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Washington cible l'Autorité palestinienne

Washington cible l'Autorité palestinienne

La Presse5 days ago
Le Portugal devrait ainsi se joindre à d'autres pays comme le Canada, le Royaume-Uni ou la France, ayant signalé leur intention de reconnaître l'État palestinien en septembre.
(Washington) Les États-Unis ont annoncé jeudi des sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), en pleine offensive en faveur d'un État de Palestine.
Léon BRUNEAU
Agence France-Presse
L'annonce des sanctions américaines survient en effet au moment où de nombreux États, dont la France et le Canada, ont promis de reconnaître un État de Palestine en marge de l'Assemblée générale de l'ONU en septembre, provoquant la colère d'Israël et des États-Unis qui parlent d'une « récompense » faite au Hamas dans la bande de Gaza.
La France et l'Arabie saoudite ont co-présidé lundi et mardi à l'ONU une conférence internationale, plaidant ainsi pour la solution à deux États, israélien et palestinien, seul chemin pour parvenir à la paix au Proche-Orient.
Washington, qui rejette toute reconnaissance unilatérale d'un État palestinien, a décrit la conférence comme étant une « insulte » faite aux victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Dans un communiqué jeudi, le département d'État américain a fait part de sanctions contre des responsables de l'Autorité palestinienne et de l'OLP, sans les identifier, accusés notamment d'« internationaliser le conflit avec Israël ».
Washington reproche aux deux institutions de « soutenir des actions au sein d'organisations internationales qui sapent et contredisent les engagements antérieurs » notamment à travers la Cour internationale de justice (CIJ) et la Cour pénale internationale (CPI).
Washington avait sanctionné en juin quatre magistrates de la CPI, estimant que leurs procédures visant l'exécutif israélien étaient « illégitimes » et « politisées ».
Washington, principal allié d'Israël, accuse aussi l'OLP et l'Autorité palestinienne de « continuer à soutenir le terrorisme, y compris par l'incitation et la glorification de la violence » dans les livres scolaires, une accusation de longue date.
Les sanctions consistent en un refus de visa pour des membres des deux institutions.
« Distorsion morale »
« Il est dans l'intérêt de notre sécurité nationale d'imposer des sanctions et de tenir l'OLP et l'Autorité palestinienne responsables du non-respect de leurs engagements et de la remise en cause des perspectives de paix », a indiqué le département d'État.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, s'est aussitôt félicité de cette décision, jugeant que « l'Autorité palestinienne doit payer le prix de sa politique actuelle consistant à verser des indemnités aux terroristes et à leurs familles pour les attentats commis et pour l'incitation à la haine contre Israël dans les écoles, les manuels scolaires, les mosquées et les médias palestiniens ».
Il a également relevé, sur X, que cette mesure « met en évidence la distorsion morale de certains pays qui se sont empressés de reconnaître un État palestinien virtuel tout en fermant les yeux sur le soutien de l'Autorité palestinienne au terrorisme et à l'incitation à la haine ».
L'Autorité palestinienne, dont le président est Mahmoud Abbas, administre la Cisjordanie occupée, tandis que l'OLP, créée en 1964, est le mouvement fondateur représentant les Palestiniens, longtemps dirigée par leur leader historique Yasser Arafat.
L'OLP rassemble la majorité des mouvements politiques palestiniens mais pas le mouvement islamiste Hamas, qui s'est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.
Des pays arabes et occidentaux voudraient voir l'Autorité palestinienne, très affaiblie, jouer un rôle dans la gouvernance de la bande de Gaza après la guerre qui y fait rage depuis octobre 2023.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président Donald Trump, qui a accueilli le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou par trois fois à la Maison-Blanche, plus qu'aucun autre dirigeant étranger, a apporté un soutien inconditionnel à Israël, tout en œuvrant sans succès pour un cessez-le-feu à Gaza.
Mais il s'est montré peu disert sur l'Autorité palestinienne, décriée pour le manque de réformes et la corruption.
Parmi ses premiers décrets, le président Trump avait levé des sanctions imposées sous son prédécesseur Joe Biden visant des colons israéliens extrémistes en Cisjordanie, en proie à une recrudescence des violences.
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Les représentants de près de 180 pays réunis pour tenter d'écrire un traité mondial
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timean hour ago

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Les représentants de près de 180 pays réunis pour tenter d'écrire un traité mondial

