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Sydney Sweeney a de bons «gènes»: anatomie d'un embrasement politique

Sydney Sweeney a de bons «gènes»: anatomie d'un embrasement politique

24 Heures2 days ago
L'Amérique se déchire autour d'un spot publicitaire d'American Eagle. Une controverse révélatrice. Publié aujourd'hui à 14h23
Des passants marchent devant une affiche de campagne mettant en vedette Sydney Sweeney, exposée dans la vitrine du magasin American Eagle Outfitters, le vendredi 1er août 2025, à New York.
AP
C'est la nouvelle star de Hollywood: Sydney Sweeney enchaîne les séries à succès («Euphoria», «The White Lotus»), les films à un peu moins de succès («Immaculate», «Madame Web)», les campagnes publicitaires pour les plus grandes marques (Miu Miu, Armani Beauty). Mais voilà que l'actrice est au cœur d'une brûlante polémique.
Rembobinons. Fin juillet, la marque de vêtements American Eagle sort une campagne publicitaire, déclinée en plusieurs vidéos. Toutes mettent en scène la star américaine. En Europe, des voix s'agacent de l'hypersexualisation de Sweeney. Gros plans et zoom sur ses fesses, regards langoureux… la réalisation est presque celle d'un autre siècle. Et aux yeux des Européens, l'affaire aurait pu en rester là. Mais pas aux États-Unis. De l'autre côté de l'Atlantique, la Toile, les médias et le monde politique s'embrasent.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Des bons gènes ou des bons jeans?
La raison: dans les spots publicitaires, la voix du narrateur énonce que Sydney Sweeney a des « great jeans », soit des superbes jeans. Or, en anglais, la prononciation des pantalons de toile est la même que celle du mot «gènes». On peut donc entendre «Sydney Sweeney a de superbes gènes».
Une confusion malheureuse? Pas vraiment. Dans l'un des clips, aujourd'hui supprimés des réseaux sociaux, Sweeney affirmait même: «Les jeans se transmettent des parents aux enfants, ce qui influence comme la couleur des cheveux, la personnalité ou encore des yeux. Mes jeans, eux, sont bleus.»
Résultat: Sweeney et la marque ont rapidement été accusés par les milieux progressistes de faire une ode aux gènes de l'actrice – blanche et blonde – et de défendre un eugénisme raciste. Et même de défendre la suprématie blanche. «La campagne intervient à un moment où les États-Unis connaissent une évolution culturelle centrée sur la blancheur», écrit ainsi le quotidien britannique «The Guardian» , résolument critique.
Dans le camp républicain, la réaction est tout autre: la campagne séduit et l'actrice est portée aux nues. Pour le magazine américain «The New Yorker» , il est clair que certains conservateurs voient en Sydney Sweeney l'incarnation d'un retour à des standards de beauté traditionnels, perçus comme une réponse aux «excès du féminisme progressiste». Pour une frange radicale de la droite, Sweeney serait même «une sorte de princesse aryenne», commente le journal. Donald Trump s'en mêle
Même Donald Trump s'en mêle. Sur le réseau Truth Social, le président américain déclare que la pub en question est «la plus CHAUDE (ndlr : HOT, en anglais) qu'il soit».
Nouvel épisode ce week-end avec les révélations de «The Guardian» , qui a découvert que Sydney Sweeney s'était inscrite sur les listes électorales du Parti républicain, quelques mois avant la victoire de Donald Trump aux présidentielles de novembre. Interrogé par des journalistes dimanche en Pennsylvanie, le président s'en amuse: «Si Sydney Sweeney est inscrite au Parti républicain, je pense que sa publicité est fantastique.» Et d'ajouter: «Vous seriez surpris du nombre de personnes qui sont Républicaines.»
Il mêle ensuite une autre célébrité américaine à cette controverse: Taylor Swift, à qui il ne pardonne pas d'avoir soutenu Kamala Harris durant la dernière campagne. «Regardez la chanteuse woke Taylor Swift: depuis que j'ai alerté le monde sur ce qu'elle est, en disant sur Truth que je ne la supporte pas (JE LA DÉTESTE! ), elle s'est fait huer au Super Bowl et elle n'est PLUS DU TOUT ATTRAYANTE. Le vent a clairement tourné – être woke, c'est pour les perdants, être Républicain, c'est ce qu'il faut», écrit-il sur Truth Social. Ces prises de position présidentielles ont des répercussions économiques immédiates: l'action d'American Eagle a bondi de 20% en Bourse.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Que révèle cette affaire?
Qu'en disent les concernés, à savoir Sweeney et American Eagle? La première ne s'est pour l'heure pas prononcée. Quant à la marque, elle a défendu sa campagne en précisant qu'elle visait uniquement à promouvoir ses jeans en denim. «Ce n'est et ça n'a jamais été qu'à propos des jeans. Ses jeans. Son histoire», écrit-elle sur Instagram.
