
Une technique australienne permet de maîtriser la consommation d'eau des vignes dans les Pyrénées-Orientales
celle de l'économie
. En agriculture, cela passe d'abord par l'efficacité. Et qui dit efficacité dit souvent imaginer les moyens de favoriser l'infiltration de l'eau dans les sols, pour qu'elle profite mieux aux plantes. C'est pour cette raison que, sur les hauteurs de Fourques (Pyrénées-Orientales), dans les Aspres, des vignes sont plantées depuis quatre décennies en suivant un système mis au point en Australie il y a 80 ans.
Ce système, le « keyline design », vise à optimiser la circulation de l'eau et d'éviter que la terre soit emportée par le ruissellement, en cas de pluies torrentielles,
comme celles ayant récemment touché les Pyrénées-Orientales
. Cette technique consiste à implanter les plantes en suivant les courbes de niveau, à « plat » donc, plutôt que dans le sens de la pente comme c'est généralement le cas en zones de coteaux.
Plantées dans les années 1980, ces vignes en terrasses horizontales ont été rachetées par Jean-Marc Lafage en 1999 et portent aujourd'hui les raisins destinés aux grands vins du domaine, malgré des « terres relativement pauvres, chargées en argiles qui ont tendance à beaucoup se resserrer en été », explique le vigneron.
Si la différence de vigueur est patente avec les vignes alentour en temps de sécheresse, Antoine Lespès, qui dirige la recherche et le développement du domaine, ne veut pas tirer de conclusions définitives : « Comme nous n'avons pas de parcelle témoin dans ce secteur pour comparer, on ne peut pas juger scientifiquement de l'apport de cette façon de faire. Mais ce qui a été fait là depuis 25 ans, c'est ce dont tout le monde parle aujourd'hui, de l'hydrologie régénérative » précise-t-il.
Pourtant, sur une des parcelles les plus hautes, une partie des rangs ne suit pas exactement la courbe et les vignes qui s'y trouvent portent les stigmates de la souffrance, le sol est dénudé, alors qu'à quelques mètres de là, sur la courbe de niveau, la végétation subsiste entre les rangs et les vignes ont bien meilleure allure.
Si les effets sont tels, pourquoi cette technique aujourd'hui louée n'est pas plus mise en avant ? Parce qu'elle n'est pas vraiment compatible
avec la mécanisation
, l'utilisation des tracteurs et des machines à vendanger, nuance Jean-Marc Lafage. Lui n'y voit pas forcément un handicap, pour ses 25 ha ainsi plantés en 11 terrasses : « Quand ont fait 30 hectolitres par hectare, en cas de belle récolte sur ce type de parcelles, on n'a pas besoin de trop mécaniser. »
D'autant que les plants y sont plus espacés qu'ailleurs, « pour apporter plus de vigueur aux vignes. En fait, quand on y réfléchit, on revient un peu à ce qui se faisait voilà une soixantaine d'années » sourit-il. Et, quand s'abattent les orages, la terre ne s'écoule pas avec les flots d'eau.
En 2024, en pleine sécheresse, ces vignes ont par ailleurs fourni le double des rendements obtenus en plaine, 35 hectolitres à l'hectare contre une quinzaine. Sans transiger sur la qualité.
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