
Montre-moi ta coque de téléphone portable et je te dirai qui tu es
Les coques de smartphones sont un phénomène culturel.
IMAGO
À l'origine objet technologique présenté tel une œuvre d'art dans les Apple Stores aseptisés, le smartphone est devenu progressivement un objet du quotidien – personnalisé et empreint d'une dimension analogique.
Les autocollants le confirment, tout comme les étuis. Ces derniers ont dépassé leur simple fonction protectrice pour devenir de véritables moyens d'expression personnelle. Dans cette analyse, nous explorons la variété des coques disponibles sur le marché tout en nous amusant à interpréter ce qu'elles pourraient révéler sur leurs propriétaires. Le porte-monnaie
Ce type d'étui est particulièrement apprécié des seniors.
DR
Confectionnée en similicuir avec une fermeture magnétique, cette coque peut contenir vos cartes, reçus de pharmacie, petits billets et bien sûr des pièces de monnaie. Des pièces de monnaie dont personne n'a vraiment besoin de nos jours , mais qu'il vaut mieux avoir sur soi au cas où le code QR du parcomètre tomberait en panne!
À voir chez qui? Les boomers , fiers d'avoir adopté un accessoire moderne qui confirme leur aptitude à évoluer dans un univers de plus en plus numérique. L'affiche de poche
Ce téléphone portable est orné de messages.
DR
Coque en plastique dur ou en silicone, mate et agréable au toucher, disponible en noir, crème ou gris. Pas de flip-cover ( ndlr: coque qui couvre tant l'arrière que l'avant du téléphone ), pas de fioritures. Simplement une coque arrière qui épouse parfaitement la forme de l'appareil. Sur la coque apparaît un slogan, généralement blanc sur noir: «Feminist», «No human is illegal», «Books not bombs», «We are more».
À voir chez qui? Les personnes dotées d'une conscience politique, pour qui le téléphone portable – ce produit issu de la Silicon Valley – suscite la méfiance. Qu'il porte au moins un message significatif. Le sac à bandoulière
Le sac à main numérique.
DR
Le smartphone pend en travers de la poitrine ou sur le côté comme une petite pochette. La lanière est particulièrement pratique. La personne qui le porte semble suivre la philosophie «toujours visible, toujours joignable, jamais encombrant». Une détox numérique ? Pas question!
À voir chez qui? Les parents urbains, les professionnels de l'événementiel ou encore les festivaliers. Le studio de télévision
Quand le téléphone portable se transforme en appareil photo professionnel.
DR
En quelques gestes simples, le smartphone se mue en véritable caméra vidéo . Les amateurs et amatrices de ce genre d'étuis sont de vrais pros. La coque se transforme en trépied quand nécessaire, et on peut facilement y attacher microphones et lampes. L'appareil est ainsi toujours prêt pour la prochaine mission vidéo, que ce soit dans une zone de crise ou dans un salon de beauté.
À voir chez qui? Des influenceurs et des personnes qui n'ont pratiquement aucune pudeur et qui ne sont gênés par presque rien. Tout cela pour satisfaire leur public! Le nu
Non emballé, fragile et élégant: un téléphone portable sans étui.
DR
Une coque n'est pas toujours indispensable. Votre téléphone portable peut rester nu, tel que conçu par ses designers. Tous ses détails sont alors visibles, mais aussi vulnérables. Attention à ne jamais le laisser tomber ou le poser sur une surface qui pourrait l'égratigner.
À voir chez qui? Les puristes du design audacieux et fortunés, qui peuvent s'offrir un nouveau smartphone sans trop de difficultés. La ruine
Ce n'est pas beau, mais ce n'est pas censé l'être.
DR
Les bords s'effilochent, des morceaux de caoutchouc se détachent à l'arrière et les coins sont soit très abîmés, soit déjà cassés: voici à quoi ressemblent les coques de téléphones portables usées. Les étuis en caoutchouc ont malheureusement tendance à se détériorer plus rapidement qu'on ne le voudrait. Ce sont un peu les jeans troués du monde des accessoires pour smartphones.