Cette polémique illustre beaucoup de choses: la polarisation du débat public américain bien sûr, l'évolution des réseaux sociaux, devenus les théâtres de guerres culturelles éclair. Mais une question demeure: comment se fait-il qu'un scandale éclate sans qu'à aucun moment la principale intéressée ne s'exprime? Sydney Sweeney a su bâtir sa carrière en jouant avec l'ambiguïté: elle assume son image hypersexualisée, sa silhouette fine mais pulpeuse, tout en se moquant d'elle-même avec subtilité. Mais dans ce débat, l'actrice a été mise de côté: ce qui a compté, c'est son corps, pas elle.
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Ce n'est pas qui je suis, ce n'est pas vraiment mon visage, ni mon corps, c'est une image. Jeudi 7 août, Willem Dafoe arrive à la première mondiale de «The Birthday Party» sur la Piazza Grande de Locarno. Luca Chiandoni C'est la raison pour laquelle, dans le film, vous le montrez nu si facilement? J'ai toujours fait des trucs nu au théâtre, ce n'est pas un problème d'en faire dans un film. J'ai 70 ans, je ne suis pas un fan de la salle de fitness, mais je suis en forme. J'ai toujours été une personne physique, un danseur. Et puis, vous savez, se mettre nu est un pouvoir, c'est devenir la personne la plus puissante dans la pièce. Bien sûr, quand je me vois à l'écran, je remarque que j'ai le cul qui pendouille un peu, mais en même temps, toutes proportions gardées, je me trouve encore pas mal. Je tiens debout et tout fonctionne encore. Je me sens comme Popeye: «I Yam what I Yam!» En plus de 150 films, vous avez incarné des flics honnêtes, des soldats intègres, des marins nigauds. Même Van Gogh et Jésus-Christ! Pourquoi les gens vous associent plus facilement à des rôles de méchant? Le public aime les sales types parce qu'ils font des choses que nous ne pouvons pas faire! Ils ne peuvent s'en empêcher: ils le font. Donc, ils sont cool! (Rire) C'est un plaisir coupable de les voir faire des choses horribles parce qu'au fond, nous sommes socialisés et nous ne nous autorisons pas cela. Mais nous avons ça en nous aussi. Ce côté obscur. Parmi vos méchants, quel est votre préféré? Bobby Peru, dans «Wild at Heart» («Sailor et Lula», 1990) est assez génial. Ce mec est un vrai méchant. Même à moi, il me fout la trouille. Selon votre définition, le mal serait une forme de sociopathologie criminelle. Or, dans «The Birthday Party», votre personnage croit agir pour le bien des autres. 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À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Comme Marcos, pensez-vous aussi… À laisser un héritage? Une œuvre? Si je peux me vanter d'une chose – mais il ne faut pas le faire, parce que ça gâche tout – c'est d'être plutôt doué pour vivre le présent. Je ne planifie pas tellement ma vie. Une grande partie de notre malheur vient d'attentes déraisonnables. Trop penser à l'avenir crée de l'anxiété. Trop remuer le passé crée de la dépression. Donc il faut vivre entre les deux. C'est ridicule, c'est un truc de hippie, mais je pense que c'est vrai: il faut savoir être là. Pleinement. Et c'est aussi la clé de la création. Le cinéma est très coûteux et demande une planification folle, et souvent les résultats ne correspondent plus aux projets, une fois mis en opération. Les meilleurs cinéastes sont ceux qui savent s'adapter et sont capables d'ajuster leurs attentes, de rester ouverts à l'expérience. Et c'est aussi une loi de la vie. Chaque fois qu'on commence à trop anticiper ou à trop réfléchir, je pense que c'est contre-productif. C'est un credo que vous appliquez à votre travail d'acteur? Oh, absolument! J'ai besoin qu'on me dirige – ou plutôt qu'on me guide. L'une des raisons pour lesquelles je ne suis pas réalisateur, c'est que je n'aime pas les responsabilités. Je suis très responsable dans la vie, mais je ne veux être responsable dans mon art. Je veux trouver ma voie sans avoir de vue d'ensemble. Un cinéaste doit diriger un groupe, avoir une vision et tenter de l'exécuter. Je ferai de mon mieux pour l'incarner au moment où la caméra tournera, mais c'est une activité très différente. Marco Abram Le film que vous présentez à Locarno se déroule en 1975, sur une île. Un monde purement analogique, où l'unique moyen de communication est une ligne téléphonique et un télex. C'est une nostalgie particulière? Écoutez… Vous devez être très prudent quand vous abordez ce sujet, parce que vous ne voulez pas ressembler à une vieille grue qui radote et pleurniche sur les méfaits des nouvelles technologies. Ce truc (il pointe du doigt le smartphone sur la table, qui enregistre la conversation) est la plus grande