« Je ne joue que pour moi » : les raisons du retour de Venus Williams
C'est un post Instagram qui n'a pas laissé indifférent. Venus Williams l'a publié le 1er août et on la voit, les yeux mis clos, au sortir d'une opération chirurgicale visant à lui retirer des fibromes utérins à la suite d'une adénomyose. C'était il y a un an tout juste et cette étape de sa vie n'est pas étrangère à son retour sur le circuit cet été (elle a déjà remporté un match à Washington).
« Après mon opération, j'ai réalisé la chance que j'avais. J'étais loin d'être une joueuse de tennis professionnelle, se souvient-elle. Je pouvais à peine marcher, raide et lente. Pour être honnête, je pensais surtout à essayer de marcher normalement. Mais le tennis était dans un coin de ma tête. Et, aussi étrange que ça puisse sembler, je me disais que j'avais du temps devant moi pour redevenir compétitive. »
« Vous savez, on n'est jamais trop vieille pour gagner. Ou pour perdre. Ni la victoire, ni la défaite n'ont d'âge »
Étrange, en effet, car même si elle vient juste de se fiancer avec l'acteur Andrea Preti, l'aînée des Williams n'est pas un perdreau de l'année. À 45 ans, elle est même largement la doyenne du tableau de Cincinnati qu'elle a intégré grâce à une wild-card (elle sera opposée ce samedi à l'Espagnole Jéssica Bouzas Maneiro). « Mais je me sens à merveille, s'amuse-t-elle. Je me suis préparée et je me sens prête. Vous savez, on n'est jamais trop vieille pour gagner. Ou pour perdre. Ni la victoire, ni la défaite n'ont d'âge. »
La dernière fois que Venus était venue dans l'Ohio, c'était en 2023, dans une certaine indifférence, en dehors de quelques médias américains. Cette fois, l'ambiance autour d'elle est très différente. Comme si elle évoluait dans une bulle de bienveillance. « Oui, j'ai ressenti beaucoup d'amour et de tendresse depuis mon retour. Mais j'essaie de ne pas trop y penser et de rester concentrée sur ce que je dois faire sur le court car, au final, je ne joue que pour moi. »
Vêtue d'un ensemble crème délicieusement vintage avec une jupe plissée et un polo à col, Venus s'amuse et passe en revue avec plaisir ses grandes heures. Quand on lui parle de ses débuts, elle remonte carrément au tout premier match professionnel de sa carrière, un soir d'Halloween 1994 à San Jose où elle avait battu Shaun Stafford, alors 58e, en deux sets (6-3, 6-4). C'est bien loin et elle se rappelle seulement qu'elle avait remporté le match. Et du concert des Rolling Stones, juste à côté du stade, qui couvrait le bruit du match. « Et dire que je ne les ai toujours pas vus en concert... Message à Mick Jagger, j'ai disputé mon premier match professionnel tout à côté de toi (sourire). »
Venus Williams s'offre un retour gagnant à Washington
Avec le recul des années sur le Tour et une forme de sagesse, l'Américaine regarde avec tendresse ses jeunes années. « Je savais déjà où je voulais aller et ce que je voulais faire. J'avais déjà des objectifs élevés. On avait beaucoup travaillé cet aspect mental avec mes parents. On savait que ce n'était que le premier pas, que tout pouvait dérailler derrière, mais il fallait réussir ce premier pas. C'était le début d'une belle histoire. » Avec 50 titres dont 7 du Grand Chelem, une Fed Cup et une place de n° 1 mondiale conquise six ans après ses débuts, oui, on peut dire que l'histoire a été belle.
« Même quand j'étais loin du circuit, je n'ai jamais arrêté de taper la balle. Pas toujours intensément (rires), mais tous les jours »
31 ans après ses débuts rock'n'roll, elle donne son secret pour durer. « L'amour. Si vous n'aimez pas ce que vous faites et que vous en avez les moyens, partez. Même quand j'étais loin du circuit, je n'ai jamais arrêté de taper la balle. Pas toujours intensément (rires), mais tous les jours. À la fin, ce qui compte, c'est d'avoir vécu la vie que vous vouliez, selon vos propres termes, sans vous soucier de ce que pensent les autres. C'est le seul moyen de ne pas avoir de regrets. Cela a-t-il toujours été facile ? Non. Mais j'ai toujours essayé de faire à ma façon. Si je peux contrôler quelque chose, je le fais. Si je ne devais donner qu'un conseil, ce serait celui-là. Vivez votre vie à vos conditions et n'abandonnez jamais. »
Ultime preuve de sa motivation toujours intacte, sa participation au double mixte de l'US Open. « Je n'y vais pas pour m'amuser. Après tout, c'est la seule grande finale que je n'ai pas disputée, donc c'est une sorte de priorité pour moi. Reilly (Opelka, son partenaire) le sait et il sait ce qu'il a à faire (rires). »
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