
L'Inde face à un ultimatum de Washington
(New Delhi) Mettre fin aux achats de pétrole russe ou se voir attribuer des droits de douane élevés, tel est l'ultimatum lancé par Washington à New Dehli et qui pourrait avoir des conséquences politiques et économiques majeures tant au niveau national qu'à l'étranger.
Agence France-Presse
Narendra Modi, le premier ministre, qui dirige la nation la plus peuplée au monde et la cinquième économie mondiale doit faire face à des décisions difficiles.
Le président américain Donald Trump a donné à son allié de longue date qui est l'un des plus grands importateurs de pétrole brut au monde, trois semaines pour trouver des fournisseurs alternatifs.
Pour M. Trump, la date limite du 27 août est une tentative de priver Moscou d'un revenu important pour son offensive en Ukraine.
Les prélèvements de 25 % déjà en place doubleront à 50 % si l'Inde ne conclut pas un accord.
« C'est une embuscade géopolitique avec une mèche de 21 jours », a écrit Syed Akbaruddin, ancien diplomate indien auprès des Nations Unies, dans le journal Times of India.
Quelle a été la réponse de l'Inde ?
New Dehli a décrit la décision de Washington comme « injuste, injustifiée et irraisonnable », tandis que M. Modi a semblé défiant.
Sans mentionner directement le président américain, il a déclaré jeudi que « l'Inde ne fera jamais de compromis » sur les intérêts de ses agriculteurs.
L'agriculture emploie un grand nombre de personnes en Inde et a été un point clé de friction dans les négociations commerciales.
Tout cela semble bien loin des premiers espoirs du pays pour un traitement tarifaire spécial après que M. Trump a déclaré en février qu'il avait créé un « lien spécial » avec M. Modi.
« La résilience des relations entre les États-Unis et l'Inde est désormais mise à l'épreuve plus que jamais au cours des 20 dernières années », a déclaré Michael Kugelman, de la Fondation Asie-Pacifique du Canada.
Quel impact sur le pays ?
La Russie représentait presque 36 % du total des importations en pétrole brut de l'Inde en 2024, qui achète environ 1,8 million de barils de pétrole brut russe à prix réduit par jour.
Acheter du pétrole russe a permis à l'Inde d'économiser des milliards de dollars sur les coûts d'importation, maintenant les prix du carburant domestique relativement stables. Changer de fournisseur entraînera probablement des augmentations de prix, mais ne pas le faire affectera les exportations de l'Inde.
La Fédération des organisations exportatrices indiennes a averti que le coût des droits de douane américains supplémentaires risquait de rendre de nombreuses entreprises « non viables ».
Urjit Patel, un ancien gouverneur de la banque centrale, a déclaré que les menaces de M. Trump étaient les « pires craintes » de l'Inde.
Qu'a donc fait Narendra Modi ?
Le président indien a cherché à renforcer ses liens avec d'autres alliés.
Jeudi, il a par exemple appelé le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, et les deux hommes ont convenu de la « nécessité de défendre le multilatéralisme ».
Le conseiller à la sécurité nationale de l'Inde, Ajit Doval, a rencontré Vladimir Poutine à Moscou, déclarant que les dates d'une visite du président russe étaient « presque finalisées ». Selon les médias indiens, M. Modi pourrait également se rendre en Chine fin août. Ce serait sa première visite depuis 2018, bien que cela n'ait pas été confirmé officiellement.
L'Inde et la Chine voisine se disputent depuis longtemps une influence stratégique à travers l'Asie du Sud.
Les administrations américaines successives ont longtemps considéré l'Inde comme un partenaire clé ayant des intérêts similaires concernant la Chine.
« Tous ces investissements, tout ce travail minutieux accompli par de nombreux présidents américains et premiers ministres indiens, sont en danger », a déclaré à l'AFP Ashok Malik, du cabinet de conseil en affaires The Asia Group,
« Pour être honnête, je n'ai pas vu la relation aussi troublée depuis le début des années 1990. Je ne dis pas que tout est fini, mais elle est en danger ».
Un changement de politique est-il possible ?
M. Modi risque un potentiel retour de bâton national s'il est perçu comme se pliant à Washington.
« L'Inde doit rester ferme et mettre ses intérêts nationaux en premier », a écrit le journal Indian Express dans un éditorial.
Les politiciens de l'opposition, eux, surveillent activement.
Mallikarjun Kharge, président du Congress, le principal parti d'opposition, a averti que le gouvernement était « dangereusement hésitant ».
Il a également souligné la politique de longue date de l'Inde de « non-alignement ».
« Toute nation qui punit arbitrairement l'Inde pour notre politique éprouvée d'autonomie stratégique… ne comprend pas l'armature solide dont est faite l'Inde », a déclaré M. Kharge dans un communiqué.
Cependant, Syed Akbaruddin, un diplomate à la retraite a indiqué qu'il y avait encore de l'espoir.
