
Parcours, favorites, Françaises... Tout savoir sur le Giro féminin 2025
Le parcours : accent nordiste et montagneux
Un peu plus long, un peu plus dur. Avec une petite centaine de kilomètres et 2000 mètres de dénivelé en plus par rapport au dernier cru (939,6 km, 14300 m de D + en huit étapes), la 36e édition du Giro féminin - la 2e sous pavillon RCS Sports - débute dimanche par un contre-la-montre court (13,6 km) mais tortueux dans les rues de Bergame, au nord de l'Italie.
Les sept journées suivantes, en toboggan, verront les favorites bagarrer trois fois pour le maillot rose entre Alpes et Apennins : dès la deuxième étape, qui se cabre sec dans sa deuxième partie vers Aprica ; sur les pentes irrégulières vers Pianezze lors de la quatrième étape (12 km, 6 % de moyenne) ; puis lors de la 7e étape, désignée « reine » (157 km), avec le Monte Nerone (14 km à plus de 7 %) comme juge de paix, à l'issue d'une journée casse-gueule classée à risque.
Et si, après ça, rien n'est encore verrouillé, la dernière étape, vallonnée, peut encore remodeler le podium autour du circuit automobile d'Imola, sur le même tracé, à peu de chose près, où Julian Alaphilippe s'était offert son premier maillot arc-en-ciel en 2020. Les sprinteuses auront deux opportunités (3e et 5e étapes), et la 6e étape, notamment, dans la région des Marches et ses côtes typiques en yo-yo, sera favorable à un profil punchy.
Les favorites : Longo Borghini veut enchaîner
Elisa Longo Borghini a attendu treize ans pour triompher sur la Corsa Rosa, son rêve d'enfant, l'an passé et succéder à la dernière Italienne vainqueure, Fabiana Luperini en 2008. Après une âpre bataille avec Lotte Kopecky, le maillot rose sur le dos d'un bout à l'autre, la sextuple championne d'Italie prouvait sa capacité à cueillir des succès sur les plus prestigieuses courses par étapes. À 33 ans, la Piémontaise ne veut - et ne peut - attendre autant pour atteindre de nouveau son graal. Si elle a fait du Tour son objectif en rejoignant l'équipe UAE Team ADQ à l'intersaison, après six ans de collaboration avec Lidl-Trek, Longo Borghini veut rayonner sur sa course de coeur, et son début de saison joue en sa faveur : cinq victoires, dont le général de l'UAE Tour, le Tour de Burgos, À Travers la Flandre et la Flèche Brabançonne.
Sa compatriote Silvia Persico ou l'Australienne Brodie Chapman la guideront face à la formation SD-Worx qui a aussi fière allure, portée par la double championne du monde Lotte Kopecky, la revenante Anna Van der Breggen et la « serial-winner » du sprint, Lorena Wiebes. À ceci près que l'ambition est ailleurs : « Nous ne partons pas avec l'objectif de remporter le classement général, lâche d'entrée Danny Stam, le directeur sportif, dans un communiqué. Plusieurs coureuses auront un rôle plus libre pour aller chercher des victoires d'étape. »
Deuxième l'an passé, Kopecky ambitionne de gagner le Tour de France fin juillet; aussi le Giro prend-il modestement le rôle de préparation, « pour améliorer sa condition physique », dixit Stam. Pas de pression dans les pattes, donc, mais la pleine liberté d'une chasseuse de bouquets. Quant à la « Reine Anna » (35 ans), qui l'accompagne, difficile d'imaginer qu'elle n'essaiera pas d'honorer le général, qu'elle a remporté à quatre reprises dans sa carrière (entre 2015 et 2021). Bien que ce fût avant son long entracte, la Néerlandaise a réanimé la machine en mode express depuis janvier, pour finir troisième de la Vuelta et deuxième des Strade Bianche.
N'oublions pas Marlen Reusser, qui renaît dans les rangs de Movistar, plus libre que chez SD-Worx où sa marge de manoeuvre était limitée. La Suissesse s'est relevée d'une année 2024 pourrie par des blessures et un Covid long et, après une campagne de classiques aboutie, s'est adjugée les classements généraux du Tour de Suisse et du Tour de Burgos. D'autant plus qu'avec sa classe de rouleuse, elle prétendra au rose dès le chrono inaugural. À son soutien, l'Allemande Liane Lippert, en jambes, disputera son sixième Giro.
Les Françaises : Sans PFP, le duo Labous-Muzic à l'épreuve
Dans sa quête de Tour de France, qui l'a motivée à basculer sur la route, Pauline Ferrand-Prévôt se préserve pour le point d'orgue de sa saison, après un printemps dont elle a largement payé les efforts (abandon avant la 5e étape de la Vuelta). Évita Muzic et Juliette Labous mèneront donc la barque tricolore, celle de la FDJ-Suez surtout, avant de jouer les équipières au service de Demi Vollering sur la Grande Boucle (absente sur les routes italiennes pour la quatrième année consécutive).
Deuxième du Tour d'Italie en 2023, Labous (26 ans) estime avoir tiré le meilleur de son association naissante avec la star néerlandaise depuis son arrivée dans la structure française cet hiver. Si l'on s'en tient aux pures statistiques, la Franc-comtoise n'a plus gagné depuis son titre de Championne de France l'an passé, mais, confortée par ses cinquièmes places au Tour d'Espagne et au Tour de Burgos, la grimpeuse a mis le Giro dans son viseur. Comme Évita Muzic (26 ans), qui a connu le succès sur le Tour d'Italie (2020), mais dont la saison n'a pas décollé (6e de la Flèche Brabançonne, 10e de la Vuelta). L'absence de Vollering comme de Katarzyna Niewiadoma, vainqueur du Tour en 2024, laisse plus de place pour bien figurer au général.