Les représentants de près de 180 pays réunis pour tenter d'écrire un traité mondial (Genève) Les représentants de près de 180 pays se réunissent mardi à Genève en Suisse sous l'égide de l'ONU : ils ont 10 jours pour tenter d'écrire ensemble le premier traité mondial visant à réduire le fléau de la pollution plastique, qui menace d'asphyxier la planète. Isabel MALSANG et Robin MILLARD Agence France-Presse En discussion depuis trois ans, ce texte « juridiquement contraignant » pour les États « n'arrivera pas automatiquement », a prévenu dès lundi le diplomate qui préside les débats, l'Equatorien Luis Vayas Valdivieso, en recevant les représentants de plus de 600 ONG qui suivent les débats. Sur fond de tensions géopolitiques et commerciales exacerbées, cette session supplémentaire de négociations intergouvernementales – baptisée CIN5-2 – a été ajoutée après l'échec des discussions menées à Busan en Corée du Sud fin 2024. Un groupe de pays producteurs de pétrole y a bloqué toute avancée. « Il y a eu beaucoup de diplomatie depuis Busan », a indiqué à l'AFP la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) Inger Andersen, qui organise les débats. « La plupart des pays à qui j'ai parlé ont dit qu'ils venaient à Genève pour trouver un accord », a-t-elle ajouté. « Est-ce que les choses vont être faciles ? Non. Est-ce qu'elles seront simples ? Non. Y a-t-il de la complexité ? Oui. Est-ce qu'il y a un chemin pour arriver à un traité ? Absolument », a ajouté la diplomate danoise chevronnée, rompue aux négociations environnementales compliquées. Elle a fait part de sa « détermination » à parvenir à un accord. « Des leçons ont été apprises » depuis Busan, a renchéri M. Valdivieso, assurant que les ONG et la société civile auraient droit d'accès aux groupes de contact où sont négociés les points les plus épineux du texte : substances chimiques à interdire, plafonds de production, etc. Lundi, à la veille de l'ouverture des débats, scientifiques et ONG ont fait monter la pression sur les délégués. « Danger grave, croissant et sous-estimé » La pollution plastique est un « danger grave, croissant et sous-estimé » pour la santé qui coûte au monde au moins 1500 milliards de dollars par an, ont averti des experts dans un rapport paru lundi dans la revue médicale The Lancet. Philip Landrigan, médecin et chercheur au Boston College aux États-Unis, a prévenu que les personnes vulnérables, en particulier les enfants, sont les plus touchées par la pollution plastique. En République Démocratique du Congo (RDC), « les eaux, les lacs, les fleuves sont pollués et les particules de plastique qui restent dans ces eaux polluées sont à l'origine de plusieurs maladies, notamment chez les enfants » a notamment expliqué à l'AFP Robert Kitumaini Chikwanine, directeur exécutif de l'ONG Solidarité Protection droits de l'enfant, devant le siège de l'ONU. Pour matérialiser le sujet, une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée Le fardeau du Penseur a été installée à Genève : une reproduction de la célèbre statue du sculpteur Auguste Rodin se retrouve engluée dans une mer de déchets plastique. PHOTO SALVATORE DI NOLFI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS Une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée Le fardeau du Penseur a été installée à Genève. Son auteur, l'artiste et activiste canadien Benjamin Von Wong souhaite que les délégués réfléchissent à « l'impact de la pollution plastique sur la santé humaine » lorsqu'ils négocieront. « Vital pour la santé publique » Mais le porte-parole du Conseil américain de l'industrie chimique Matthew Kastner, présent à Genève, a lui défendu le plastique et les services qu'il rend aux sociétés modernes. Il est « vital pour la santé publique » a-t-il affirmé, notamment grâce à tous les équipements médicaux stériles, masques chirurgicaux, tuyaux, tubes, emballages, qui permettent d'améliorer l'hygiène et la sécurité alimentaire notamment. Un argument peu prisé par l'ONG Greenpeace dont le chef de la délégation Graham Forbes a appelé lundi à « arrêter de fabriquer autant de plastique afin d'arrêter la crise de la pollution plastique » lors d'une manifestation à Genève. « Notre première priorité est d'obtenir des réductions dans la production de plastique » a ajouté Seema Prabhu de l'ONG suisse Trash Hero World, implantée essentiellement dans les pays du sud-est asiatique (Thaïlande, Vietnam, Indonésie, Malaisie). « Il y a beaucoup d'usines pétrochimiques et de plastique » dans ces pays, et donc beaucoup d'emplois qui en dépendent, « raison pour laquelle nous appelons à une transition juste » avec la création d'emplois dans le « réemploi, le recyclage et la collecte des déchets ».

