Après avoir digéré la pénalité de Silverstone, Oscar Piastri tient sa revanche en Belgique
Il y aura donc eu un homme heureux au terme de cette course soporifique. Et cet homme heureux, étrangement, est celui qui d'ordinaire, ne manifeste rien. On se souviendra donc qu'à Spa-Francorchamps, Oscar Piastri (22 ans) a montré sa joie. Et pas qu'un peu.
Pour qui ne connaîtrait pas l'Australien, on aurait pu penser qu'il venait de remporter sa première victoire - alors qu'il en compte huit, comme Lando Norris et Charles Leclerc mais avec moins de trois années de F1 -, tant il a montré son bonheur : sur le capot de sa voiture, dans les bras de ses mécanos et même dans ceux de Zak Brown, le grand patron de McLaren qui l'embrassait comme une jeune mariée.
Faut-il chercher cette joie dans ce dépassement, brillant et courageux, au freinage des Combes qu'il effectua sur son équipier Lando Norris après l'avoir suivi comme son ombre alors qu'il ne voyait rien sur cette piste encore mouillée ? Comme une rédemption de la punition infligée la veille lors de la course sprint par Max Verstappen ?
Le carnet de notes du Grand Prix de Belgique
Car il pleuvait dimanche. À Spa, il pleut très souvent mais on a craint, un moment, que le ridicule de 2021 ne se reproduise, cette mascarade de course à quatre tours sous safety-car. Car, après la moitié du tour de formation, à 15 heures, alors que l'averse noyait le circuit, la direction de course sortit le drapeau rouge. Les pilotes étaient aveuglés par les projections et, après le déluge de Silverstone, ils avaient demandé à la FIA vendredi, lors du briefing des pilotes à ne pas courir s'ils n'y voyaient goutte ou plutôt s'ils ne voyaient que des gouttes.
Sur les terres de Jacky Ickx, l'homme qui abaissa le drapeau à damiers, l'archange de la sécurité, lui M. Le Mans qui aura mis l'ACO (Automobile Club de l'Ouest) à ses pieds en refusant de courir au départ des 24 Heures, ces pilotes qui mettent leur vie en jeu ont été entendus. Le souvenir du regretté Anthoine Hubert (décédé en piste en 2019 lors de la course de F2) est ici encore très présent et la célébration la semaine dernière des dix ans du décès de Jules Bianchi rappellent combien le sport auto reste dangereux. On peut toutefois s'interroger sur ces voitures à effet de sol qui ne peuvent plus rouler sur le mouillé même quand il ne pleut pas, ou bien écouter ce merveilleux Verstappen, d'un autre temps, qui souhaite que les pilotes décident d'eux-mêmes.
Gasly : « Trente tours à défendre »
Avant que le départ ne soit finalement donné, plus d'une heure et demie après l'horaire initial, il aura donc fallu attendre le soleil puis le vent afin que la piste s'assèche suffisamment pour être praticable par ces F1. On pense à ces presque 200 000 spectateurs qui, depuis l'aube, ont guetté le spectacle de leur vie, des batailles dantesques et qui n'auront finalement eu que la joie de Piastri pour se réchauffer.
Lorsqu'il fait beau, ce tracé magique de Francorchamps partage avec la piste tout aussi magique de Suzuka l'inconvénient d'offrir des processions assommantes. Même ces Pirelli, qui d'ordinaire se désagrègent, ont tenu le coup, que ce soit les mediums ou les hards. On pourra certes célébrer la formidable remontée de Lewis Hamilton (de 18e à 7e), mais c'était sur le mouillé et grâce à son courage d'avoir chaussé le premier des slicks. On pourra aussi magnifier la bataille d'Esteban Ocon avec des gommes à la corde pour défendre sa place ou le nouveau point de son compatriote normand Pierre Gasly ou louer la course de Leclerc qui, sur sa Ferrari, sut résister aux attaques de Verstappen pour s'offrir son cinquième podium de la saison.
« C'était un peu chaud tout de même en haut du Raidillon »
Oscar Piastri
Reste que le seul souvenir de ce Grand Prix sera, hormis les interminables embouteillages qui, année après année ne font que s'aggraver et font passer le calvaire du Paul-Ricard 2018 pour une charmante kermesse de campagne, sera ce bonheur, si rare, d'Oscar Piastri.
Alors pourquoi cette euphorie chez le marmoréen Australien ? Pour connaître la réponse, il faut revenir à Silverstone et cette pénalité reçue pour le freinage derrière la voiture de sécurité qui le priva de victoire. Son manager Mark Webber racontait dimanche sur la grille qu'il fallut à son poulain trois ou quatre jours pour digérer cette injustice.