À voir chez qui? Les gens qui ont un smartphone, mais qui préféreraient ne pas en avoir ou du moins qui veulent donner cette impression. La vitrine
L'analogique rencontre le numérique.
DR
Un étui transparent où se nichent des souvenirs: polaroïds du partenaire ou des enfants, billets de concert, une pâquerette séchée. Chaque étui est unique, transformant chaque téléphone portable en petite archive personnelle. L'aspect éphémère du numérique est ainsi contrebalancé par des éléments concrets.
À voir chez qui? Les jeunes parents ou les esprits créatifs qui résistent intérieurement à la numérisation, mais qui sont pourtant constamment en ligne. Ils savent à quel point ils sont dépendants de leur smartphone et tentent de lui ôter un peu de sa froideur par des ajouts analogiques. L'accessoire tape-à-l'œil
Téléphones portables de luxe: alerte bling-bling!
DR
Du cuir véritable et peut-être même ses initiales personnelles gravées en or. De l'extravagance pure. Si le téléphone portable est désormais un produit de consommation courante, c'est à l'étui de jouer son rôle et d'afficher son statut social aux yeux de tous.
À voir chez qui? Les gens pour qui même l'iPhone le plus cher est encore trop bon marché. Le bolide
Pragmatique et minimaliste à la fois.
DR
Des coques en carbone, en fibres d'aramide et autres matériaux de pointe transforment le simple téléphone portable en un appareil high-tech sophistiqué. On y trouve des ouvertures pour loger au moins cinq lentilles de caméra. Chaque gramme et chaque millimètre sont considérés comme excessifs. Un appareil impressionnant qui, bien que construit avec des matériaux robustes, provoque une sensibilité surprenante chez ses propriétaires quand quelqu'un le touche par accident ou, pire encore, égratigne sa surface en carbone.
À voir chez qui? Des personnes qui refusent tout compromis concernant leur smartphone, tout comme dans les autres aspects de leur vie. Toujours à portée de main
Voici un téléphone portable avec Popsocket.
DR
Avoir un accessoire fixé au dos de son téléphone est rarement joli, mais c'est pratique. Une poignée, un anneau, un dispositif conçu pour éviter que ce mini-ordinateur onéreux ne glisse de votre main. Les Popsockets – ces grands embouts circulaires – en sont l'exemple le plus répandu. Leurs adeptes ne peuvent plus s'en passer. Tous les autres préfèrent détourner le regard, embarrassés.
À voir chez qui? Autrefois prisées principalement par les jeunes, ces coques séduisent désormais des personnes de toutes les générations, même celles qui portent des Crocs sans une once de gêne. Après tout, elles sont si confortables. Le char d'assaut
Le téléphone portable blindé.
DR
Imposante, multicouche et généralement en noir mat ou camouflage. Cette coque semble capable de protéger le téléphone portable non seulement des chutes, mais aussi d'une attaque nucléaire. Commercialisée sous des noms comme «Defender», «Armor» ou «Shield», elle transforme l'appareil en quelque chose qui ressemble davantage à un outil de chantier.
À voir chez qui? Les personnes qui préfèrent être prudentes plutôt qu'insouciantes. Il s'agit souvent d'hommes passionnés d'informatique, d'ingénierie mécanique et de bricolage. Ils passent fréquemment leurs soirées à regarder des tests de résistance aux chutes. Pour eux, un téléphone portable n'est pas un simple accessoire tendance, mais un véritable outil de travail!
Traduit de l'allemand par Olivia Beuchat.
Smartphone, high-tech et analogie Newsletter
«Santé & Bien-être» Conseils, actualités et récits autour de la santé, de la nutrition, de la psychologie, de la forme et du bien-être.
