
Guerre en Ukraine: la Russie revendique la conquête de la ville fortifiée de Chassiv Yar
Les combats, ces derniers jours, s'intensifiaient. Mais l'issue semblait inéluctable. L'armée russe a annoncé, jeudi 31 juillet, la conquête de Chassiv Yar (Donbass), par communiqué. Les autorités militaires ukrainiennes, toutefois, n'ont pas encore réagi. Un quartier de la ville, tout à l'ouest, résistait toujours, mais il a cédé sous les coups de boutoir et un encerclement commencé par le nord de la ville. Cette localité, qui comptait près de 15.000 habitants avant l'invasion à grande échelle du 24 février 2022, était devenue un objectif russe après la prise de Bakhmout en mai 2023. Située en hauteur, bien fortifiée, sa conquête définitive peut ouvrir la voie vers Sloviansk et Kramatorsk, les deux dernières grandes villes du Donbass sous contrôle ukrainien. Enfin, elle doit aussi permettre d'avancer vers Kostiantynivka, à une dizaine de kilomètres, ville qui demeure un hub logistique pour l'armée ukrainienne.
La Russie poursuit des opérations militaires en Ukraine, malgré une avancée limitée dans le Donbass, région qu'elle a annexée par un référendum illégal au regard du droit international. Moscou a revendiqué, début juillet, pour la première fois la prise d'un village dans la région de Dnipro, au centre du pays : Dachne. Les combats se poursuivent principalement autour de Pokrovsk, 60.000 habitants avant l'invasion, et véritable nœud logistique. Une ville bien plus au sud de Chassiv Yar. Les troupes du Kremlin y appliquent une lente manœuvre d'encerclement.
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La prise de Chassiv Yar intervient alors que Donald Trump veut mettre la pression sur Vladimir Poutine. Mardi, le président américain a donné dix jours à son homologue russe pour faire cesser les combats, sans quoi de lourdes sanctions s'abattraient sur la Russie et ses alliés. Les négociations entre Kiev et Moscou n'ont pas abouti, malgré en Turquie fin juillet. Début juin, le Kremlin a produit un mémorandum listant ses exigences pour une fin du conflit : abandon de la souveraineté ukrainienne sur cinq régions conquises et partiellement occupées par la Russie, interdiction d'adhérer à l'Otan, limitation des capacités militaires, fin de l'aide occidentale et du partage du renseignement, levée des sanctions, reconnaissance du Russe comme langue officielle, rétablissement du Patriarcat de Moscou sur l'église orthodoxe ukrainienne, renonciation à toute demande de réparations... Kiev, pour sa part, demande le retrait russe du territoire ukrainien ainsi qu'une indemnisation pour les dégâts engendrés et la traduction des criminels de guerre devant des tribunaux compétents.
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Trois ans après leur interdiction, les médias affiliés au Kremlin sont toujours disponibles en Europe
Une étude de l'Institute for strategic dialogue révèle les failles de l'interdiction par l'Union européenne des sites russes contrôlés par le gouvernement. Le 2 mars 2022, après le début de l'invasion russe en Ukraine, la Commission européenne avait réagi en adoptant des sanctions, notamment l'interdiction de certains médias de propagande du Kremlin, comme Russia Today et Sputnik. Trois ans plus tard, une étude de l'Institute for Strategic Dialogue (ISD), un laboratoire d'idées indépendant basé à Londres, montre les limites de cette interdiction et les moyens détournés trouvés par les propagandistes russes pour infiltrer l'espace médiatique européen. Si ces médias sont supposément inaccessibles depuis l'Union Européenne, l'étude de l'ISD, spécialisé dans la lutte contre la désinformation, affirme qu'ils sont toujours actifs. La diffusion des contenus de propagande se fait notamment à travers le relais de leurs idées par des comptes X indépendants. En plus de cela, des sites dits «miroirs», c'est-à-dire identiques aux sites originaux mais enregistrés sous une autre adresse, permettent de contourner les bloqueurs. Publicité Afin de mettre en place les interdictions, les États membres de l'Union ont confié la restriction des sites affiliés à Moscou aux fournisseurs d'accès internet. De même le règlement européen sur les services numériques (DSA) mis en place en février 2024 confie aux plateformes comme X et Facebook la charge de limiter la propagation de la propagande russe. Sur X, la plupart des comptes affiliés à ces médias ont effectivement été bloqués, même si une dizaine de comptes dont l'existence viole le règlement européen ont été identifiés par l'institut. Menaces hybrides Dans l'étude menée sur les trois plus grands fournisseurs d'accès internet de six pays européens, dont la France et l'Allemagne et l'Italie, seul un quart des tentatives d'accès aux sites restreints est effectivement bloqué. Au mois de mai, l'agence de presse russe contrôlée par le gouvernement Ria Novosti a enregistré plus de 10 millions de visites à travers l'UE. Si les fournisseurs d'accès internet français et allemands appliquent le plus efficacement les directives, ce n'est pas le cas ailleurs. En Slovaquie, l'intégralité des domaines relayant la propagande de Vladimir Poutine est accessible sans restriction. Les disparités d'application des directives naissent des différences de législation, parfois inadaptées aux menaces hybrides. En Slovaquie, par exemple, un site ne peut être bloqué que trois mois renouvelables. De même, l'incapacité de la Commission à dresser une liste exhaustive des médias restreints freine la bonne application du règlement. L'accessibilité de ces contenus témoigne de l'efficacité des tentatives d'influence russe, comme le montre l'ISD dans deux autres études publiées récemment, qui soulignent l'activité et l'impact de ces sites lors des dernières élections en Allemagne et en Pologne. La propagation de fausses informations a été particulièrement intense durant ces campagnes, en particulier sur la guerre en Ukraine, avec la négation des crimes russes et la légitimation de l'invasion.