New Delhi peut être « intelligemment flexible », a déclaré M. Akbaruddin, suggérant que cela pourrait signifier « acheter davantage de pétrole américain si son prix est compétitif ou engager la Russie sur la question du cessez-le-feu ».
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2 days ago
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Les familles demandent la divulgation du contenu des boîtes noires
(Ahmedabad) Les familles des victimes de l'écrasement du Boeing 787 d'Air India, qui a fait 260 morts en juin, ont demandé la divulgation immédiate du contenu des boîtes noires de l'appareil, notamment l'enregistrement des conversations à bord du cockpit, affirmant que tout retard entamerait la confiance dans le sérieux de l'enquête. Agence France-Presse L'alimentation en kérosène de l'avion s'est coupée après son décollage de la ville d'Ahmedabad, dans le nord-ouest de l'Inde, selon un rapport du Bureau indien d'enquête sur les accidents aériens (AAIB). Quelques instants plus tard, l'appareil, à destination de Londres, s'écrasait sur un quartier de la ville. Le rapport ne tirait aucune conclusion et n'attribuait aucune responsabilité dans l'écrasement, mais il révélait que dans l'enregistrement des conversations dans le cockpit, l'un des pilotes avait demandé à l'autre pourquoi il avait coupé l'alimentation en carburant. Le deuxième pilote a répondu qu'il ne l'avait pas fait. « Nous demandons formellement la divulgation immédiate de l'enregistreur vocal du cockpit et de l'enregistreur des données du vol, (soit) la boîte noire », a déclaré Imtiaz Ali Sayed, membre de la famille de plusieurs victimes. Ces appareils contiennent des informations vitales qui peuvent révéler la vérité derrière cette tragédie horrible. Extrait du communiqué des familles des victimes M. Sayed, qui a perdu sa femme et leurs deux enfants tués dans la catastrophe et son frère, a indiqué qu'il s'exprimait au nom de 60 familles « qui partagent la même douleur et les mêmes questions sans réponse ». « Chaque jour sans réponses augmente la douleur des pertes (que nous avons subies) et érode la confiance du public dans la sécurité aérienne », a-t-il ajouté. Certaines familles envisagent une action en justice contre Air India et Boeing, le constructeur américain de l'avion, a déclaré leur avocat. Mike Andrews, du cabinet d'avocats américain Beasley Allen, qui représente 65 familles d'Inde et de Grande-Bretagne, a rencontré vendredi les proches des victimes à Vadodara, au sud d'Ahmedabad, après avoir visité les lieux de la catastrophe. « Supposons que l'enregistreur des données du vol et l'enregistreur des conversations dans le cockpit indiquent qu'il y a une défectuosité relative à l'avion… Dans ce cas les options sont de déposer une plainte pour produit défectueux ou responsabilité du produit aux États-Unis », a-t-il déclaré à la presse. Un total de 241 personnes à bord de l'avion avaient trouvé la mort le 12 juin, 19 autres personnes au sol.


La Presse
2 days ago
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Modi. « La résilience des relations entre les États-Unis et l'Inde est désormais mise à l'épreuve plus que jamais au cours des 20 dernières années », a déclaré Michael Kugelman, de la Fondation Asie-Pacifique du Canada. Quel impact sur le pays ? La Russie représentait presque 36 % du total des importations en pétrole brut de l'Inde en 2024, qui achète environ 1,8 million de barils de pétrole brut russe à prix réduit par jour. Acheter du pétrole russe a permis à l'Inde d'économiser des milliards de dollars sur les coûts d'importation, maintenant les prix du carburant domestique relativement stables. Changer de fournisseur entraînera probablement des augmentations de prix, mais ne pas le faire affectera les exportations de l'Inde. La Fédération des organisations exportatrices indiennes a averti que le coût des droits de douane américains supplémentaires risquait de rendre de nombreuses entreprises « non viables ». 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La Presse
3 days ago
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Les négociations se poursuivent après l'entrée en vigueur des nouveaux droits de douane
Les nouveaux droits de douane, entrés en vigueur à 0 h 01 (heure de l'Est), une semaine après la signature du décret par le président américain, viennent remplacer, pour les économies concernées, ceux de 10 % appliqués depuis avril sur quasiment tous les produits entrant aux États-Unis. Les négociations se poursuivent après l'entrée en vigueur des nouveaux droits de douane (Washington) Des États continuent jeudi de négocier avec Washington dans l'espoir de réduire l'impact des surtaxes massives désormais imposées sur leurs produits par Donald Trump, qui entend remodeler le commerce international au profit des États-Unis. Erwan LUCAS Agence France-Presse Ce qu'il faut savoir De nouveaux droits de douane américains sur les produits en provenance de dizaines de pays sont entrés en