logo
À Arcachon, le chic s'imite en toute discrétion

À Arcachon, le chic s'imite en toute discrétion

Le Figaro4 days ago
LES FAUX STYLES DE VACANCES - Dans cette série consacrée aux codes vestimentaires locaux, cap sur le bassin d'Arcachon. Où le style estival ne se mesure pas au bronzage, mais à l'élégance du polo ou d'un pull sur les épaules.
Ils sont venus, ils sont tous là. Entre une glace vanille-miel-pignon et une tentative de créneau en SUV (électrique) devant la jetée Thiers, Arcachon voit débarquer sa colonie de vacanciers. Le temps de leurs congés, ils adoptent les codes vestimentaires des locaux, comme on endosse un rôle de saison. Le style local n'est pas exubérant. Il est feutré, calibré, sous contrôle.
Les touristes déambulent entre dune et cabanes à huîtres comme s'ils avaient toujours vécu là ou, du moins, comme s'ils tenaient absolument à ce que tout le monde le pense. Le vestiaire local ? Un subtil mélange de décontraction étudiée, d'esprit riviera et d'accents de vieux bassin. Subtil… ou pas.
Arcachon, Pyla, Cap Ferret : même partition
Au Pyla comme au Ferret, la même silhouette domine : celle du « vieux chic ». Hommes en polo col relevé, femmes en chemise-robe ceinturée, espadrilles neuves et chapeau de paille bien droit. Héritage bourgeois, couleurs classiques, matières nobles mais jamais tapageuses.
Dans une petite boutique multimarques d'Arcachon, on anticipe dès juin le retour de cette clientèle estivale. « Ce qui marche le plus pour les femmes, ce sont les robes en coton, les pantalons en lin, les chemises amples… et les sacs en osier », détaille Jeanne, la vendeuse. Le ton est donné : légèreté, naturel, et surtout, rien de tape-à-l'œil.
Publicité
« On vend surtout des basiques. C'est une clientèle discrète, souvent plus âgée. Le polo, c'est un indispensable. Le bleu marine pour les plus classiques, le rose fuchsia ou vert pour ceux qui veulent un peu de couleur l'été. C'est la pièce la plus populaire chez les hommes mais les femmes le portent aussi, parfois version robe. Les locaux le portent naturellement, mais ils ne s'habillent pas pour se faire remarquer. »
Un polo pour les gouverner tous
Entre les cabanes du village de l'Herbe, au Cap-Ferret.
M.studio - stock.adobe.com
Ici, le style suit une ligne claire. Chez les hommes : polo col relevé, pull posé sur les épaules, mocassins ou chaussures bateau en cuir souple. Chez les femmes : robe polo ou chemise ceinturée façon robe, chapeau de paille bien droit. Un look décontracté, mais parfaitement orchestré.
Cette esthétique discrète mais codée saute aux yeux de ceux qui vivent ici à l'année. Cécile, 42 ans, professeure de sport, observe : « Certains ont vraiment un style de villégiature très étudié. Chemise blanche, chapeau de paille, même la couleur des espadrilles semble réfléchie. Et à côté de ça, tu as des gens en maillot de bain, tongs et sac plastique au supermarché du coin. »
Sophie, 29 ans, RH, note pour sa part une montée du mimétisme : « Les gens qui viennent l'été veulent se fondre dans le décor. Ils achètent une robe un peu chic, un panier, ils remontent leur col de polo. » Et d'ajouter, mi-amusée : « J'en vois certains avec leur Ralph Lauren bien visible. Là, on n'est plus dans le subtil… »
La vendeuse confirme : « Le polo Ralph, c'est la référence. Beaucoup de touristes le demandent. Pour certains, c'est presque devenu un souvenir de vacances. »
Publicité
« Un bal de contrefaçons »
Et puis il y a Jean-Pierre, 74 ans, retraité. Pour lui, Arcachon est en train de sombrer. « Tout le monde se prend pour un héritier. Ils mettent leur plus beau chapeau Panama pour acheter un magnum de rosé au Carrefour Market. C'est un bal de contrefaçons. Le style ici, autrefois, c'était du vrai chic. Discret. Élégant. Aujourd'hui, c'est du clinquant. Une marinière ne fait pas un marin, et un polo ne fait pas un gentleman. Tout le monde veut avoir l'air du coin, mais plus personne n'a d'élégance. »
Le conseil du Bassin : faire moins, mais mieux
À Arcachon, moins on en fait, plus on a l'air d'en être. Le look « vieux chic » n'est pas tant une question de prix qu'une question de dosage. Une robe chemise ? Oui, mais sans logo. Un polo ? Bien sûr, mais bien coupé. Un panier ? Parfait, mais pas un faux « osier » plastique qui couine.
Le Bassin en a vu d'autres, et son style aussi. Ici, on n'est jamais aussi bien habillé que quand on a l'air de ne pas y penser. Les vacanciers, eux, finiront par comprendre : ici, on ne devient pas Arcachonnais en un week-end. Même avec un polo Ralph Lauren, fuchsia ou pas.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

