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«Il y a du monde, on verra comment ça se passe» : la version améliorée du «Bison Futé des Gorges de l'Ardèche» tente de convaincre

«Il y a du monde, on verra comment ça se passe» : la version améliorée du «Bison Futé des Gorges de l'Ardèche» tente de convaincre

Le Figaro18-07-2025
«Canoë Malin», une appli de prévision du trafic dans les gorges de l'Ardèche, sort une version améliorée pour mieux informer en amont les touristes. Chaque année, environ 220.000 embarcations descendent la rivière, jusqu'à 3.000 lors d'un pic de fréquentation.
Journée jaune, rouge entre 10 heures et 13 heures : dans les Gorges de l'Ardèche, les touristes sont informés des prévisions de trafic des canoës grâce à un outil lancé en 2023 et développé désormais avec l'aide de l'IA, pour limiter les pics de fréquentation de la rivière, à l'image de Bison Futé pour la route.
«On a décidé de ne pas réserver à l'avance, mais on avait téléphoné, on nous a dit qu'il n'y avait pas de problème pour se présenter»: Olivier Knapen, touriste belge de 52 ans venu pagayer avec son fils et une amie, s'en est remis au bouche-à-oreille. À défaut de tomber sur «Canoë Malin», l'application développée par l'Office de tourisme Gorges de l'Ardèche, le Syndicat de gestion des Gorges de l'Ardèche et les loueurs de bateaux.
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«Notre hébergeur nous a dit: 'sur l'Ardèche il y a du monde'. Mais on s'est décidé pour la sortie qui a le plus de cachet, malgré cet avertissement», poursuit le Belge. Ils ont tout de même fait l'effort «de ne pas arriver trop tard» pour essayer d'éviter le pic de trafic journalier en période estivale.
Jusqu'à 3000 embarcations
Sur les berges ensoleillées mi-juillet, au moment de se lancer sur l'eau, Bastien Ruytinx, un de ses compatriotes, se veut pragmatique: «il y a du monde, on verra comment ça se passe sur l'eau». «C'est le risque, on n'a pas le choix de toute façon», se résout ce touriste venu passer seulement quelques jours dans la région.
Chaque année, environ 220.000 embarcations au total descendent la rivière qui serpente au fond de l'un des plus beaux canyons d'Europe, jusqu'à 3.000 lors d'un pic de fréquentation. Des pics qui se limitent à «huit ou dix jours dans l'été», précise le directeur général de l'Office de tourisme Vincent Orcel.
Derrière son comptoir, le patron du loueur Aigue-Vive Sébastien Papillault oriente les clients vers les différents parcours proposés sur le cours d'eau.
«Un petit peu moins d'affluence»
«C'est comme Bison futé sur les routes, l'année où il a été mis en route, les gens n'avaient pas l'habitude de l'utiliser», constate celui qui est aussi le président des loueurs de bateaux des Gorges. «Là, c'est la troisième année, on commence à avoir des personnes qui regardent l'outil préalablement à leur descente, et donc à réserver en amont pour des périodes où il y a un petit peu moins d'affluence», note-t-il.
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Pour les loueurs, l'application, disponible sur le site de l'Office de tourisme, est un gage de confiance. «Le but du jeu, c'est que les gens soient contents quand ils ont fini leur descente», souligne M. Papillault.
La «grande descente» peu empruntée
Du haut du Belvédère du Serre de Tourre, un paysage grandiose s'offre aux visiteurs. Et aussi une nette démarcation sur la rivière, entre une partie très fréquentée, qui passe notamment sous le monument naturel emblématique du Pont d'Arc, et, soudainement, trois canoës esseulés qui descendent en aval les méandres de l'Ardèche au sein de la Réserve naturelle.
«C'est la descente historique, qui est moins pratiquée que par le passé», explique Franck Cazin, président du SGGA. «Aujourd'hui, les gens sont beaucoup plus enclins à faire des petites activités de quelques heures», avance-t-il. Seule 15% de la fréquentation globale s'oriente aujourd'hui vers la «grande descente».
Avec Canoë Malin, les professionnels du tourisme et de l'environnement réunis veulent «donner des informations vulgarisées au client final pour qu'il prenne des décisions en toute connaissance de cause», plutôt que d'avoir recours à des quotas par exemple, explique Vincent Orcel.
La deuxième version de l'application, mise en place cette année, intègre une petite dose d'IA pour un «modèle apprenant» qui permet de «fortement fiabiliser» les informations, ajoute-t-il. Aux statistiques de fréquentation des quatre dernières années s'ajoutent les prévisions météo sur quatre jours (températures mini et maxi, précipitations) et la hauteur de l'eau.
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«On vise 10% de modifications de comportements», en essayant de «ne pas générer de contraintes», souvent mal acceptées, indique M. Orcel. «Mieux informer le visiteur, c'est aussi faire passer des messages sur le fait que la question n'est pas uniquement de choisir le bon endroit, le bon horaire, mais aussi finalement de s'interroger sur quel milieu naturel je vais fréquenter», pousse Franck Cazin, en gardien du milieu naturel.
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