
« Quand on ne sait pas nager, on panique » : contre les noyades, Grand Paris Sud offre des leçons gratuites
risques de noyade
, première cause de mortalité estivale en France. Depuis début juillet, l'agglomération Grand Paris Sud surfe sur la vague de la prévention.
Pour éviter que de nouveaux drames viennent allonger
la trop longue liste des victimes recensées en France cette année
, la collectivité propose des
cours d'aisance aquatique
. Des séances gratuites qui s'adressent aussi bien aux enfants qu'aux adultes.
« J'ai mis la tête sous l'eau et je n'ai même pas eu peur ! » Emmitouflée dans sa serviette, Karla, 5 ans, attend les dernières consignes des maîtres nageurs avant de retrouver sa maman.
Ce jeudi matin, pendant près d'une heure, la petite nageuse en herbe a multiplié les sauts, mais aussi les exercices, dans l'un des grands bassins du
centre nautique Gabriel-Menut de Corbeil-Essonnes
. « J'ai même appris à avancer », ajoute-t-elle avec fierté.
Si l'agglomération s'est emparée de la thématique, c'est que la noyade reste la première cause de décès par accident de la vie courante chez les moins de 25 ans.
Et cette année, le pic de température enregistré fin juin et début juillet n'a rien arrangé. Selon l'agence Santé publique France, qui agit sous la tutelle du ministère de la Santé, 429 noyades, dont
109 suivies de décès
, ont été recensées dans l'Hexagone entre le 1er juin et le 2 juillet. Un chiffre en nette augmentation par rapport à 2024 où, à la même période, 220 noyades et 69 décès avaient été enregistrés.
« L'objectif de ces séances est de leur apprendre à flotter sans matériel et à pouvoir regagner le bord du bassin, décrypte David Mary, maître nageur et instructeur en aisance aquatique. Pour les enfants, le premier palier consiste à mettre la tête sous l'eau, à la sortir et à savoir avancer sur quelques mètres avec la tête sous l'eau. »
Des fondamentaux qu'ils maîtrisent déjà tous avant même la fin du stage. « Avec mes lunettes, sous l'eau, je vois tout », se réjouit Alya, 4 ans, impatiente de revenir le lendemain.
Dans les gradins, Josepha scrute avec attention les progrès de son fils bientôt âgé de 5 ans. « Je ne sais pas nager, confie-t-elle en esquissant un sourire. Je ne veux pas qu'il ait peur de l'eau lui aussi… Comme il manquait un peu de confiance en lui, je me suis dit que la natation serait une bonne chose car ce sport lui apprend à faire les choses par lui-même. Depuis tout à l'heure, je vois qu'il est courageux. Il entre et sort de l'eau sans crainte. »
Si les 0-5 ans sont
les plus exposés aux noyades
, les adultes peuvent, eux aussi, avoir besoin de bons conseils. C'est le cas de Dany, 63 ans, heureux de pouvoir enfin tirer un trait sur son passé houleux avec le monde aquatique. « J'ai eu une rupture avec l'eau quand j'étais jeune, confie-t-il, lunettes de plongées remontées sur le front. Depuis, si je n'avais pas pied, ça n'allait pas. »
Conseillé par le maître nageur, le retraité a su vaincre ses peurs. « J'ai repris confiance en moi, assure-t-il. Avec les exercices qu'on a faits, j'ai compris que le corps flottait et qu'on remontait à la surface sans effort grâce à la poussée d'Archimède. »
À côté, Odette se risque à quelques longueurs de brasse. « Je fais de l'aquagym mais je ne sais pas nager, souffle-t-elle. La crainte de la noyade et de ne plus pouvoir respirer est réelle. En plus, quand on ne sait pas nager, on panique… »
Après deux semaines de cours, ses craintes appartiennent désormais au passé. « On nous a tout de suite mis dans le grand bassin et sans ceinture, rigole-t-elle. Mais je n'ai pas paniqué. Aujourd'hui, je peux dire que je suis rassurée. »
Les cours d'aisance aquatique sont dispensés gratuitement dans les
neuf centres nautiques de l'agglomératio
n. Les inscriptions se font par téléphone à l'accueil de chaque piscine.
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