Le partage des tâches entre ces deux co-leaders, issue inévitable d'un problème de riches, reste toutefois à définir. Le tandem sera assisté par l'étoile Célia Géry (19 ans) et Églantine Rayer qui vont découvrir leur premier Grand Tour, et par Léa Curinier. La Bretonne Aude Biannic (34 ans), de retour de congé maternité au Championnat de France la semaine passée, soutiendra Marlen Reusser chez Movistar. Dilyxine Miermont est la septième Française au départ avec l'équipe Ceratizit, axée autour de la Canadienne Sarah Van Dam.
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Rencontre avec Claire, 12 ans dans le peloton, ardoisière du Tour de France : «L'Alpe d'Huez, avec le public c'était l'enfer»
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Réservé aux abonnés La Grande Boucle passionne nombre de managers, qui sont prompts à l'évoquer via un éventail de souvenirs. Petit florilège, qui fait la part belle aux victoires d'étapes. Le Tour de France est un événement incontournable de la période estivale. Ils sont nombreux les responsables d'entreprises qui évoquent avec gourmandise, le vélo, ses champions et tous les paysages qui vont avec. Bruno Censier, directeur de la marque optique et audition chez Krys « Comment ne pas oublier cette étape du Tour 1986, entre Briançon et l'Alpe d'Huez, au terme de laquelle Bernard Hinault et Greg Lemond arrivent main dans la main », s'exclame Bruno Censier, directeur de la marque optique et audition chez Krys. Pour la petite histoire, les deux fameux coureurs appartiennent alors à la même équipe, ce qui ne les empêche pas d'être rivaux dans l'âme. Cette année-là, l'Américain termine premier à Paris, avec un peu plus de trois minutes d'avance sur le Français (vainqueur l'année précédente de sa cinquième Grande Boucle). Mais Bruno Censier ne s'arrête pas aux exploits des champions. « Les Tour de France, ce sont aussi toutes ces émotions vécues chaque été aux bords des routes…


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Sa sentence est irrévocable : « Une année sans Tour de France , c'est une année ratée pour moi ». Denis Brogniart était donc présent ce dimanche à Anzin-Saint-Aubin (Pas-de-Calais), à une trentaine de kilomètres après le départ de la 2e étape du Tour, entre Lauwin-Planque et Boulogne-sur-Mer. A l'invitation de la formation Intermarché-Wanty, l'animateur de TF1 a présenté un quizz, encouragé les coureurs et fait quelques selfies avec les fans de vélos présents dans la guinguette mise en place par l'équipe belge. Avant de se prêter au jeu de la comparaison entre le Tour et son émission phare, Koh-Lanta . Le Tour, ça représente quoi pour vous ? DENIS BROGNIART. C'est génial ! Il n'y a pas deux événements qui te permettent d'avoir des gens avec le sourire, malgré la pluie, malgré la boue, comme aujourd'hui. Vous avez des souvenirs du Tour de France ? J'adore venir sur la route du Tour parce que j'y venais avec ma famille, mon grand-père. On faisait des kilomètres. C'était un moment de partage. Et puis je l'ai couvert pendant 8 ou 9 ans pour la radio. Donc une année sans Tour de France, c'est une année ratée pour moi. Une étape comme ce dimanche, 210 km, la pluie, le vent, les monts… C'est plus dur que Koh-Lanta ? C'est une forme de Koh-Lanta, effectivement ! Je trouve ça fabuleux et ça renforce encore la légende du Tour de France. Parce que les mecs, effectivement, ils vont se coltiner plus de 200 bornes sous la pluie en peloton, un peloton nerveux parce que c'est le début du Tour. Je suis toujours hyper impressionné. Quels sont les points communs et les différences entre le Tour de France et Koh-Lanta ? La différence, à vélo, c'est qu'il y a des passages où on leur donne une musette avec de quoi manger ! A Koh-Lanta, il n'y a pas ça. A Koh-Lanta, il pleut parfois aussi, même plus qu'aujourd'hui, mais il fait plus chaud. Et puis, dans Koh-Lanta, tu peux potentiellement être éliminé. Là, pour être éliminé, ça ne dépend que de toi. C'est-à-dire soit tu abandonnes, soit tu pars sur blessure. Et les points communs ? Le point commun, c'est le courage et la motivation. Parce que si tu n'as pas de motivation, tu ne peux tenir ni sur le Tour de France, ni sur Koh-Lanta, quel que soit ton talent. Mais jusque-là, je n'avais jamais essayé de faire le parallèle entre les deux ! Quel champion du peloton serait capable gagner Koh-Lanta ? Je dirais un très bon copain à moi qui a pris sa retraite l'année dernière : Thibaut Pinot. Thibaut, c'est le plus grand fan de Koh-Lanta . Mais j'en parle souvent aussi avec Valentin Madouas. Lui, c'est un costaud, c'est un dur au mal. C'est un courageux, je pense qu'il serait bon. Mais le problème des cyclistes ou des sportifs en général, c'est qu'ils se demandent tout le temps comment je dois manger pour être le plus le plus performant possible. Là, si tu leur dis, « il faut que tu te démerdes sans manger », ça les met dans un dans un monde totalement virtuel. Bixente Lizarazu, qui est un bon sportif, à chaque fois il me dit « pour faire Koh-Lanta, il faut que tu me garantisses une côte de bœuf tous les soirs . » Mais ça, ce n'est pas ça Koh-Lanta. Aucun cycliste n'aurait le totem d'immunité à vos yeux ? Non, ce serait intéressant de les voir ! Ils sont tellement courageux, ils sont tellement capables d'aller loin mentalement et physiquement, que je pense qu'ils seraient forts.