
Donald Trump prolonge de 90 jours la trêve avec Pékin
(Washington) Le président américain Donald Trump a décidé de prolonger de 90 jours la détente avec Pékin sur le front des droits de douane, rapportent lundi des médias américains, à quelques heures de la fin théorique de cette trêve entre les deux puissances.
Myriam LEMETAYER avec Isabelle KUA à Pékin
Agence France-Presse
Le chef de l'État a signé un décret pour officialiser le prolongement de cette trêve, selon la chaîne de télévision CNBC, spécialisée dans l'économie américaine, et le Wall Street Journal, qui citent un responsable de la Maison-Blanche anonyme.
La Maison-Blanche n'a pas donné suite aux sollicitations de l'AFP dans l'immédiat.
Engagés au printemps dans un affrontement commercial à coups de droits de douane exorbitants, d'un pourcentage à trois chiffres, Pékin et Washington avaient fini par conclure une trêve de 90 jours en mai à Genève (Suisse).
Cet accord a temporairement fixé à 30 % la surtaxe américaine sur les produits chinois, tandis que les taxes de Pékin sur les produits américains s'élèvent à 10 %.
Plusieurs cycles de négociations impliquant de hauts responsables des deux côtés ont ensuite eu lieu à Londres puis Stockholm, pour éviter un nouvel embrasement et maintenir la trêve sur les rails, sans que celle-ci ne soit alors officiellement prolongée au-delà du 12 août.
Plus tôt dans la journée de lundi, Donald Trump avait affirmé que les négociations se déroulaient « plutôt bien ».
« Nous verrons ce qui arrivera. […] La relation entre le président Xi [Jinping] et moi est très bonne », avait aussi déclaré le chef de l'État à la presse depuis la Maison-Blanche.
Pékin avait rapporté de son côté souhaiter une issue « positive » dans les négociations avec Washington.
« Nous espérons que les États-Unis travailleront avec la Chine pour respecter l'important consensus atteint lors de l'entretien téléphonique entre les deux chefs d'État [en juin, NDLR]… et s'efforceront d'obtenir des résultats positifs sur la base de l'égalité, du respect et du bénéfice mutuels », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lin Jian, dans un communiqué.
Le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, avait déclaré, à l'issue des négociations en Suède, que Donald Trump aurait le « dernier mot » sur toute prolongation d'une trêve tarifaire.
Promoteur du soja américain
Le président américain semblait déterminé à obtenir des concessions de dernière minute.
Dans la nuit de dimanche à lundi, il a publié un message sur sa plateforme Truth Social, appelant la Chine à « quadrupler ses achats de soja américain ».
« La Chine s'inquiète de manquer de soja. Nos géniaux agriculteurs produisent les meilleures graines de soja », a écrit Donald Trump, affirmant que cela permettrait de surcroît de « réduire significativement » le déficit commercial que connaissent les États-Unis avec la Chine, via un sursaut des importations chinoises.
Il conclut d'un « merci président Xi ».
Le président américain a par ailleurs fait savoir lundi, via un communiqué publié sur sa plateforme Truth Social, que l'or resterait exempté des nouveaux droits de douane qu'il a mis en place.
Après un article du Financial Times et la publication d'un document de la douane américaine, les investisseurs s'étaient inquiétés en fin de semaine dernière de voir certains lingots finalement taxés. Le métal précieux avait alors franchi un nouveau record.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain Donald Trump a mis en place, en plusieurs vagues, de nouvelles surtaxes sur les produits entrant aux États-Unis.
Celles-ci vont de 10 à 50 % selon les situations et les pays, sans compter les droits de douane frappant des secteurs en particulier (automobile, acier, aluminium, cuivre).
Le chef de l'État menace d'en imposer d'autres au nom de la protection de l'industrie nationale (sur les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs, notamment) ou pour réprimander des pays pour des motifs politiques.
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