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Stars et faits divers: la fille de Lana Turner poignarde l'amant de sa mère

Stars et faits divers: la fille de Lana Turner poignarde l'amant de sa mère

24 Heures19-07-2025
Stars et faits divers (4/8)

Le jour où la fille mineure de Lana Turner poignarda l'amant de sa mère
C'était en 1958 et le scandale fut énorme. Plusieurs instances tentèrent de l'étouffer, jusqu'à aboutir à la relaxe de la jeune femme. Mais des rumeurs surgies plus tard suggèrent une autre version des faits.
Pascal Gavillet
Une star hollywoodienne, un gangster notoire et une fille mineure: les ingrédients parfaits pour un scandale.
MONTAGE TAMEDIA-F.G.
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En bref : L'actrice Lana Turner entretenait une relation tumultueuse avec le gangster Johnny Stompanato.
La fille de Turner, âgée de 14 ans, a poignardé mortellement Stompanato en 1958.
L'enquête du coroner conclut rapidement à la légitime défense pour Cheryl Crane.
Des rumeurs persistent sur l'implication directe de Lana Turner dans le meurtre.
De 1952 à 1978, le magazine «Confidential» battit des records de tirage aux États-Unis, en particulier à Hollywood. Ancêtre de la presse à scandale, il traquait les fonds de poubelles, exhumait les rumeurs et faisait ses choux gras du malheur des stars. En avril 1958, un fait divers va lui assurer un succès plus fracassant que jamais. À cette époque, Lana Turner, star au glamour incontestable, se trouve à un tournant. Après avoir quitté la MGM, dont elle fut l'une des actrices les plus rentables, elle trouve un second souffle à la 20th Century Fox, où elle va tourner «Peyton Place», grosse production de Jerry Wald tirée d'un best-seller qui donnera plus tard naissance à un célèbre feuilleton.
Réseau de prostitution et chantage sexuel
Côté vie privée, elle sort depuis quelques mois avec un certain Johnny Stompanato. D'origine italienne, celui-ci fraye avec la mafia et s'est fait connaître du milieu en devenant l'homme de main et le chauffeur d'un autre mafioso célèbre, Mickey Cohen. Rusé et malin, Stompanato gravit les échelons du banditisme, monte des commerces destinés à couvrir ses activités et à blanchir l'argent qu'il gagne frauduleusement. Comme une bijouterie à Los Angeles. En parallèle, il dirige aussi un réseau de prostitution et de chantage sexuel.
Sa richesse lui permet de fréquenter les stars. Il multiplie les conquêtes, strip-teaseuses ou actrices. Parmi ces dernières, Lana Turner, qui régna sur le cinéma américain de la fin des années 30 au mitan des années 50. Mais l'homme n'est pas un tendre. Et il lui arrivait fréquemment de passer ses nerfs sur Lana Turner. Exemple en septembre 1957, lors d'un tournage que Turner faisait à Londres en compagnie de Sean Connery. Stompanato se vit interdit de plateau par l'actrice qui dut faire appel à Scotland Yard pour obtenir son éloignement. Le 4 avril 1958, une autre dispute éclate. Son origine? Peut-être le fait que Stompanato se vit refuser l'accès à la soirée des Academy Awards, le 28 mars, ce qui l'avait mis dans une rage folle, allant jusqu'à frapper l'actrice. Dans tous les cas, cela recommence le 4 avril. Mais ce soir-là, ils ne sont pas seuls à la maison.
Les ingrédients du scandale
Cheryl Crane, fille unique que Lana Turner avait eue en secondes noces avec l'acteur Steve Crane, regarde un programme à la télévision dans une autre pièce. Elle entend les cris de Stompanato et les hurlements de sa mère. Il menace de la tuer, ainsi que sa fille. Celle-ci s'empare d'un couteau de cuisine, surgit dans la chambre à coucher et poignarde l'amant à l'estomac, alors que sa mère tente de le faire sortir de la pièce. Il s'effondre, une mare de sang apparaît. Les deux femmes ne le savent pas encore, mais Johnny Stompanato vient de mourir. Et celle qui l'a poignardé, Cheryl, est encore mineure. Elle n'a que 14 ans.
Lana Turner au sommet du glamour.
IMAGO/CAPITAL PICTURES
Tous les ingrédients pour provoquer un scandale sont présents. Celui-ci fut énorme. Plus de 100 journalistes se pressèrent pour assister à l'enquête du coroner le 12 avril. On frôla l'émeute. Après quatre heures d'auditions de témoins et plus de vingt minutes de délibération, le qualificatif d'homicide fut retenu. Vu l'âge de l'accusée, l'affaire fut renvoyée devant un tribunal pour mineurs. Puis Cheryl Crane relaxée pour légitime défense.
Fugues et tentatives de suicide
En effet, après dix-huit jours d'emprisonnement, la jeune fille quitte, libre, le tribunal, l'enquête ayant conclu que son acte avait été commis dans le but de protéger sa mère. Elle est alors confiée à sa grand-mère. Cependant, la jeune femme, désormais suivie par des psychiatres, devient de plus en plus instable, fait des fugues et tente à plusieurs reprises de se suicider. La famille de Stompanato réclame des dommages et intérêts, les clans s'affrontent, et les tabloïds révèlent tout au grand jour. On publie des photos de Turner témoignant devant la cour, et pas un jour ne se succède sans nouveaux éléments.
