Emmanuel Macron annonce le prêt de la tapisserie de Bayeux au Royaume-Uni
L'immense broderie exécutée au XIe siècle sur des pièces de lin n'a quitté Bayeux qu'à deux reprises. Sous Napoléon, lorsqu'elle a été rapatriée à Paris par crainte d'une invasion anglaise. Et durant la Seconde Guerre mondiale, quand les Allemands l'ont transférée au Louvre.
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Pour la troisième fois, et en guise de preuve d'amitié, la tapisserie de Bayeux va à nouveau être déplacée et prendre la direction du British Museum de Londres. Elle y restera de septembre 2026 à juin 2027 en échange de pièces médiévales issues du trésor archéologique de Sutton Hoo, a annoncé Emmanuel Macron mardi à Westminster dans le cadre de sa visite d'Etat .
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Le projet d'un tel prêt au Royaume-Uni avait déjà été annoncé par Emmanuel Macron en 2018, à l'occasion du sommet franco-britannique de Sandhurst. Mais il avait provoqué une levée de boucliers parmi les conservateurs du musée de Bayeux, où elle est actuellement exposée. À l'époque, des experts internationaux avaient prévenu: en cas de prêt, la tapisserie de Bayeux devrait impérativement être consolidée et ses microdéchirures, réparées. Quant au maire de la ville, Patrick Gomont, il se montrait plus que dubitatif sur cette traversée de la Manche qui le priverait de «son» chef-d'œuvre.
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Un geste pour un pays « partenaire, allié, ami »
Six ans plus tard, aucune restauration d'envergure n'a été faite sur cet ouvrage à la fois classé monument historique et sur le registre de la mémoire du monde de l'Unesco. Emmanuel Macron, qui a parfois les idées fixes, et veut faire un grand geste vis-à-vis du Royaume-Uni, son «partenaire, allié, ami», n'en a cure.
On ne sait comment sera transportée la grande et fragile tenture de 70 mètres, ni par qui. La traversée sera en tout cas épique, et sans doute onéreuse: l'ancienne directrice du musée de Bayeux avait raconté, en 2018, qu'il avait fallu, un jour, 20 personnes pour parvenir à déplacer la tenture de quelques centimètres à l'intérieur de sa vitrine, afin d'éviter des tensions et des déchirures !
Aujourd'hui, les conservateurs semblent résignés face à la nécessité diplomatique, et les élus normands, se montrent conciliants. À Philippe Bélaval, ancien conseiller culture du président, envoyé en mission sur place ces derniers jours pour calmer les esprits, ces derniers auraient donné leur accord de principe. « Ce serait un beau message de réconciliation après le Brexit «, a indiqué le président de la région Normandie, Hervé Morin.
Quoi qu'il en soit, le retour de la tapisserie est prévu à temps pour les célébrations du millénaire de Guillaume le Conquérant, en 2027, que la région Normandie compte célébrer en grand. Entre-temps, le musée sera fermé pour rénovation, tempo qui a dû sembler parfait à l'Élysée et au maire, puisque la tenture attire chaque année 400 000 visiteurs.
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38 millions de travaux
Présenté verticalement depuis 1983, dans un long couloir en « U », ce « récit brodé » racontant la conquête de l'Angleterre en l'an 1066 par Guillaume, duc de Normandie, devenu par la suite Guillaume le conquérant, est aujourd'hui mal installé. La présentation fait subir des tensions importantes au textile. Après travaux, la tapisserie sera inclinée, et présentée dans une extension de 11 000 m², qui respectera une température de 19 °C, un taux d'hygrométrie de 50 %, et 50 lux maximum de lumière.
Le coût du projet est de 38 millions d'euros. Il sera financé par la région Normandie et le département du Calvados à hauteur de 10,5 millions d'euros chacun, et 7 millions par la ville de Bayeux. L'État prendra par ailleurs en charge l'intégralité des coûts de restauration de la tapisserie, soit 2 millions d'euros.
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