Autres newsletters Rafael Zeier est journaliste pour les rubriques Digital et Société. Il couvre les nouveaux services web, teste les nouveaux appareils et surveille de près les groupes technologiques. En parallèle, il réalise des vidéos sur Youtube. Plus d'infos @rafaelzeier Philippe Zweifel co-dirige la rubrique Société à Zurich. Il a fait des études d'anglais et de journalisme. Plus d'infos @delabass
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
16 hours ago
- 24 Heures
La tech soutient le revenu de base, Jean Christophe Schwaab n'est pas convaincu. Interview
Contre les pertes d'emplois dues à l'IA, des patrons de la tech soutiennent le revenu inconditionnel de base. Pas le socialiste Jean Christophe Schwaab. Interview. Publié aujourd'hui à 07h01 Pour Jean Christophe Schwaab, le revenu inconditionnel de base est un moyen pour les patrons de la tech de se débarrasser de toute responsabilité sociale. Chantal Dervey En bref: En matière d'intelligence artificielle, il y a les optimistes et les pessimistes. Du côté des premiers, le Forum économique mondial (WEF) qui estime que l'IA pourrait créer 170 millions de nouveaux emplois d'ici 2030, tout en en supprimant 92 millions. La transaction se solderait par 78 millions de postes supplémentaires. De l'autre côté, les pessimistes doutent des chiffres «euphoriques» du WEF, et en opposent d'autres. Le chômage dû à l'IA pourrait atteindre 20% d'ici cinq ans, selon Dario Amodei, le patron d'Anthropic (la société qui développe l'agent conversationnel Claude) . Et dans les pays de l'OCDE, les professions les plus exposées au risque d'automatisation représenteraient 28% des emplois . Les dirigeants de la tech sont bien conscients du risque que fait peser l'IA sur de nombreux emplois, et plusieurs d'entre eux plaident pour la mise en place d'un revenu inconditionnel de base pour prévenir les perturbations économiques et sociales à venir. Sam Altman, le cofondateur et PDG d'OpenAI (ChatGPT) , fait partie des défenseurs du RUB. De même qu'Elon Musk, qui déclarait en 2024: «Tout travail deviendra facultatif. Si vous voulez conserver un job qui va ressembler un peu à un passe-temps, vous pourrez le faire. Mais si vous ne le voulez pas, l'IA et les robots fourniront tous les biens et services nécessaires. » L'idée d'un RUB en renfort face à l'IA fait bondir le docteur en droit Jean Christophe Schwaab, qui ne s'en est pas caché sur le plateau de Léman Bleu . Également auteur d'un livre sur la souveraineté numérique, dans lequel il parle du pouvoir des grandes entreprises de la tech et de l'influence de la révolution numérique sur le droit, le conseiller national socialiste développe sa position. Vous êtes socialiste et avez occupé le poste de secrétaire central de l'Union syndicale suisse. Et pourtant, vous êtes opposé au revenu inconditionnel de base. Que lui reprochez-vous? C'est une position assez constante des socialistes d'y être opposé. Lorsqu'il y a eu la votation sur le revenu de base, en 2016, pratiquement toutes les sections cantonales ont dit non. Mais dans le contexte actuel, je dirais que le RUB est un cheval de Troie libertarien pour exclure du marché du travail les employés que les grands patrons considèrent comme improductifs. Le revenu de base, c'est un moyen pour ces employeurs de se débarrasser de toute forme de responsabilité sociale. Si un employé n'est pas content ou malade, il n'a qu'à partir et se suffire du revenu de base. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Elon Musk s'est pourtant montré favorable à une taxe sur l'automatisation, qui concernerait directement ses propres entreprises. C'est un mensonge! Je ne lui fais pas la moindre confiance. Je pense qu'en comparaison à vous et à moi, il consacre une part inférieure de son revenu à l'impôt. C'est une constance chez ces entrepreneurs libertariens: ils font tout pour contribuer le moins possible à la collectivité et à la redistribution des richesses. Les défenseurs du RUB soutiennent également la fin du travail. Ne plus aller au bureau, ça ne rend pas heureux? Le travail est un outil pour s'intégrer dans la société. Avec le RUB, vous donnez la possibilité à des individus de s'en extraire, ce qui n'est pas dans leur intérêt individuel. Contribuer à la société, participer à un processus de production de biens, fournir des services qui vont