Prise 2 pour Rybakina à Montréal
Rybakina a en effet eu droit à un quart de finale des plus aisés, lundi. Face à une Marta Kostyuk diminuée par un ennui au poignet droit, la 9e tête de série a signé un gain facile de 6-1, 2-1, après que Kostyuk eut à hisser le drapeau blanc.
En demi-finale, elle affrontera la sensation canadienne Victoria Mboko, qui a vaincu l'Espagnole Jessica Bouzas Maneiro dans le dernier match de la soirée jeudi.
Il s'est écoulé 54 minutes entre le début du match et le forfait de Kostyuk (no 24). Or, ces 54 minutes ont été interrompues deux fois plutôt qu'une : d'abord pour que Kostyuk reçoive des traitements, puis parce qu'une spectatrice a eu besoin d'assistance médicale. En tout, les deux joueuses n'ont disputé que 71 échanges, 67 si on enlève les quatre doubles fautes.
PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE
Marta Kostyuk
C'est une Rybakina fraîche comme une rose qui s'est présentée devant les micros une cinquantaine de minutes après son match. Une situation qu'elle accepte volontiers, après s'être battue pendant 2 h 31 min au quatrième tour.
« Je me sens plus fraîche qu'après mon dernier match, a convenu la 12e raquette mondiale. Les arrêts étaient difficiles, car les deux fois, j'étais au service et j'avais du mal à trouver mon rythme. » Problème de riches, pourrait-on dire.
Deux ans après le cauchemar
C'est donc tout un revirement de situation pour Rybakina, elle qui avait été une des joueuses les plus touchées par le chaos de l'édition 2023.
Pour rappel : la pluie avait perturbé le déroulement des activités toute la semaine, suscitant l'exaspération des joueuses, la grogne des fétichistes des toits. Les averses avaient notamment bousculé les phases finales du tournoi. Rybakina avait donc amorcé son quart de finale un peu avant minuit le vendredi soir, et l'avait fini à l'heure où le regretté Claude invitait les derniers clients de la Brasserie Cherrier à régler leur addition.
Après un samedi à l'eau, elle s'était inclinée en demi-finale le dimanche. Rybakina s'était montrée critique du leadership « faible » de la WTA.
On aurait bien voulu raconter ici l'histoire d'une joueuse qui souhaitait corriger une injustice du passé, mais il n'en est rien. Rybakina assure avoir effacé l'ardoise.
PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE
Elena Rybakina
« Je ne pensais pas à ce qui s'est passé il y a deux ans, a-t-elle dit. Ça fait longtemps et pour les joueuses de tennis, chaque jour est différent et il faut se concentrer sur le présent. Jusqu'ici, la météo a été très bonne. C'est un peu venteux, mais ce n'est rien en comparaison avec ce que ça peut être. »
Kostyuk a pensé à New York
Personne n'est tombé en bas de sa chaise quand Kostyuk a serré la pince de sa rivale et de l'arbitre après trois jeux en deuxième manche. Elle n'était tout simplement pas dans le coup et était incapable de mettre toute la gomme sur ses coups, un problème face à une rivale qui joue en puissance. Kostyuk a lancé sa raquette à quelques reprises en frustration, peut-être parce qu'elle ne pouvait physiquement pas lancer son poignet droit, allez savoir.
« Personne ne veut finir un match de cette façon, a concédé Rybakina. Mais on a joué une manche et sur la ligne de fond, je me sentais plutôt bien. J'en ai un peu arraché au service, et je vais y travailler demain. Marta est toute une compétitrice et je lui souhaite un prompt rétablissement, car ce n'est pas facile quand les gros tournois arrivent. »
Dans un extrait audio transmis par Tennis Canada, Kostyuk a confirmé que sa décision était justement liée aux Internationaux des États-Unis, qui s'amorcent dans trois semaines.
« Je ne suis pas du genre à déclarer forfait, je voulais jouer jusqu'à la fin, mais les grands chelems arrivent si vite, je ne voulais rien risquer. C'était très douloureux. J'espère que ce n'est rien de grave. Les blessures au bras droit sont assez communes au tennis, je ne suis pas inquiète », a-t-elle dit.
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