Or : le Bullion de la Monnaie de Paris, le placement inédit pour investisseurs anxieux
« Nous allons redonner naissance au Bullion, cette pièce de monnaie vendue pour son poids en métal précieux », se réjouit Marc Schwartz, président-directeur général de la Monnaie de Paris. Effectivement, si le Bullion est à la base une invention française, émanant du Surintendant des Finances sous Louis XIII, les investisseurs doivent désormais se tourner vers des fournisseurs étrangers pour s'en procurer.
« Aujourd'hui, les collectionneurs peuvent acquérir sur le marché secondaire des pièces anciennes comme les Louis d'or ou les Napoléon. Quant aux investisseurs, ils peuvent acheter de l'or sous forme de lingots, lingotins ou de Bullions étrangers - l'American eagle, le Britannia, le Krugerrand ou encore le Philharmonic -, mais pas des Bullions français », met en avant Marc Schwartz.
4 pièces lancées début 2026
Fabriquée dans la capitale sur commande, l'offre de Bullions de la Monnaie de Paris comprendra 4 pièces à la dénomination différente : une once, une demi-once, un quart d'once et un dixième d'once. Il faudra cependant encore patienter pour s'offrir ces pièces d'or. Les billions « made in France » ne seront lancés que courant du premier trimestre 2026.
Initialement, la Monnaie de Paris tablait sur une sortie fin 2024. « L'année dernière a été très dynamique pour la Monnaie de Paris, avec un chiffre d'affaires en hausse de 20 % et un résultat net en hausse de 47 %, en raison notamment de notre forte mobilisation à l'occasion des Jeux Olympiques. Nous avons donc décalé le lancement du Bullion qui sous-tend par ailleurs un fort investissement sur notre système d'information notamment pour l'identification et la connaissance du client », justifie Marc Schwartz. La fabrication des médailles olympiques n'a toutefois pas été une sinécure. Une centaine a été renvoyée à la suite de craquelures apparues rapidement suscitant un important émoi.
La complexité technique émane aussi de la dualité du Bullion de la Monnaie de Paris. Il sera en effet possible d'acheter un Bullion soit sous forme physique - l'investisseur recevra alors sa pièce et charge à lui de la conserver en sécurité -, soit sous forme dématérialisée. « Cette double offre est inédite », souligne Marc Schwartz. En choisissant cette version dématérialisée, la pièce ne sera pas frappée mais la Monnaie de Paris conservera en compte l'équivalent en or du Bullion acheté par l'investisseur.
Un Bullion dématérialisé pour concurrencer l'or papier
De quoi éviter à l'acquéreur certains frais liés à l'achat d'or physique comme la location d'un coffre-fort et la souscription d'une assurance. Ces frictions peuvent d'ailleurs inciter à privilégier les placements gagés sur l'or, comme des ETF ou des fonds investis dans des sociétés minières aurifères, au détriment de l'achat direct du métal précieux. Si l'investisseur change d'avis, il pourra a posteriori transformer son Bullion numérique en pièce d'or palpable.
Sous format dématérialisé, le détenteur d'un Bullion supportera tout de même des frais de conservation dans les comptes de la Monnaie de Paris. « Nous ne communiquons pas à ce stade sur le montant des frais de garde. Ils seront précisés au lancement effectif de l'offre », précise le PDG de la Monnaie de Paris. L'institution ne communique pas, non plus, pour le moment sur le montant du premium. C'est-à-dire la commission facturée, à l'achat, qui s'ajoute au prix de l'or. « Par souci de compétitivité, cette marge devra tenir compte des pratiques de marché », assure néanmoins le patron de la Monnaie de Paris.
Autre caractéristique de la version dématérialisée du Bullion : elle bénéficiera d'une garantie de rachat au prix de marché diminué d'une commission non précisée à ce stade. Ainsi, les investisseurs ayant préféré l'offre numérique n'auront pas nécessairement besoin de demander la fabrication de leur pièce pour la revendre.
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