Ce succès, acquis à la Verstappen, permet à Piastri de reprendre la main sur son équipier, il est vrai handicapé par un problème de batterie dans ce premier tour où l'Australien lui reniflait, très courageusement, les échappements dans la montée de Kemmel. « Je savais que c'était une bonne opportunité, racontera-t-il avec ce calme retrouvé de la machine qu'il est. C'était un peu chaud tout de même en haut du Raidillon, mais l'aspiration m'a bien aidé. » Encore fallait-il la prendre, dans ces conditions. Verstappen ne se serait pas posé de question. L'Australien non plus, et il a bien fait.
Norris, qui a cherché à revenir sur lui pendant toute la course, a commis quelques petites erreurs qui l'auront privé de toute chance. À quelques jours de revenir en Hongrie (3 août), où Piastri s'imposa pour la première en Grand Prix, l'Australien compte à nouveau 16 points d'avance sur son coéquipier friable.

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
4 hours ago
- Le Figaro
«Garder l'équipe de France en haut de l'affiche» : malgré les absences, Fauthoux ambitieux avant l'EuroBasket
Le sélectionneur de l'équipe de France de basket a fait le point ce mardi, quelques jours après le début du rassemblement et à un peu moins d'un mois du début de l'Euro. Le match d'entraînement face au Sénégal lundi à huis clos : «Très intéressant, on a pu voir certaines choses intéressantes pour nous. Après trois jours, on voulait voir comment les joueurs allaient se comporter en termes de sérieux et d'engagement. Ces trois jours ont été chargés, beaucoup d'entraînements, les tests médicaux et les entretiens individuels, qui se sont très bien passés. Pour revenir au match face au Sénégal, c'était intéressant face à une équipe en forme. Belle cohésion, bel engagement. On a hâte de faire le stage à la Roche-sur-Yon pour intégrer les joueurs NBA.» Processus de sélection : «Il n'y a rien de défini pour savoir à quel moment on va sortir les joueurs. Cette équipe est en pleine reconstruction. Des joueurs sont partis à la retraite. On n'a pas pris Andrew Albicy dans un secteur en reconstruction aussi. S'il y a des choix faciles on les fera, sinon on prendra notre temps. On veut le meilleur résultat possible. On a une vague idée.» Publicité Ambitions : «Construire la meilleure équipe possible, on a un groupe et une équipe à bâtir, une hiérarchie aussi. Après deux ou trois semaines, on pourra fixer des objectifs plus précis. Les joueurs, le staff, le président, on vise la plus haute marche. D'autres équipes ont le même objectif. Beaucoup de secteurs repartent de zéro avec des absents majeurs, on a moins de marge mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas avoir une équipe très compétitive.» Gerschon Yabusele : «Comme chaque joueur un peu vétéran, il n'est pas le seul, j'attends qu'il accompagne bien le groupe, aussi Vincent Poirier, Isaia Cordinier, Mam Jaiteh… Ils doivent encadrer les joueurs sur et en dehors du terrain. Quand des joueurs ont des capes, il faut savoir être les grands frères pour les autres.» Les entretiens individuels : «C'était très intéressant, il y a pas mal de concurrences sur des postes clés en reconstruction. Il ressort cette volonté de faire partie de l'équipe à tout prix en mettant si nécessaire son ego de côté. Ce n'est pas forcément le même rôle en sélection qu'en club. Ça permet d'avancer dans la sérénité d'entendre notre discours mais aussi de connaître leurs attentes. On veut garder l'équipe de France en haut de l'affiche en partageant une belle aventure humaine. On veut une équipe avec des valeurs et une cohésion totale.» Ousmane Dieng et les jeunes joueurs NBA inconnus en France : «Si je les connais mieux maintenant ? Sur le terrain, non, on ne les a pas vus jouer, même s'ils ont travaillé individuellement. On a pu échanger avec eux. C'est important de connaître le caractère des uns et des autres. Ils ont en tout cas hâte de porter le maillot de l'équipe de France. C'est pour cela que j'ai hâte de voir tout le monde sur le terrain, on va les observer, les évaluer. J'ai parlé d'évaluation aussi dans ces entretiens, certains sont partis jeunes aux États-Unis et n'ont que peu jouer. Ils veulent prouver qu'ils ont le niveau international.» L'expérience ne s'achète pas mais se construit. Freddy Fauthoux L'absence de Mathias Lessort, présélectionné mais finalement forfait : «On a vu son impact aux JO et en Euroligue. On peut avoir l'un des meilleurs secteurs intérieurs au monde mais le vivier est énorme. Vincent Poirier et Mam Jaiteh au moins ont un cursus Euroligue qui fait envie à beaucoup de nations… Ça a été un crève-cœur pour Mathias, il voulait absolument faire partie de cette campagne. Mais sa cheville a dit non… Il va nous manquer, c'est sûr. C'est encore une marge qui se réduit sans lui. Mais je crois à la force du collectif et de l'équipe. Les joueurs qui sont là sont