bénéficier à d'autres: tout cela est extrêmement important pour la réalisation de soi. Ne plus travailler, c'est ne plus contribuer au bien commun et tomber dans un ultraindividualisme qui détruit la cohésion sociale. Un revenu inconditionnel de base permet aussi de s'assurer que les citoyennes et citoyens continuent de consommer. Comme un pansement capitaliste? J'aime bien cette notion de pansement parce que c'est exactement ce qu'est le RUB. Il ne s'agit pas d'une transformation de la société, et encore moins du dépassement du capitalisme. Le revenu inconditionnel de base n'est pas un outil de redistribution des richesses, mais un moyen d'alimenter la machine et de s'assurer de l'achat des biens et des services. «Le RUB met en danger les assurances sociales, en prétendant les remplacer» Que faire pour contrer les pertes massives d'emplois induites par l'avènement de l'IA? Il faut déjà renforcer le pouvoir de négociation des salariés en les protégeant et en renforçant leurs conditions de travail, leur place, en leur accordant une meilleure part de rémunération, une meilleure protection contre le licenciement et en forçant les employeurs qui suppriment des emplois – alors que leur situation économique est bonne – à négocier des plans sociaux. Le RUB met en danger les assurances sociales, en prétendant les remplacer. Alors qu'il faut plutôt faire en sorte et travailler à ce que ces assurances sociales évoluent de manière à pouvoir remplacer les pertes de revenus. Les grands patrons de la tech s'opposent en général farouchement à ce que l'État mette le nez dans leurs affaires. Mais pour ce qui est du RUB, ils semblent soudain très ouverts à plus d'État. Pourquoi cette pirouette? Ils ne sont favorables à un État fort uniquement quand ça les arrange. Ces grands patrons ont énormément besoin de l'État pour leurs affaires. Musk, sa proximité avec Trump et les nombreux conflits d'intérêts qui en découlent en sont une démonstration éclatante! Toutes ces grandes entreprises technologiques n'auraient jamais vu le jour sans d'énormes investissements publics, de la défense américaine ou des universités. Sur l'intelligence artificielle, à lire aussi Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Catherine Cochard est journaliste à la rubrique vaudoise et s'intéresse aux sujets de société. Elle produit également des podcasts. Auparavant, elle a notamment travaillé pour Le Temps ainsi qu'en tant que réalisatrice indépendante pour l'Université de Zurich. Plus d'infos @catherincochard Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
3 days ago
- 24 Heures
Forcer l'IA à oublier les visages, c'est possible et ça se passe en Suisse
Accueil | Savoirs | Technologie | À Neuchâtel, le CSEM force les modèles d'intelligence artificielle à empêcher la vidéosurveillance de conserver les visages captés. Publié aujourd'hui à 16h36 Photo de caméra de surveillance (à g.) et les versions reconstruites auxquelles elle est confrontée. L'une fournie par un modèle d'IA classique, qui conserve malgré lui certains traits identifiants (au centre). L'autre traitée avec la méthode CSEM, qui empêche toute reconstruction d'image fidèle. CSEM En bref: Contre-intuitif. Forcer un algorithme conçu pour apprendre à toujours mieux reconnaître un visage à en ignorer les détails. C'est pourtant ce que vient d'annoncer en milieu de semaine le Centre suisse d'électronique et de microtechnique (CSEM), avec des modèles d'intelligence artificielle qui «oublient les visages». Une présentation qui intervient alors que le grand public n'a jamais été aussi inquiet de la surveillance généralisée à laquelle il est soumis, sur le Net comme dans l'espace public. Et alors que s'achève, ce vendredi à Genève, la conférence des Nations Unies AI for Good , qui tente de mobiliser cette révolution technologique au service du bien commun. Révolte contre le flicage à la chinoise Déjà omniprésente – pour déverrouiller son téléphone comme dans les aéroports ou les hôpitaux – la reconnaissance faciale soulève de grandes préoccupations en matière de protection de la vie privée et de consentement. Il y a quatre ans, les Suisses ont réclamé son interdiction nationale à des fins de surveillance. Genève a proscrit depuis plus d'une année toute surveillance biométrique de masse, dont l'utilisation a également été écartée, début mai, par le