
Droits de douane : l'UE prépare ses « contre-mesures » après la surenchère de Trump
« Imposer des droits de douane de 30% sur les exportations de l'UE perturberait les chaînes d'approvisionnement transatlantiques essentielles, au détriment des entreprises, des consommateurs et des patients des deux côtés de l'Atlantique », a dénoncé dans un communiqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, tout en déclarant que l'UE souhaitait toujours parvenir à un accord commercial avec Washington.
Ursula von der Leyen a insisté sur le fait que « peu d'économies dans le monde égalent le niveau d'ouverture de l'Union européenne et son respect des pratiques commerciales équitables ». « L'UE a constamment privilégié une solution négociée avec les États-Unis, reflétant notre engagement en faveur du dialogue, de la stabilité et d'un partenariat transatlantique constructif », a-t-elle encore déclaré.
Ces droits de douane entreront en vigueur le 1er août, a indiqué Trump dans des lettres distinctes publiées sur sa plateforme Truth Social.
« Accélérer la préparation de contre-mesures crédibles »
« Nous restons prêts à poursuivre le travail vers un accord d'ici le 1er août. Dans le même temps, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder les intérêts de l'UE, y compris l'adoption de contre-mesures proportionnées si cela s'avère nécessaire », a-t-elle ajouté.
De son côté, Emmanuel Macron a exprimé sur X la « très vive désapprobation » de la France et a appelé l'UE à « défendre résolument les intérêts européens ». Il invite notamment la Commission européenne à « accélérer la préparation de contre-mesures crédibles, par la mobilisation de l'ensemble des instruments à sa disposition », « si aucun accord n'était trouvé d'ici le 1er août ».
Faisant valoir que l'UE négociait avec Washington depuis plusieurs semaines « sur la base d'une offre solide et de bonne foi », Emmanuel Macron a affirmé qu'il revenait « plus que jamais à la Commission d'affirmer la détermination de l'Union à défendre résolument les intérêts européens ».
« La France soutient pleinement la Commission européenne dans la négociation qui va s'intensifier, pour parvenir à un accord mutuellement acceptable d'ici le 1er août, afin qu'il reflète le respect que se doivent des partenaires commerciaux comme l'Union européenne et les États-Unis, aux intérêts partagés et aux chaînes de valeur intégrées », a encore écrit le chef de l'État.
Une « riposte proportionnée »
Le ministre délégué au Commerce extérieur Laurent Saint-Martin a lui mis sur la table la possibilité d'une « une riposte proportionnée » française, notamment sur les biens et les services américains, si Bruxelles n'arrive pas à un « accord équitable » avec Washington.
« Il s'agit maintenant pour l'UE, dans le temps qui lui reste, de négocier de manière pragmatique une solution avec les États-Unis qui se concentre sur les principaux points de conflit », a dit Katherina Reiche, la ministre allemande de l'Économie, dans une déclaration transmise par courriel. « La Commission européenne (chargée des négociations au nom des 27 États membres de l'UE, ndlr) a notre soutien dans cette approche », a-t-elle dit, ajoutant : « une issue pragmatique à ces négociations doit être obtenue rapidement »
Des diplomates ont indiqué qu'une réunion non programmée des ambassadeurs des 27 pays de l'UE avait été convoquée à Bruxelles pour dimanche après-midi afin de discuter de la dernière initiative de Trump
Le tarif douanier pour l'UE est nettement plus élevé que la taxe de 20 % dévoilée par Donald Trump en avril. L'UE a préparé des droits de rétorsion sur des produits américains d'une valeur d'environ 21 milliards d'euros après que Trump a également imposé des tarifs distincts sur les importations d'acier et d'aluminium plus tôt cette année. Ils sont pour le moment suspendus jusqu'au 14 juillet.