Pourtant, et c'est aussi ce qu'il y a de troublant dans cette affaire, il n'y a pas eu de procès proprement dit, mais juste une enquête du coroner menée extrêmement rapidement, ce qui suscita à l'époque bon nombre de commentaires. Alors que Cheryl Crane, évitant une Cour criminelle, est jugée uniquement lors d'une audience publique destinée à connaître précisément les causes du décès, l'enquête, bien moins formelle qu'un procès, se trouve expédiée en quelques jours. Comme si on avait voulu étouffer, ou en tout cas minimiser l'affaire.
Une enquête d'un coroner en lieu et place du procès.
IMAGO/PICTURELUX
À cela plusieurs explications, en rapport avec la personnalité des personnes incriminées dans cette affaire. Lana Turner se trouvait alors au sommet de sa carrière et de sa gloire, et la MGM ne tenait pas trop à ce qu'un scandale éclabousse la firme au lion. Stompanato, gangster notoire, était un ami de plusieurs figures de la pègre, ce dont les autorités locales étaient parfaitement conscientes. La police, la MGM et les autorités avaient donc intérêt, conjointement, à ce que l'affaire ne fasse pas trop de vagues pour protéger la star et la réputation du studio. D'ailleurs, selon plusieurs biographes, le studio MGM aurait envoyé des avocats et des attachés de presse pour encadrer les événements. Un attaché de presse de la MGM aurait même écrit le discours de Lana Turner, en larmes lors de l'enquête publique.
À cela s'ajoute l'âge de l'accusée, 14 ans. L'enfant avait agi en voulant défendre sa mère et il n'était pas compliqué de démontrer que le coup mortel porté à Stompanato était le fait d'une adolescente inexpérimentée. In fine, il n'y aura donc pas de procès criminel, et Lana Turner ressort même grandie de toute cette affaire, alors que certains médias avaient prédit sa chute. Mieux, elle va dans la foulée accepter le rôle principal de la nouvelle version d'«Imitation of Life» que doit réaliser Douglas Sirk. Réalisé au printemps 1959, ce mélodrame flamboyant et sublime permet à la star de tenir l'un de ses plus grands rôles et de remettre à flot Universal Pictures. Ce sera l'une de ses dernières compositions, même si on l'a revue de temps à autre, notamment dans la série «Falcon Crest» en 1982. La star est décédée le 29 juin 1995 à Los Angeles.
La naissance d'une rumeur
Mais, au fil des années, des rumeurs ont fait leur apparition. Selon celles-ci, ce serait en fait Lana Turner elle-même qui aurait poignardé Johnny Stompanato après l'avoir découvert au lit avec sa fille après un rapport sexuel. Ces spéculations proviennent en l'occurrence de biographes, comme le chroniqueur Darwin Porter, de journalistes ou de personnes proches de Hollywood. En 1992, le policier Fred Otash parle d'une mise en scène qu'il aurait lui-même arrangée en accord avec l'avocat Jerry Giesler. Affirmation venue d'on ne sait où.
Les trois «acteurs» de l'affaire.
IMAGO STOCK&PEOPLE
En 1988, Cheryl Crane, publiant ses mémoires, «Detour: A Hollywood Story», réaffirme sa responsabilité, sans jamais accuser sa mère. Pourtant, Lana Turner elle-même aurait déclaré à l'époque au chef de police qu'elle avait tué son amant. Mais où se trouve ce témoignage? Le coiffeur de la star, Eric Root, a également écrit en 1996 dans un livre qu'elle le lui aurait confié. Propos démentis par Cheryl Crane. Dans ses mémoires, le styliste Sydney Guilaroff livre à son tour un témoignage qui va dans le même sens, tout en restant dans le flou. En bref, il n'y a jamais eu de révélation officielle ou de preuve indiscutable que Lana Turner ait tué Johnny Stompanato. Nous en resterons donc là.
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Pascal Gavillet est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1992. Il s'occupe principalement de cinéma, mais il lui arrive aussi d'écrire sur d'autres domaines. En particulier les sciences. A ce titre, il est également mathématicien. Plus d'infos
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Sydney Sweeney a de bons «gènes»: anatomie d'un embrasement politique
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Et aux yeux des Européens, l'affaire aurait pu en rester là. Mais pas aux États-Unis. De l'autre côté de l'Atlantique, la Toile, les médias et le monde politique s'embrasent. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Des bons gènes ou des bons jeans? La raison: dans les spots publicitaires, la voix du narrateur énonce que Sydney Sweeney a des « great jeans », soit des superbes jeans. Or, en anglais, la prononciation des pantalons de toile est la même que celle du mot «gènes». On peut donc entendre «Sydney Sweeney a de superbes gènes». Une confusion malheureuse? Pas vraiment. Dans l'un des clips, aujourd'hui supprimés des réseaux sociaux, Sweeney affirmait même: «Les jeans se transmettent des parents aux enfants, ce qui influence comme la couleur des cheveux, la personnalité ou encore des yeux. Mes jeans, eux, sont bleus.» Résultat: Sweeney et la marque ont rapidement été accusés par les milieux progressistes de faire une ode aux gènes de l'actrice – blanche et blonde – et de défendre un eugénisme raciste. Et même de défendre la suprématie blanche. «La campagne intervient à un moment où les États-Unis connaissent une évolution culturelle centrée sur la blancheur», écrit ainsi le quotidien britannique «The Guardian» , résolument critique. Dans le camp républicain, la réaction est tout autre: la campagne séduit et l'actrice est portée aux nues. 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