
« Sinon, il ne sera bientôt plus jouable » : un été de concerts pour lancer la restauration de l'orgue de la cathédrale de Troyes, joyau du patrimoine
Un appel au mécénat pour son indispensable restauration
sera en effet lancé à la faveur d'un grand concert (à partir de 17 heures) avec Augustin Prudhomme, organiste titulaire des grandes orgues, accompagné de la soprano Chloé Chaume, soliste à l'Opéra de Hongkong. Par la suite, un concert est prévu chaque dimanche jusqu'au 6 septembre.
L'enjeu est de taille : « Comme tout instrument de musique, cet orgue mérite un entretien vraiment précis. On arrive à un stade où il faut le restaurer, sinon, il ne sera bientôt plus jouable », prévient Augustin Prudhomme. Initialement construit pour l'abbaye de Clairvaux au XVIIIe siècle, l'orgue a été transféré à la cathédrale en 1794.
Pour faire revivre cet instrument majestueux, la Fondation du patrimoine lancera dès ce dimanche un appel à la générosité de tous : mécènes, entreprises, particuliers… En parallèle, un festival exceptionnel est organisé tout l'été 2025 pour célébrer la richesse sonore de l'orgue et susciter les vocations (
toutes les dates en cliquant ici
)
Commandé à Jacques Cochu entre 1731 et 1736, il s'agit du plus imposant instrument jamais réalisé par le célèbre facteur châlonnais. Un « grand 16 pieds » qui, dès son inauguration, fut considéré comme l'un des plus remarquables de son époque.
À la Révolution, l'abbaye de Clairvaux est saisie comme bien national. Le conseil de fabrique de la cathédrale de Troyes, ne disposant alors que d'un petit orgue de chœur, fait l'acquisition de cet instrument d'exception. Il est démonté en 1794 par René Cochu, petit-fils du constructeur, puis entreposé pendant plusieurs années sous la tour Saint-Paul.
La réinstallation de l'orgue ne sera possible qu'en 1808, après la construction controversée d'une tribune en pierre masquant partiellement la rosace. René Cochu le remontera avec quelques modifications et une nouvelle soufflerie, avant que Nicolas Séjan, célèbre organiste du roi, n'en assure la réception.
Au fil des décennies, l'instrument connaîtra plusieurs modernisations, sans jamais perdre son âme. Classé Monument historique en 1963 pour sa partie instrumentale, et en 1974 pour son buffet, l'orgue a séduit les plus grands noms de la scène française : Marcel Dupré, Marie-Claire Alain, André Marchal, Pierre Cochereau et bien d'autres encore.
Malgré sa gloire, l'orgue n'a pas échappé aux bouleversements du XXe siècle. Entre 1964 et 1969, il subit une reconstruction dans l'esprit néoclassique par la maison Danion-Gonzalez. En 2004, la console est entièrement reconstruite par Augustin Prudhomme (ébénisterie), Marc Hedelein (facture) et la société Kimber-Allen (électricité), prolongeant encore la vie de ce géant sonore.
Depuis, l'orgue de la cathédrale de Troyes n'a cessé d'émerveiller les fidèles, les curieux et les mélomanes par sa puissance sonore et sa richesse expressive. Avec ses 55 jeux répartis sur quatre claviers et un pédalier, il offre une palette sonore unique qui traverse les siècles, du baroque aux compositions contemporaines. Plus qu'un instrument, l'orgue de Troyes est un témoin vivant de l'histoire musicale française. Il incarne à lui seul l'excellence de la facture d'orgue et la capacité de la musique sacrée à faire vibrer les pierres séculaires de la cathédrale.
Portée par la Direction régionale des affaires culturelles du Grand Est et la Fondation du Patrimoine, la restauration vise à restituer l'orgue dans son éclat d'origine. Ce projet d'envergure fédère également d'autres acteurs comme l'association diocésaine. Estimée à plus de 1,8 million d'euros hors taxes pour la seule partie historique, cette opération mobilisera des savoir-faire rares et précieux pour le nettoyage et reconstitution des sculptures du buffet, la révision complète de la tuyauterie en bois et en métal, la restauration des sommiers et des mécanismes…
Cette entreprise mobilisera des artisans hautement spécialisés et promet une redécouverte sonore inédite. « Il faut reprendre toute la mécanique, la dernière restauration ayant été faite en 1969. Il faut tout démonter, il y a plus de 5 000 tuyaux. Tout ça doit être dépoussiéré, ressoudé, réajusté. Ce qui coûte le plus cher, ce n'est pas la matière, mais la main-d'œuvre. Dans la facture d'orgue, c'est un travail d'orfèvre ».
Aux commandes techniques du projet,
Éric Brottier
, organiste et ingénieur reconnu, veillera à la fidélité acoustique et patrimoniale des interventions. Habitué des grands chantiers (Amiens, Notre-Dame de Paris), il apportera son exigence et sa passion à ce projet hors norme.
L'objectif est de fédérer les dons publics et privés : l'orgue de Troyes ne peut pas se permettre de disparaître dans le silence. « C'est un patrimoine vivant. Ce projet, on le porte depuis plus de 10 ans. Il a déjà été repoussé à plusieurs reprises. Aujourd'hui, il faut que cela fonctionne », insiste Augustin Prudhomme.
Chaque dimanche, jusqu'au 6 septembre, des organistes de renommée internationale, comme India Kunstevich ou Michael Matthes, se produiront, parfois accompagnés de solistes, pour révéler les multiples facettes de cet instrument rare. En attendant un concert exceptionnel, le 9 décembre, avec l'ensemble de la Sportelle, marquant le lancement de la saison de la Fondation Rocamadour pour la musique sacrée, en guise de point d'orgue de la mobilisation.
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