d'un excellent niveau. On va essayer de construire le meilleur groupe possible.» Publicité Théo Malédon : «On connaît le parcours de Théo. Sa décision de revenir jouer en Europe et à l'Asvel a été importante pour lui, il a pu montrer tout son talent. On a beaucoup de joueurs qui ont performé à ce poste, Matthew Strazel, Sylvain Francisco, Franck Ntilikina et Théo Malédon. On prendra peut-être les quatre ou non, il n'y a pas de hiérarchie. On peut presque ajouter Nadir Hifi et Elie Okobo. Les 15 premiers jours seront donc très intéressants pour la suite.» Le capitaine : «On devrait valider cela demain (mercredi). Il faut que ce soit un vrai relais sur et en dehors du terrain. Il faut qu'on parle avec lui et les cadres.» État d'esprit : «Beaucoup de joie excitation et hâte d'y aller. C'est un honneur d'être à la tête de l'équipe de France de basket, on représente des clubs, des amateurs, des gens qui aiment le basket. C'est une responsabilité forte mais qui donne envie d'y aller. Il reste un mois avant le premier match officiel, beaucoup de travail à faire mais l'envie et la passion sont là». Comment profiter de l'héritage des JO : «L'identité de toutes les équipes de France, c'est être fort défensivement, on ne peut pas passer à côté. C'est très dur de travailler en si peu de temps sur l'expérience qui ne s'achète pas mais se construit. On va essayer de gagner du temps vite sur les matchs de préparation, montrer des images du passé. Mais se baser sur une défense forte et aussi sur ce que l'équipe a fait sur la deuxième partie des JO». Propos recueillis en conférence de presse


L'Équipe
4 hours ago
- L'Équipe
Après son abandon sur le Tour de France, Remco Evenepoel renonce à la Clasica San Sebastian
Comme pressenti après son abandon lors de la 14e étape du Tour de France, Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) va faire l'impasse sur la Clasica San Sebastian, prévue le samedi 2 août. Si la chance qu'il participe à la Clasica San Sebastian après son abandon sur le Tour de France était infime, il a été confirmé que ce ne sera pas le cas. Vainqueur à trois reprises, en 2019, 2022 et 2023, le coureur belge (25 ans) avait abandonné dans le Tourmalet, lors de 14e étape du Tour de France, en raison d'un épuisement physique et mental. Il avait notamment pris part à la Grande Boucle avec une côte cassée. Interrogé par Het Laastse Nieuws, Koen Pelgrim, l'un des entraîneurs du Wolfpack, a écarté la possibilité de le voir sur la Clasica San Sebastian « Ce n'est pas une option. Nous voulons d'abord nous assurer qu'il se remette complètement du Tour et qu'il recharge ses batteries », a-t-il expliqué. Préparation tronquée pour les Mondiaux « Rien n'a encore été décidé concernant la suite de son programme », a ajouté l'entraîneur néerlandais. La préparation du Belge pour les Championnats du monde à Kigali (Rwanda) fin septembre et pour les Championnats d'Europe en Drôme Ardèche début octobre demeure, par conséquent, incertaine. Si l'ensemble des coureurs qui prendront part à la course ne sont pas encore connus, Isaac Del Toro (UAE), Juan Ayuso (UAE) et Giulio Ciccone (Lidl-Trek) auront une réelle carte à jouer.


Le Parisien
5 hours ago
- Le Parisien
Football : « Mamba mentality », le nouveau maillot extérieur du Barça rend hommage à Kobe Bryant
« Le mieux est le seul choix possible ». C'est par cette légende que le FC Barcelone dévoile, ce mardi, son nouveau maillot extérieur pour la saison 2025-2026. Il s'agit du fruit d'une collaboration entre l'équipementier Nike et la marque de Kobe Bryant révélé à travers une vidéo postée sur les réseaux sociaux du club catalan. « Cette collaboration s'inscrit dans le cadre de la collaboration entre la marque de la légende de la NBA et le FC Barcelone, née de la culture commune d'excellence sportive qui caractérisait Bryant et qui est ancrée dans l'ADN du FC Barcelone, écrit le club catalan dans un communiqué. Cette nouvelle étape renforce l'union entre Nike et le FC Barcelone, avec pour objectif d'étendre l'influence de la Mamba mentality et d'inspirer les nouvelles générations de sportifs, sur le terrain et en dehors. » L'ouverture du clip est signée Alexia Putellas , fidèle au maillot blaugrana depuis 2012, puis Ballon d'Or féminin 2021 et 2022. Autour d'elles, d'autres figures du club s'adonnent à un toro. Un jeu où une personne placée au milieu d'un cercle formé par le reste des joueurs cherche à interrompre des passes entre ces derniers. Tous portent la nouvelle pièce maîtresse du vestiaire. Un maillot jaune, accompagné d'une bordure bleu et noir au col et au bout des manches, sur lequel figurent le blason catalan et le logo Spotify. Sans oublier l'emblème de la célèbre marque à la virgule remplacé par le « Kobe Sheath ». Une épée dans un fourreau qui représente la marque du basketteur Kobe Bryant, décédé dans un accident d'hélicoptère en 2020.