Les responsables européens n'ont pris aucune mesure pour prolonger cette suspension mais ils pourraient le faire rapidement si nécessaire, note l'AFP.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Figaro
6 hours ago
- Le Figaro
Guerre commerciale : Donald Trump tempête, les marchés gardent leur calme
Réservé aux abonnés DÉCRYPTAGE - Les investisseurs misent sur un accord avec l'Europe avant le 1er août. Certains s'inquiètent toutefois de l'inflation. Calme plat sur les marchés ! Les nouvelles menaces de droits de douane exorbitants proférées ces derniers jours par Donald Trump laissent presque de marbre les Bourses mondiales. Pourtant, samedi, le président américain a menacé d'imposer des taxes supplémentaires de 30 % aux biens en provenance de l'Union européenne et du Mexique à partir du 1er août, à défaut d'accord commercial d'ici là. Il a aussi prévenu lundi les Européens qu'en cas de riposte il augmenterait d'autant les surtaxes américaines. Quelques jours auparavant, il avait promis des tarifs douaniers punitifs à une vingtaine de pays, dont le Canada, le Brésil, le Japon et la Corée du Sud. Dans son viseur également, les produits pharmaceutiques et le cuivre. Mais, en Bourse, les indices résistent. Le CAC 40 a légèrement cédé du terrain lundi et mardi (- 0,55 %). La réaction est tout aussi mesurée sur les autres grandes places européennes, ce qui permet même à certaines de battre de nouveaux records. À Londres, l'indice FTSE…


Le Figaro
7 hours ago
- Le Figaro
Bertille Bayart : «Trump, ou le doux commerce en version souk»
Réservé aux abonnés CHRONIQUE - Le président des États-Unis a de nouveau changé les règles du jeu vis-à-vis de l'Europe. « Nous nous trouvons désormais dans la situation d'un joueur qui s'apercevrait avec stupeur que la main de son partenaire lui donne des figures jamais vues et que les règles du jeu sont modifiées à chaque coup. » Près d'un siècle après l'écriture de ces lignes par Paul Valéry (Regards sur le monde actuel), l'Europe éprouve à nouveau ce sentiment de désorientation. À chacun de ses coups, Donald Trump semble changer les règles du jeu de la négociation commerciale. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Samedi dernier, trois jours après la date fatidique du 9 juillet guettée pendant quatre-vingt-dix jours et à laquelle il ne s'est finalement rien passé, le président des États-Unis a envoyé à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, une lettre annonçant le relèvement à 30 % des droits de douane appliqués aux exportations du Vieux Continent, à partir du 1er août prochain. À lire aussi Malgré la guerre commerciale imposée par Trump, la Chine enregistre 5,2% de croissance Cette lettre a douché les responsables européens, au moment même où ils avaient l'air de se résigner à ce qui semblait déjà être un mauvais…


Le Figaro
13 hours ago
- Le Figaro
Protection sociale, enseignement, charge de la dette... Comment sont réparties les dépenses publiques en France ?
Alors que le Premier ministre doit annoncer ses mesures permettant de réaliser 40 milliards d'euros d'économies, voici quelques graphiques pour comprendre comment sont réparties les principales dépenses de l'État. «L'excès de dépenses publiques ne fait pas le bonheur», campait François Bayrou lors d'une conférence de presse en avril 2025, alors que la France est «le pays du monde qui dépense le plus d'argent public». Afin de freiner cette tendance, il doit présenter cet après-midi à 16 heures ses premières mesures destinées à économiser 40 milliards d'euros. Les dépenses publiques sont réparties selon trois catégories: les dépenses de l'État, de sécurité sociale et des administrations publiques locales. Elles se répartissent ainsi: Le poids des dépenses publiques plus élevé en France (57,1%) que dans la moyenne européenne (49,2%) En France, en 2024, les dépenses publiques représentent 57,1% du PIB (1 670 milliards d'euros) tandis qu'en Union européenne elles s'élèvent à 49,2% du PIB. La France se situe au deuxième rang des pays de l'Union européenne en termes de dépenses publiques, juste derrière la Finlande (57,6% du PIB), et devant la Belgique (54,5 points). Et la note est de plus en plus salée, puisque en 2023, ces dépenses s'élevaient à 1 607 milliards d'euros (soit 56,9 points de PIB). Publicité En France, la part allouée à la protection sociale (retraites, santé, famille, minima sociaux…) pèse très lourd : elle représente 32,3% du PIB, un pourcentage bien au-dessus de la moyenne de l'UE (26,5%). Si cette part peut sembler élevée, Fipeco rappelle que dans presque tous les pays de l'Union européenne, elle est supérieure à 50% du total des dépenses publiques (56,5% en France). Dans le détail, comment sont réparties ces dépenses de protection sociale en France? Les pensions de retraite constituent, de loin, le premier poste de dépenses dans la protection sociale. Viennent ensuite les dépenses liées à la santé à la maternité, puis la famille. Les retraites représentent aussi le premier poste de dépenses dans la protection sociale chez tous nos voisins européens. Les prestations sociales représentent un quart du total des dépenses publiques Une autre façon de représenter les dépenses publiques est de les ventiler par nature, et non plus par fonction. La part allouée aux prestations sociales ressort immédiatement. La protection sociale pèse pour un quart des dépenses publiques. Et cette part a substantiellement augmenté au cours des années: «Sur les 11,0 points de hausse des dépenses publiques en pourcentage du PIB entre 1975 et 2024, les prestations sociales en expliquent 8,4. Elles sont en effet passées de 17,2 % du PIB en 1975 à 25,6 % en 2024» note François Ecalle, ancien conseiller maître à la Cour des comptes et créateur du site Fipeco. Si l'on compare avec les autres pays de l'UE, « les prestations sociales, la masse salariale, les investissements et les subventions sont nettement plus élevés en France », constate Fipeco. En revanche, les achats de biens et de services sont plus faibles que dans la moyenne de l'UE. Les charges d'intérêts (2,1%) y sont voisines de la moyenne européenne (1,9%) mais plus élevées qu'en Allemagne (1,1%).