Conseil communal de Lausanne. Et comme dans l'Union européenne, qui finalise sa loi sur l'IA, l'utilisation de systèmes d'identification en continu dans l'espace public ne peut intervenir que dans le cadre d'opérations de police. Et demeure interdite en l'absence de justification juridique. Les mains dans le moteur de l'IA La méthode d'entraînement des modèles d'IA mise au point par le groupe Edge AI and Vision Systems du CSEM vise à «appuyer ce cadre réglementaire». En veillant à ce que l'IA ne conserve pas de données personnelles sensibles. Ce reformatage de l'intelligence artificielle s'appuie sur une stratégie dite d'«apprentissage antagoniste», qui arrive à détecter lorsque le système tente de conserver des informations qu'il ne devrait pas. «Pour qu'un modèle d'IA soit vraiment utile dans des environnements sensibles et très fréquentés comme les gares ou les hôpitaux, il doit se concentrer uniquement sur les éléments nécessaires à sa mission – par exemple, détecter des comportements anormaux – sans prendre en compte d'informations personnelles telles que la couleur de peau, le genre ou l'âge», explique Nadim Maamari, chef de groupe au CSEM. «Notre approche innovante guide l'IA pour lui faire oublier ces données sensibles dès la phase d'apprentissage – ce qui permet non seulement de préserver la vie privée, mais aussi de développer des systèmes qui ne sont pas biaisés par les données sur lesquelles ils ont été entraînés», poursuit ce dernier. Lors de ses tests, Nadim Maamari a comparé deux versions d'un même modèle d'IA. L'une entraînée de manière classique, qui conserve malgré elle certains traits identifiants. Et une autre traitée avec sa méthode, qui empêche toute reconstruction d'image fidèle. Vérification contre identification «Les systèmes du type de ceux mis en avant par le CSEM répondent à la crainte de la population d'être tracée, fliquée en permanence – même si en réalité, le problème reste tout aussi législatif que technique», tempère Christophe Remillet, spécialiste de la vérification faciale à la tête de OneVisage, à Lausanne. Cette société utilise la biométrie pour apprendre à une machine à vérifier le visage enregistré d'une personne qui se présente pour authentification, par exemple aux abords d'une zone sécurisée. Et met en opposition cette vérification avec l'identification à large échelle. «Identifier les visages un à un dans une foule est une aberration, en termes de préservation de l'anonymat évidemment, mais aussi au niveau de la sécurité, à voir les taux d'erreur et les arnaques sur les systèmes de paiement facial», pointe ce vétéran du secteur. Qui rappelle que «la surveillance par reconnaissance faciale signifie nécessairement le stockage des photos sur une base de données – ce que font les autorités chinoises, les GAFAM (ndlr: géants américains du Net) , sans parler de la société new-yorkaise ClearView, qui collecte des milliards de photos sur les réseaux afin de revendre ses services de reconnaissance faciale aux polices du monde entier – en toute impunité», souffle Christophe Remillet. Tous surveillés, plus d'articles sur le sujet Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Pierre-Alexandre Sallier est journaliste à la rubrique Économie depuis 2014. Auparavant il a travaillé pour Le Temps , ainsi que pour le quotidien La Tribune , à Paris. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
3 days ago
- 24 Heures
Le réseau social X d'Elon Musk visé par une enquête de la justice française
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pénale visant le réseau social d'Elon Musk. Des soupçons d'altération volontaire du débat démocratique et d'ingérence étrangère sont au cœur des investigations. Publié aujourd'hui à 11h05 Une enquête a été confiée mercredi à la gendarmerie concernant le réseau X, en tant que personne morale, et contre les «personnes physiques» qui le dirigent. EPA/FRANCIS CHUNG/POOL La plateforme X a-t-elle volontairement biaisé son algorithme, au point d'altérer le débat démocratique en France? La section cybercriminalité du parquet de Paris a ouvert une enquête pénale, visant le réseau social, propriété d'Elon Musk , après des accusations d'ingérence étrangère. Une enquête a été confiée mercredi à la gendarmerie concernant le réseau X, en tant que personne morale, et contre les «personnes physiques» qui