révolution de tous les temps. Il a changé notre façon de penser et nos relations avec les autres. On voit le monde à travers ça. C'est tellement séduisant! Tout le monde est accro. J'ai le mien, je l'ai laissé dans ma chambre. Politiquement, cependant, beaucoup de choses entrent en jeu qui me font très peur. Un monde artificiel, déformé, une compétition virtuelle qui efface l'expérience physique et l'interaction sociale. Quand je vois des familles au restaurant, et j'en vois de plus en plus, où chaque membre est plongé dans son écran, ça me fend le cœur, mais ça m'inquiète plus encore. Ces années 70 que montre le film, ce mélange de couleurs pastel et chaudes, cette vie de bohème, ces odeurs que l'on devine, ce sont les seventies que vous avez connues? Mes années 1970 furent celles de mes débuts d'acteur. Je faisais des tournées, je vivais dans des endroits différents, c'était passionnant. Puis je suis allé à New York. La ville était dure, mais elle connaissait une explosion dans les domaines de la musique, de la danse, du théâtre, du cinéma. Mais… j'étais jeune! Donc ambitieux. La force de la jeunesse, son inconséquence, y était pour beaucoup, mais il faut reconnaître que New York vivait une époque bénie. Beaucoup de gens créaient en amateurs, ils ne pensaient pas à leur carrière. Le plaisir seul comptait. On ne se souciait pas de monétiser ses activités ni d'acheter une maison ou d'avoir des enfants. Nous étions en chute libre et on y trouvait de la joie. On réparait les conneries de la génération précédente. Donc on peut parier que cela reviendra un jour. Davantage autour de Locarno François Barras est journaliste à la rubrique culturelle. Depuis mars 2000, il raconte notamment les musiques actuelles, passées et pourquoi pas futures. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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Le studio avait décidé de se séparer de Gina Carano en raison de ses «messages odieux et inacceptables» sur les réseaux sociaux. Disney évoque même une future collaboration. Publié aujourd'hui à 11h40 Gina Carano avait fait des rapprochements controversés sur les réseaux sociaux. WireImage Une ex-actrice de l'univers «Star Wars» qui avait porté plainte contre Disney pour licenciement abusif, motivé selon cette supportrice de Donald Trump par ses prises de position sur l'Holocauste, la pandémie de Covid-19 ou les droits des personnes transgenres, a conclu un accord avec le studio, a-t-on appris jeudi. Gina Carano avait un rôle récurrent dans la série «The Mandalorian», tirée de l'univers «Star Wars», avant d'être limogée par Disney en 2021. L'entreprise avait annoncé se séparer de cette comédienne spécialiste des arts martiaux à cause de ses «messages odieux et inacceptables» sur les réseaux sociaux, «dénigrant des personnes sur la base de leur identité culturelle et religieuse». Jeudi, un porte-parole de Lucasfilm, filiale de Disney, a annoncé que le studio était «parvenu à un accord avec Gina Carano pour résoudre les litiges liés à son litige en cours». Dans un communiqué envoyé à l'AFP, Disney a indiqué avoir «hâte de trouver l'occasion de travailler avec Mme Carano dans un avenir proche». Les détails de l'accord n'ont pas été divulgués. Ce qui a causé la tourmente de Gina Carano Sur les réseaux sociaux, Gina Carano avait notamment fait un rapprochement entre le fait d'être un conservateur aux États-Unis et le fait d'être juif dans l'Allemagne nazie. «Les soldats nazis pouvaient facilement rassembler des milliers de Juifs», car «le gouvernement faisait en sorte que leurs propres voisins les détestent simplement parce qu'ils étaient juifs, avait-elle écrit sur X. En quoi cela diffère-t-il de la haine de quelqu'un pour ses opinions politiques?» Elle avait accompagné cette publication d'une photo de femme juive battue sous le régime de Hitler. L'actrice s'était également moquée dans un autre message d'une personne portant plusieurs masques durant la pandémie de Covid-19. Elle avait aussi suscité la polémique en adoptant «boop/bop/beep» comme pronoms sur ses réseaux sociaux, une décision assimilée par ses détracteurs comme une pique envers les personnes transgenres. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Dans la plainte de Gina Carano, soutenue et financée par le réseau X, propriété d'Elon Musk, elle expliquait avoir été harcelée en ligne par des «extrémistes de gauche», et estimait que son employeur a terni sa réputation et réduit ses chances de travailler dans l'industrie audiovisuelle. L'univers «Star Wars» Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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