Entrée irrégulière massive à Stanstead
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time2 hours ago

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Entrée irrégulière massive à Stanstead

Un agent des services frontaliers canadiens, au poste frontalier de l'Agence des services frontaliers du Canada avec les États-Unis à Stanstead. Entassés dans un camion cube sans ventilation, des hommes, des femmes et des enfants ont été découverts par la Gendarmerie royale du Canada (GRC) sur le chemin Haskell, près de Stanstead, dans la nuit de samedi à dimanche. Ces 44 migrants tentaient de franchir clandestinement la frontière canadienne. Trois présumés passeurs ont été arrêtés sur place. Ils ont comparu lundi par visioconférence au palais de justice de Québec et demeurent détenus jusqu'à leur prochaine comparution, prévue mercredi au palais de justice de Sherbrooke. Alertés d'un passage illégal imminent, les policiers de la GRC patrouillaient le secteur lorsqu'ils ont intercepté, vers 2 h 20, un camion cube de la bannière de location de véhicules U-Haul. À l'ouverture de la porte arrière, les agents ont découvert les migrants, serrés les uns contre les autres, en état de déshydratation. « C'était une scène d'horreur », rapporte le sergent Charles Poirier, de la GRC. La majorité ne pouvait pas s'asseoir. Les gens étaient entassés, déshydratés, il faisait une chaleur étouffante, et le manque d'air à l'intérieur du camion était frappant. Ça aurait pu très mal se finir. Charles Poirier, sergent de la Gendarmerie royale du Canada Les migrants ont expliqué qu'ils avaient marché environ deux heures à travers la forêt pour rejoindre les passeurs et monter à bord du camion. La grande majorité des personnes interceptées étaient d'origine haïtienne. Parmi elles se trouvaient quelques enfants, dont un âgé d'environ 4 ans, ainsi qu'une femme enceinte. Les présumés passeurs sont Ogulcan Mersin, 25 ans, Dogan Alakus, 31 ans, et Firat Yuksek, 30 ans. Ils sont accusés d'avoir incité, aidé ou encouragé, ou tenté de le faire, des personnes à commettre une infraction en vertu de l'article 131 de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés (LIPR). Ils font également face à un chef d'accusation en vertu de l'article 11 de la Loi sur les douanes, pour avoir facilité l'entrée de personnes ailleurs qu'à un bureau de douanes désigné. Après leur arrestation, la GRC a confié la poursuite de l'enquête à l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), qui a déposé des accusations contre les trois suspects. L'ASFC indique que l'enquête est toujours en cours et que des chefs d'accusation pourraient s'ajouter. Des dossiers en traitement Les 44 migrants ont été transportés au poste frontalier de Stanstead, où ils ont été pris en charge par les agents de l'ASFC. Tous ont exprimé leur intention de demander l'asile au Canada. L'Agence fédérale a alors enclenché les procédures d'évaluation de leur admissibilité. « Heureusement, l'interception s'est effectuée à proximité de la frontière. On a évité qu'ils soient transportés sur une longue distance », souligne Miguel Bégin, directeur du district frontière Est de l'ASFC. Toutefois, en raison de la capacité limitée du poste de Stanstead, la majorité des demandeurs ont été transférés vers le centre de traitement régional de Saint-Bernard-de-Lacolle, a précisé M. Bégin. Environ un tiers des personnes interceptées n'ont pas satisfait aux critères d'exception à l'Entente sur les tiers pays sûrs et ont été retournées aux États-Unis dans les heures qui ont suivi. Les autres dossiers sont toujours en traitement. Pour M. Bégin, cette interception est sans précédent. « Ce qu'on a vécu ce week-end représente l'équivalent de six mois de demandes d'asile pour Stanstead. Habituellement, on traite environ 120 demandeurs par année pour tout l'Est du Québec », souligne-t-il. L'opération s'est déroulée dans un contexte de forte affluence aux postes frontaliers, à la fin des vacances de la construction. « Dimanche, à Stanstead seulement, nos agents ont traité 1300 véhicules dans la journée sans qu'il y ait un seul temps d'attente », affirme M. Bégin. Il attribue cette efficacité aux plans de contingence : « Depuis plusieurs mois déjà, on élabore des scénarios pour faire face à des situations qui ne se sont jamais produites auparavant. C'est justement la qualité de notre préparation qui nous a permis de réagir aussi rapidement. » L'après-Roxham Pour François Crépeau, professeur de droit international public à l'Université McGill, la fermeture du chemin Roxham a eu pour effet d'encourager les réseaux de passages clandestins. « Tant qu'on avait l'entrée par le chemin Roxham, tout le monde entrait sans passeur. Avec un système parfaitement contrôlé, la GRC prenait les empreintes, les identités, etc. Donc, on savait ce qui se passait », explique-t-il. À partir du moment où on ferme le chemin Roxham et qu'on essaie de bloquer tout le monde, on ouvre un marché pour les passeurs de migrants. François Crépeau, professeur de droit international public à l'Université McGill Selon lui, cette interception pourrait n'être que la pointe de l'iceberg. « Pour un camion qui est arrêté, il doit y en avoir plusieurs autres qui passent d'une manière ou d'une autre, que ce soit en camion, que ce soit à pied. Est-ce que ça se passe massivement en ce moment ? Je ne sais pas. Personne ne le sait réellement. Mais il faut s'attendre à ce que ça continue », dit-il.