le dirigent, a indiqué vendredi la procureure de Paris Laure Beccuau dans un communiqué, sans citer le nom de son propriétaire multimilliardaire, également patron de Tesla. Cela intervient après deux signalements reçus le 12 janvier, qui «faisaient état de l'utilisation supposée de l'algorithme de X (ex-Twitter) à des fins d'ingérence étrangère», détaille le ministère public. Le premier provenait d'un député spécialiste de ces questions, Eric Bothorel, membre du parti du président Emmanuel Macron. Il alertait le parquet sur «les récents changements d'algorithme de X, ainsi que les ingérences apparentes dans sa gestion depuis son acquisition par Elon Musk» en 2022. Il soulignait une «réduction de la diversité des voix et des options», une plateforme qui s'éloigne d'un objectif de «garantir un environnement sûr et respectueux à tous», un «manque de clarté quant aux critères qui ont conduit aux changements d'algorithmes et aux décisions de modération», ainsi que des «interventions personnelles d'Elon Musk». Ingérence étrangère Dans un communiqué vendredi, M. Bothorel s'est dit «très heureux que la justice française se donne les moyens de lutter contre ces ingérences étrangères.» «La démocratie est un bien trop fragile pour laisser des apprentis sorciers, propriétaires de plateformes numériques, nous dire quoi penser, pour qui voter voire qui haïr», a-t-il ajouté. Selon les informations du journal satirique français Le Canard enchaîné en février, le second signalement provenait d'un directeur de cybersécurité dans la fonction publique, qui s'inquiétait d'«une modification majeure dans l'algorithme utilisé par la plateforme X qui propose aujourd'hui énormément de contenus politique haineux, racistes, anti-LGBT+, homophobes et qui visent donc à biaiser le débat démocratique en France». Le parquet, qui avait confirmé début février étudier ces signalements, a indiqué vendredi dans son communiqué avoir ouvert cette procédure «sur le fondement de vérifications, de contributions de chercheurs français et d'éléments apportés par différentes institutions publiques». Enquête pénale L'enquête a été confiée à la Direction générale de la gendarmerie nationale, et porte «notamment» sur les infractions suivantes: altération du fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données en bande organisée, ainsi qu'extraction frauduleuse de données d'un système de traitement automatisé de données en bande organisée. À ce stade, la qualification pénale évoquée dans le communiqué ne comporte pas la circonstance aggravante d'ingérence étrangère, prévue par une loi promulguée en juillet 2024, mais cela peut évoluer en cours d'enquête. Le patron de X France, Laurent Buanec, avait assuré le 22 janvier sur son réseau social que «X a des règles strictes, claires et publiques visant à protéger la plateforme des discours de haine», «lutte contre la désinformation» et que son algorithme «est construit de manière à éviter de vous proposer des contenus de type haineux». À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Elon Musk s'exprime très régulièrement sur l'actualité domestique et internationale sur X, et a été ces derniers mois accusé de vouloir influencer le débat démocratique en Grande-Bretagne ou en Allemagne, où se sont tenues des élections législatives en février. Fin décembre, M. Musk avait ainsi estimé dans un message sur X que «seule l'AfD» , formation d'extrême droite allemande, «peut sauver l'Allemagne». Le commentaire avait suscité un vif émoi en Europe. L'ex-commissaire européen au Numérique Thierry Breton avait alors qualifié la remarque «d'ingérence étrangère». Possible amende pour Elon Musk Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot avait exhorté Bruxelles début janvier à protéger les États membres de l'UE contre les ingérences dans le débat public européen. Au niveau européen, la Commission européenne a ouvert en décembre 2023 une «enquête formelle» visant X. Le réseau a été mis en cause formellement en juillet 2024 pour plusieurs infractions présumées. Pour chacune d'elles, et faute de mise en conformité, la Commission pourrait infliger à Elon Musk une amende allant jusqu'à 6% du chiffre d'affaires mondial annuel de l'ensemble des entreprises qu'il contrôle, soit plusieurs milliards d'euros. Elon Musk et X Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.