vigueur jeudi à 0 h 01 ; Ces surtaxes se situent dans une large fourchette, comprise entre 15 % et 41 % ; Ces droits de douane remplacent ceux de 10 % appliqués depuis avrils sur quasiment tous les produits entrant aux États-Unis ; Faute d'accord, le Canada écope de droits de douane de 35 % sur les produits qui ne sont pas couverts par l'accord commercial entre le Canada, les États-Unis et le Mexique (ACEUM) ; Seulement sept accords ont été conclus avec les États-Unis, notamment par l'Union européenne, le Japon et le Royaume-Uni. Appliquées depuis 0 h 01 (0 h 01 heure de l'Est) ces surtaxes viennent remplacer, pour les principaux partenaires commerciaux des États-Unis, les droits de douane de 10 % mis en place en avril, qui restent cependant en vigueur pour plus d'une centaine de pays. Elles ont pour but, selon le président américain, de rééquilibrer les échanges entre les États-Unis et ses partenaires, qui « profitent » d'après lui de la première puissance économique. « Il est minuit ! ! ! Des milliards de dollars de droits de douane affluent maintenant vers les États-Unis d'Amérique », a-t-il claironné sur son réseau Truth Social quelques minutes après l'échéance. CAPTURE D'ÉCRAN TRUTH SOCIAL Ces surtaxes se situent dans une large fourchette, comprise entre 15 % et 41 %. Parmi les partenaires visés par les taux les plus élevés, la Suisse tentait toujours ces derniers jours de négocier avec Washington, dans l'espoir de faire baisser la surtaxe de 39 % désormais appliquée aux produits helvétiques. PHOTO JONATHAN ERNST, ARCHIVES REUTERS Le président américain, Donald Trump En signe de bonne volonté, Berne a annoncé jeudi ne pas envisager « pour l'instant » de représailles sur les produits américains. Autres surtaxes à venir Le gouvernement sud-africain a annoncé de son côté que le président Cyril Ramaphosa s'était entretenu mercredi avec son homologue américain, Pretoria assurant que « les deux dirigeants se sont engagés à poursuivre leurs discussions ». L'Afrique du Sud est le pays d'Afrique subsaharienne le plus durement visé, avec des droits de douane additionnels de 30 % désormais imposés sur ses exportations. Avant l'entrée en vigueur de ces nouvelles taxes, le taux effectif moyen appliqué aux produits entrant aux États-Unis était déjà de 18,4 %, soit le plus élevé depuis 1933, selon le centre de recherche Budget Lab de l'Université Yale. Ce taux devrait maintenant s'établir à près de 20 %, selon les analystes de Pantheon Macroeconomics. Et de nouvelles annonces sont attendues, puisque le locataire de la Maison-Blanche souhaite également taxer les produits pharmaceutiques et les semiconducteurs importés. Ces derniers, ainsi que les puces, devraient se voir appliquer une taxe de 100 %, a-t-il précisé mercredi. Wall Street n'a malgré tout pas semblé particulièrement inquiète devant cette nouvelle étape, les indices à la Bourse de New York ouvrant en hausse jeudi, suivant la tendance observée sur les marchés européens. Impact économique attendu Les investisseurs estiment que l'entrée en vigueur de ces droits de douane apporte plus de certitudes et observent qu'un certain nombre d'exceptions ont été ajoutées, selon les pays, réduisant l'amplitude des surtaxes. Pour l'heure, alors que le gouvernement américain assurait que « des dizaines d'accords » seraient signés ces derniers mois, tout juste sept se sont matérialisés, notamment avec l'UE, le Japon ou le Royaume-Uni. Il s'agit le plus souvent de pré-accords, devant être formalisés, accompagnés de promesses d'investissements massifs aux États-Unis. Signe que tout ne semble pas encore finalisé, Tokyo et Washington exprimaient ces dernières heures une lecture différente sur la manière dont les 15 % sont désormais appliqués sur les produits japonais. Le Japon y voit un plafond (si les droits de douane antérieurs étaient inférieurs à 15 %), alors que les États-Unis soulignaient qu'ils venaient s'ajouter aux taxes pré-existantes. La trêve dans la guerre commerciale avec la Chine reste également en vigueur, les deux premières économies mondiales s'étant accordées le mois dernier sur le maintien d'une pause tarifaire afin de poursuivre leurs négociations : les droits de douane supplémentaires américains sur les produits chinois sont fixés temporairement à 30 %, tandis que les taxes chinoises sur les importations américaines restent à 10 %. Le président Trump a vanté les mérites des accords déjà conclus, qui gonflent les recettes publiques d'une économie largement endettée. Son secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, a ainsi déclaré jeudi sur Fox Business que les nouveaux droits de douane pourraient rapporter aux États-Unis 50 milliards de dollars chaque mois. « Ce sont des chiffres incroyables. Et personne ne riposte », a-t-il vanté. L'impact de ces taxes sur les importations continue cependant d'inquiéter les économistes, qui les voient nourrir l'inflation et ralentir la croissance aux États-Unis, avec des effets sur l'emploi.