Des restes de 32 cadavres démembrés découverts dans une maison abandonnée
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time3 hours ago

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Des restes de 32 cadavres démembrés découverts dans une maison abandonnée

Les cadavres démembrés avaient été retrouvés dans des sacs en plastique lors d'une perquisition à l'intérieur d'une maison à Irapuato, dans le cadre d'une enquête sur des personnes disparues. Des restes de 32 cadavres démembrés découverts dans une maison abandonnée (Celaya) Des restes humains retrouvés la semaine dernière dans une maison abandonnée de l'État de Guanajuato (Centre), le plus violent du Mexique, sont ceux de 32 cadavres, a annoncé lundi le parquet régional. Agence France-Presse Les cadavres démembrés avaient été retrouvés dans des sacs en plastique lors d'une perquisition à l'intérieur d'une maison à Irapuato, dans le cadre d'une enquête sur des personnes disparues. Quinze victimes ont été « pleinement identifiées », détaille un communiqué du bureau du procureur de Guanajuato. Les 32 corps ont été retrouvés « dans des conditions fragmentées et complexes », précise le parquet, ajoutant que le processus d'identification des autres victimes est en cours. Des proches de disparus, membres du collectif « Hasta encontrarte » (« Jusqu'à te retrouver »), se sont rendus lundi sur le lieu de la découverte, dans l'espoir d'avoir des nouvelles de leurs proches ou de localiser de nouveaux endroits où rechercher leurs restes. PHOTO MARIO ARMAS, AGENCE FRANCE-PRESSE Un membre du collectif « Hasta encontrarte » inspecte la propriété où les corps de 32 personnes ont été retrouvés dans une fosse clandestine, à Irapuato, dans l'État de Guanajuato, au Mexique, le 4 août 2025. « Nous espérons retrouver nos proches, cela fait déjà de nombreuses années et nous ne savons toujours rien. Lorsque ces fosses sont découvertes, nous voulons être présents », a déclaré à l'AFP une femme qui a requis l'anonymat pour des raisons de sécurité. En mai dernier, dans une autre maison abandonnée d'Irapuato, 17 corps avaient été retrouvés « à différents stades de décomposition », selon le parquet. En 2024, Guanajuato a encore terminé l'année en tête des 32 États par le nombre d'homicides : 3151, soit 10,5 % des cas survenus dans tout le pays, selon les chiffres officiels. Plus de 3600 personnes y sont portées disparues. État industriel, culturel et touristique avec ses usines et ses villes coloniales, le Guanajuato est le théâtre de la rivalité entre deux organisations criminelles : le Cartel Jalisco Nueva Generacion, récemment classé par l'administration Trump sur une liste de huit mafias d'Amérique latine « terroristes », et un gang local, le cartel de Santa Rosa de Lima (CSRL). La découverte de restes humains est courante dans plusieurs régions du Mexique comme Jalisco (ouest), l'État du pays qui compte le plus grand nombre de personnes disparues (près de 15 700). Les morgues mexicaines croulent sous le nombre de cadavres non identifiés : plus de 50 000, jusqu'à 72 000 selon certaines estimations parues en septembre 2024.

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