L'improbable bromance estivale entre JD Vance et le ministre britannique des Affaires étrangères
L'improbable bromance estivale entre JD Vance et le ministre britannique des Affaires étrangères

Le Figaro

time17 hours ago

  • Le Figaro

L'improbable bromance estivale entre JD Vance et le ministre britannique des Affaires étrangères

En vacances au Royaume-Uni avec sa famille, le vice-président américain a passé quelques jours en compagnie de David Lammy. Les deux hommes, que tout semble séparer, n'en ont pas moins affiché une amitié et une complicité forte. On les croirait plus vieux amis du monde. Le vice-président américain JD Vance et le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy se sont adonnés à une partie de pêche champêtre, sous l'œil des photographes, ce vendredi 8 août. Les deux hommes en chemisette semblent deviser avec complicité, comme s'ils se connaissaient depuis toujours. Rien pourtant ne semble les rapprocher à première vue, comme le relève la BBC : l'un est un conservateur qui a qualifié, sur le ton de l'humour, le Royaume-Uni de «premier pays islamiste du monde», l'autre un socialiste favorable au multiculturalisme. Depuis plusieurs mois, Vance et Lammy se sont souvent retrouvés, et les journalistes britanniques notent que leur foi catholique les rassemble et les a notamment poussés à assister à la messe ensemble lors d'une précédente entrevue à Washington. Tous deux étaient également côte à côte à Rome pour assister aux funérailles du pape François. David Lammy et JD Vance à Chevening House. PA Photos/ABACA Publicité À l'occasion de ses vacances en famille au Royaume-Uni et avant d'aller passer du temps en Écosse, le second personnage des États-Unis a donc fait une halte à Chevening House, dans le Kent, une résidence d'été mise à la disposition des membres les plus éminents du gouvernement britannique. Compétition de pêche Ces journées familiales ponctuées d'échanges devant les journalistes auront été l'occasion d'une mise en scène soignée visant à illustrer la «relation spéciale» qu'entretiennent le Royaume-Uni et les États-Unis. Laquelle relation, a déclaré Vance sur le ton de la plaisanterie, aurait été mise à mal par une compétition sans merci entre leurs enfants, ceux du vice-président américain ayant pêché toutes les carpes tandis que ceux du ministre britannique rentraient bredouilles... Lire le dossier Sur les traces de JD Vance «Je dois dire que nous sommes devenus bons amis et que nos familles s'apprécient réciproquement», a encore déclaré JD Vance. Parmi les propos échangés devant les journalistes, dans un impressionnant salon de ce manoir du XVIIe siècle qui semble avoir fait grande impression aux hôtes américains de ce séjour à la campagne, les deux hommes ont fait part de ce qui les rapprochait, notamment l'absence de leur père durant l'enfance, comme le relève encore la BBC.

«Chaque image peut être détournée par des pédocriminels» : la ministre du Numérique alerte les parents qui publient des photos de leurs enfants
«Chaque image peut être détournée par des pédocriminels» : la ministre du Numérique alerte les parents qui publient des photos de leurs enfants

Le Figaro

time19 hours ago

  • Le Figaro

«Chaque image peut être détournée par des pédocriminels» : la ministre du Numérique alerte les parents qui publient des photos de leurs enfants

