
«On le connaissait» : dans l'Hérault, le livreur d'un domaine viticole soupçonné d'avoir volé pour 51.000 euros de vin
Tout commence par de légers écarts dans les stocks. Un carton en moins, puis deux. À première vue, rien d'anormal. Mais plus les semaines passent, plus les manques se répètent, lentement mais sûrement. «On s'est aperçus, en vérifiant le stock, qu'il y avait au début de petites différences, jamais énormes. Mais ces derniers mois, l'écart est devenu vraiment important», confie Jean-François, propriétaire et viticulteur du domaine éponyme à Montpeyroux, dans le Languedoc. Au début, il pensait pouvoir expliquer ces différences par des bouteilles utilisées pour des dégustations, non comptabilisées dans les inventaires. «On s'est dit que ça venait peut-être de là, qu'on avait oublié de noter quelques bouteilles ouvertes», raconte-t-il au Figaro.
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Mais très vite, les petites disparitions se sont multipliées, jusqu'à devenir préoccupantes. Des dizaines de cartons manquaient, puis des centaines : c'est à ce moment-là que le doute s'est installé. Puis, un jour, un restaurateur du coin les appelle, visiblement inquiet. Il a repéré la revente des bouteilles du domaine, vendues à des prix défiants toute concurrence. Certaines bouteilles s'écoulaient même à seulement 1,50€, «un prix dérisoire» pour du vin habituellement vendu bien plus cher.
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Un employé au cœur des soupçons
Sans attendre l'intervention de la justice, Jean-François et son fils décident de mener leurs propres investigations. En se faisant passer pour des acheteurs, ils prennent contact avec le revendeur, qui accepte de les recevoir dans une maison à une dizaine de kilomètres du domaine. Là, dans un garage, des cartons alignés avec soin, remplis de vin portant leur étiquette. L'homme, presque trop confiant, leur dit pouvoir s'en procurer autant qu'il voulait. Mais quand il a compris qui ils étaient, il a nié tout vol, prétendant n'avoir acheté ces bouteilles qu'à un inconnu rencontré dans la rue.
Alertés, les gendarmes ont perquisitionné le domicile d'un chauffeur livreur embauché au domaine en août dernier, rapidement soupçonné. Selon Jean-François, cet employé aurait profité des livraisons quotidiennes pour glisser discrètement «quatre ou cinq cartons» supplémentaires dans ses palettes, qu'il retirait ensuite à la livraison pour les revendre. «Il ne prenait pas n'importe quoi : il visait le haut de gamme pour mieux le revendre», explique le propriétaire. Lors de la fouille, plus de 14 000 euros de vin ont été retrouvés chez lui, mais la perte totale est estimée à plus de 51 000 euros, avec encore plusieurs milliers de bouteilles manquantes.
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«C'est dramatique», confie Jean-François, toujours sous le choc. «On ne peut plus faire confiance à personne, c'est sûr. On le connaissait, on l'avait vu plusieurs fois, on connaît même sa famille». Le procès est prévu en octobre prochain. D'ici là, le domaine prévoit de revoir profondément son organisation et de durcir ses contrôles. «Bien sûr qu'on va revoir toute notre organisation, on sera beaucoup plus stricts à l'avenir, on ne fera plus confiance comme avant», assure Jean-François.
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