflictualisation qui s'installe. 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Vers 21 h, les manifestants se sont rassemblés près de la station du métro Mont-Royal avant de mettre fin à la manifestation. L'évènement s'est finalement terminé vers 21 h 30. 1. Lisez l'article « Des armes létales canadiennes encore envoyées en Israël »


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« Je ne me sens plus en sécurité dans mon boisé »
Plusieurs caméras de surveillance, comme celle qu'on voit sur le poteau, ont été installées dans le secteur de Havelock, en Montérégie. « Je ne me sens plus en sécurité dans mon boisé » (Havelock) Carole habite sur le chemin de Covey Hill depuis 2010. Son mari travaille dans la forêt. Elle, elle aime aller cueillir des petits fruits sauvages près de la frontière, dans les broussailles, là où poussent les framboises. Ça fait 15 ans qu'elle fait ça. Mais cette année, elle n'y est pas allée. Le chemin de Covey Hill, qui traverse la municipalité de Havelock, longe la frontière américaine, à une vingtaine de kilomètres du célèbre chemin Roxham. « Je ne me sens plus en sécurité dans mon boisé », déplore Carole. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Le chemin de Covey Hill, à Havelock, en Montérégie Depuis le retour de Donald Trump à la présidence, un nouveau climat s'est installé. D'abord subtil, il est désormais bien visible. Alors que le président américain utilisait la question migratoire pour faire pression sur le Canada, allant jusqu'à imposer des droits de douane en dénonçant une gestion trop permissive de la frontière, Ottawa a réagi. Le gouvernement fédéral a renforcé la surveillance : drones, hélicoptères, caméras, multiplication des patrouilles. PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE Hélicoptère de la GRC survolant le secteur de Franklin, à quelques kilomètres de Havelock, le 24 juillet dernier Sur le chemin de Covey Hill, une route vallonnée bordée de vergers, cette présence est devenue omniprésente. Une ambiance de contrôle a fini par transformer la vie quotidienne. Plusieurs habitants hésitent d'ailleurs à parler ou à se faire photographier, de peur d'être pris pour cibles. Carole, par exemple, préfère ne pas donner son nom de famille : elle cueille des plantes près de la frontière et craint d'attirer l'attention des autorités. INFOGRAPHIE LA PRESSE « Ce qui est emmerdant, c'est l'hélico, parce que moi, je cueille des petits fruits. J'y vais avec mon sac à dos, mais je n'ose plus », confie-t-elle. Cueillette de fruits tendue Quand elle est dans la forêt, Carole ne sait jamais où se trouve exactement la frontière. Parfois, elle a peut-être ramassé une tasse de fruits du côté américain, sans le savoir… La forêt est dense, continue, et s'étend sur plus d'un kilomètre de chaque côté de la ligne qui sépare les deux pays, bien avant les premières maisons. Sans repères visibles, il est difficile de s'y orienter. Alors elle renonce. Si j'y vais [dans la forêt], je vais apporter des pièces d'identité, chose certaine. Mais je pense que c'est courir après le trouble. Carole, qui habite sur le chemin de Covey Hill La forêt est un espace familier pour elle. À l'automne, c'est son mari qui y travaille. Mais même lui commence à s'inquiéter. « Il se demande : est-ce que je vais toujours avoir un hélico au-dessus de la tête ? Ça, ça va être tannant », observe sa conjointe. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Poste frontalier à Havelock Carole a déjà trouvé une caméra clouée à un arbre, planté sur leur terrain, loin de la frontière. C'était écrit « propriété des États-Unis ». Ils l'ont arrachée. Quelques semaines plus tard, la GRC est venue leur demander s'ils avaient trouvé quelque chose. « Mon conjoint, en joke, a dit : 'C'est pas à vous, c'est marqué États-Unis.' L'agent a répondu : 'On collabore.' » PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE La GRC a installé des panneaux le long du chemin de Covey Hill pour inviter les résidants à « signaler une personne ou une situation suspecte ». Un autre jour, un agent est venu leur demander l'autorisation d'entrer sur leur terrain en tout temps. Ils ont refusé. « On ne veut pas se faire réveiller n'importe quand, au milieu de la nuit », explique-t-elle. Haute surveillance Ce sentiment d'être observé et surveillé est partagé par d'autres résidants du coin. Pascale Bourguignon les compte, les hélicoptères. Un jour, elle en a noté six en une journée. « En gros, il y en a cinq par jour qui passent. Des fois, ils sont juste au-dessus de chez nous », rapporte-t-elle. PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE Une voiture de la GRC patrouille à Franklin, tout près de Havelock, à la fin du mois de juillet dernier. Il est maintenant difficile d'aller chercher son courrier à pied sans croiser une voiture de la GRC, selon elle. « Ils nous regardent comme si on était potentiellement des étrangers. » Et ce n'est pas juste le bruit qui fatigue les gens. C'est le climat. Ce qui me dérange, c'est qu'on s'habitue à être surveillé. Ce n'est pas normal. Pascale Bourguignon, résidante du secteur Depuis la fermeture du chemin Roxham, les traversées irrégulières se sont déplacées vers des zones plus discrètes, souvent boisées, où les risques de s'égarer sont accrus. En mars, une famille s'est perdue en Montérégie après avoir franchi la frontière à pied. Les migrants ont été retrouvés en état d'hypothermie, plusieurs heures plus tard1. Plus récemment, dans la nuit du 2 au 3 août, un camion cube transportant 44 migrants a été intercepté près de Stanstead2. Selon un sergent de la GRC, c'était « une scène d'horreur ». « Le fait qu'ils aient fermé Roxham, ça a ouvert la porte aux passeurs », observe Pascale Bourguignon. « Ils regardaient dans la voiture » Mylaine Massicotte, qui cultive des légumes à quelques kilomètres de là, à la ferme Les jardins d'en haut, a été interpellée avec une amie alors qu'elles s'en allaient à une répétition de chorale. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Mylaine Massicotte, de la ferme Les jardins d'en haut « On ne trouvait pas l'adresse, alors on faisait des allers-retours. Ils nous ont arrêtées, avec la lampe de poche, ils regardaient dans la voiture », relate-t-elle. Ce climat de suspicion est quelque chose d'insidieux, qui s'installe dans l'esprit, dit-elle. Comme on dit, c'est la grenouille dans l'eau chaude. On s'habitue tranquillement à une situation qui n'est pas normale. Mylaine Massicotte, de la ferme Les jardins d'en haut Des gens du voisinage évoquent aussi la question du profilage. Pourquoi certains sont-ils arrêtés et pas d'autres ? Pourquoi suivre une jeune femme seule en voiture pendant plusieurs kilomètres la nuit ? PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Bethany Lee travaille à la ferme Les jardins d'en haut. Bethany Lee, une employée de la ferme, possède une maison de campagne dans le coin. 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Les principaux pays d'origine des demandeurs d'asile à la frontière terrestre sont : Haïti, le Venezuela, les États-Unis, la Colombie, le Pakistan, le Chili, la Roumanie, l'Afghanistan, le Nicaragua et le Mexique. Depuis la fermeture du chemin Roxham en mars 2023, les renvois vers les États-Unis ont augmenté. Entre le 1er janvier et le 5 août 2025, 2766 personnes ont été jugées inadmissibles et renvoyées, en vertu de l'Entente sur les tiers pays sûrs.


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Un faux cours pour frauder une commission scolaire
De faux élèves, des examens bidon et même un cours… mis en scène. Deux arnaqueuses ont embobiné la Commission scolaire de Montréal (CSDM), maintenant un centre de services scolaires, en créant une fausse formation professionnelle pour empocher des milliers de dollars. Les fraudeuses ont été condamnées jeudi à de la prison à domicile. Christelle Wongolo-Mokoko, une Albertaine de 40 ans, et Charlotte Dimandja-Losodu, une infirmière montréalaise de 42 ans, ont plaidé coupable jeudi, au palais de justice de Montréal, à un chef d'accusation de fraude de plus de 5000 $. Les deux femmes avaient été accusées à l'automne 2023 à la suite d'une enquête de l'Unité permanente anticorruption (UPAC). L'affaire remonte à 2016. Les deux femmes, à la tête de l'entreprise Les Ateliers PAF Entrepreneuriat, ont obtenu un contrat d'enseignement avec l'École des métiers de l'informatique, du commerce et de l'administration (ÉMICA), une filiale de la Commission scolaire de Montréal (CSDM). PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE Charlotte Dimandja-Losodu, 42 ans, au palais de justice de Montréal Elles étaient payées 28 569 $ pour donner un cours de « vente-conseil » à des élèves adultes entre septembre 2016 et mars 2017. Christelle Wongolo-Mokoko a empoché la totalité de la somme. Or, ce cours n'a jamais été donné. Les fraudeuses ont usé d'une grande ingéniosité pour berner les autorités scolaires. Elles ont même mis en scène un véritable cours devant des responsables de la CSDM pour prouver l'existence de leur formation. Il n'est pas précisé qui étaient les faux élèves présents en salle de cours. Faux élèves et faux résultats Le stratagème était élaboré : les fraudeuses ont inscrit de faux élèves, puis ont alimenté le système informatique en inscrivant de fausses notes. Elles ont falsifié des examens et donné de faux enregistrements de la présence des élèves au cours. Selon les faits admis devant le tribunal jeudi, Christelle Wongolo-Mokoko a joué un « rôle plus prédominant » dans le stratagème que sa complice. Elle est d'ailleurs la seule à avoir bénéficié financièrement de la fraude. C'est pourquoi elle a été condamnée à la peine la plus sévère, soit 12 mois de détention chez elle, à Edmonton. Elle sera soumise à une probation de deux ans et devra accomplir 150 heures de travaux communautaires. Elle doit aussi rembourser 35 652 $ à la CSDM – devenue depuis le centre de services scolaire de Montréal – et à l'ÉMICA d'ici quatre ans. Quant à sa complice, Charlotte Dimandja-Losodu, elle a été condamnée à une peine de six mois de prison à domicile, assortie d'une probation de deux ans et de 150 heures de travaux communautaires. Pour en arriver à cette recommandation commune de peine, la Couronne et la défense ont fait état de nombreux facteurs aggravants (la sophistication du stratagème, le fait que l'État soit la victime) et atténuants (le plaidoyer de culpabilité). La juge Nathalie Duchesneau a entériné la suggestion commune. Charlotte Dimandja-Losodu est membre de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec depuis un an. Les conséquences de sa condamnation sur son titre professionnel ne sont pas claires à ce stade. Selon le Code des professions, l'infraction criminelle doit avoir un lien avec l'exercice de la profession du professionnel pour qu'une sanction disciplinaire soit imposée. Toutefois, ce lien est interprété de façon assez large. « Vous pouvez être assuré que les mécanismes de protection du public prévus au Code des professions sont à l'œuvre en tout temps et que l'Ordre va réagir rapidement à toute situation susceptible d'avoir un impact sur la protection du public », a commenté la porte-parole de l'Ordre, Karina Sieres.