Dans La Tribune dimanche, Clara Chappaz cosigne un appel invitant les parents à bien réfléchir avant de poster sur les réseaux sociaux des photos de vacances de leurs enfants : «En aura-t-il honte dans dix ans ? Est-ce que je le protège en l'exposant ?» «Une image sur deux utilisée sur les sites pédocriminels vient des photos d'enfants que nous publions nous-mêmes sur les réseaux sociaux», alerte la ministre déléguée chargée de l'IA et du numérique, Clara Chappaz, dans une tribune publiée par La Tribune dimanche. Dans ce texte qu'elle cosigne avec la directrice de l'Observatoire de lutte contre les violences numériques Véronique Béchu, et l'ancienne cheffe de l'Office mineurs Gabrielle Hazan, la ministre invite les parents à se méfier du «sharenting», mot formé par la contraction de «sharing» et «parenting» pour désigner le fait de partager des moments familiaux avec ses enfants sur les réseaux sociaux. «Ces échanges sont devenus si banals, dans le prolongement du partage de nos propres vies, que nous avons cessé de les interroger» constatent les auteurs du texte, «mais ces publications peuvent ouvrir la porte à une exploitation dont on ignore souvent l'ampleur». En effet, ajoutent-elles, «les réseaux de communication pédocriminels mondialisés sont nourris par notre insouciance numérique», surtout «à l'ère de l'IA générative», et «ce que vous postez aujourd'hui peut ressurgir demain dans un contexte déroutant, douloureux, voire dangereux». Publicité Respect de leur vie privée Et de suggérer quelques questions que les parents doivent se poser avant de publier une photo de leurs enfants sur les réseaux sociaux : «En a-t-il envie ? En a-t-il besoin ? En aura-t-il honte dans dix ans ? Est-ce que je le protège en l'exposant ? Comment cette photo peut être réutilisée ?» Les enfants, rappelle cette tribune, ont aussi le droit au respect de leur vie privée, d'autant que ces images resteront en ligne indéfiniment. Les trois auteurs citent une étude selon laquelle «à 13 ans, un enfant compte en moyenne 1300 publications à son sujet, la plupart mises en ligne par ses parents». Les parents ont aussi la responsabilité d'éduquer les enfants au numérique en transmettant les bons réflexes, surtout dans un contexte où des enfants de plus en plus jeunes sont présents eux-mêmes sur les réseaux sociaux. «Nous avons une responsabilité collective et éducative : leur apprendre ce que sont le consentement et le droit à l'image, et les protéger d'un accès trop précoce aux réseaux sociaux, dont ce phénomène est l'un des maux» estiment les auteurs. À lire aussi Comment les réseaux sociaux formatent nos enfants Celles-ci n'invitent pas les parents à ne plus prendre de photos de famille ni même à ne plus les partager avec leurs proches, mais à «réapprendre à le faire autrement», faisant valoir qu'une «photo envoyée par message privé n'a pas le même impact qu'une mise en ligne publique» et qu'une «image floutée, cadrée à distance protège davantage qu'un portrait».

«On entretient avec malice la légende» : Cap Ferret et le Pyla, les vraies-fausses rivales du bassin d'Arcachon
«On entretient avec malice la légende» : Cap Ferret et le Pyla, les vraies-fausses rivales du bassin d'Arcachon

Le Figaro

time21 hours ago

  • Le Figaro

«On entretient avec malice la légende» : Cap Ferret et le Pyla, les vraies-fausses rivales du bassin d'Arcachon

«On entretient avec malice la légende» : Cap Ferret et le Pyla, les vraies-fausses rivales du bassin d'Arcachon «On entretient avec malice la légende» : Cap Ferret et le Pyla, les vraies-fausses rivales du bassin d'Arcachon «On entretient avec malice la légende» : Cap Ferret et le Pyla, les vraies-fausses rivales du bassin d'Arcachon Biarritz et Bayonne plus que jamais rivales : «Même sur Meetic, les mecs de là-bas on les ghoste» Le Figaro Magazine vous propose en sept épisodes de découvrir les spécificités historiques et culturelles de certaines villes concurrentes. LES VILLES RIVALES (5/7) - Pendant longtemps les habitants du Pyla n'ont eu en face d'eux qu'un banc de sable planté par endroits de pins. Le développement urbain du Cap Ferret, l'attrait d'un site d'une beauté exceptionnelle mais fragile, a fini par créer une rivalité entre les deux rives du bassin d'Arcachon. «Tu nous trahis ! » Quand il entend ses amis lui crier leur déception de cette façon, Jean-Louis Debré ne comprend pas leur reproche. Son crime ? Avoir acheté une maison au Cap Ferret, sur la rive ouest du bassin d'Arcachon, lui qui, jusqu'ici, habitait au Pyla, sur la rive orientale. Ce jour-là, l'ancien ministre et ancien président du Conseil constitutionnel a compris que la rivalité entre ces deux endroits n'était pas une légende. Il suffit d'ailleurs d'interroger quelques habitants de ces lieux pour comprendre rapidement que chacun considère son territoire comme le plus beau. « Je viens depuis cinquante ans au Cap Ferret et j'ai dû traverser seulement une dizaine de fois le bassin, explique Luc. Et encore c'était pour prendre le train à Arcachon, et rentrer à Paris. » « Mes parents ont acheté une maison au Pyla, j'y vais depuis mon enfance et je ne suis jamais allé au Cap Ferret ! » répond Benjamin. « Une rivalité ? Non, il n'y en a pas », réplique…

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store