Le Figaro
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Ukraine : la prise de Tchassiv Yar par les Russes changerait-elle la donne sur le front ?
Après deux ans de combats, la chute de ce verrou du Donbass aux mains de l'armée russe ne serait plus qu'une question de jours. Moscou a annoncé, le 31 juillet, avoir conquis Tchassiv Yar, une bourgade de 14 000 habitants située à 11 km à l'est de la ville Bakhmout, dans l'Oblast de Donetsk. Le commandement ukrainien dément la prise totale de la ville, mais un rapport de l'Institute for the Study of War (ISW) estime que les forces russes en contrôlent la majeure partie et que sa chute aux mains de l'armée russe pourrait intervenir dans les prochains jours. Bakhmout avait été prise en 2023 après 14 mois de combats et de nombreuses exactions commises par les combattants russes. Il a ensuite fallu 26 mois aux forces russes pour avancer de 11 km vers l'ouest et entrer dans Tchassiv Yar. Selon l'ISW, cette conquête aura coûté la vie de 4 880 soldats russes. Publicité Ce développement s'inscrit dans un processus lent mais continu d'avancées de l'armée russe, alors que les observateurs redoutent une offensive plus large ordonnée par Moscou à la faveur de l'été. Selon une analyse de l'AFP à partir des données vectorielles de l'ISW et détaillée sur le Grand Continent, l'armée russe aurait conquis plus de 2 500 km² de territoire ukrainien depuis le début de l'année, soit trois fois plus qu'à la même période en 2024. L'armée russe a gagné en moyenne 16,7 kilomètres carrés par jour sur les deux dernières semaines de juillet. Si elle se confirmait, la chute de Tchassiv Yar placerait les forces russes dans une position stratégique pour s'attaquer à la «ceinture» de villes fortifiées qui constitue la colonne vertébrale de la défense ukrainienne dans l'Oblast de Donetsk. La perte de cette ville pourrait entraîner celle de Kostyantynivka et la fragilisation du front ukrainien en direction de Zaporijjia. Toutefois, selon l'ISW et des blogueurs militaires russes, les troupes engagées par Moscou ne seraient pas capables de s'attaquer à cette ceinture fortifiée avant la fin de l'année 2025. Inquiétudes à Kiev Autour de Pokrovsk, plus au sud dans la région de Donetsk, les troupes russes ont aussi capturé quelques villages ukrainiens ces derniers jours. Ces avancées ne constituent pas une réelle percée du front à ce stade, mais le général Oleksandr Syrskyi, commandant en chef des forces armées ukrainiennes, considère les combats dans cette zone comme les plus intenses sur le front du Donbass. D'après les experts de l'ISW, les objectifs du Kremlin restent de prendre le contrôle total des deux Oblasts de Donetsk et Louhansk, annexés et partiellement occupées par la Russie depuis 2014. Accessoirement, il s'agit aussi d'éloigner le plus possible les forces ukrainiennes de la frontière russe, et de les chasser des morceaux de territoire russe qu'elles tiennent encore dans la région de Koursk. Si, dans l'ensemble, le front reste relativement stable, les avancées russes inquiètent les responsables à Kiev. Certaines sources y décrivent un climat de pessimisme, alimenté par le renversement du rapport de force en matière de drones, jusqu'ici favorable à l'Ukraine, mais dans lequel le Kremlin a rattrapé son retard, en particulier quantitatif. L'armée ukrainienne a tout de même prouvé elle aussi ses capacités en frappant, le 1er juillet, un centre industriel russe à Ijevsk, à plus de 1000 kilomètres du front, un mois après l'opération Spider Web qui avait visé des bases aériennes russes très en arrière du front. Publicité Sur le long terme, la situation n'apparaît pas avantageuse pour Kiev, toujours en manque de recrues et de munitions occidentales. Le chercheur américain Michael Kofman soulignait toutefois le 4 juillet sur la National Public Radio américaine que, d'un point de vue stratégique, les avancées russes ne suffisaient pas à remettre en question la capacité de l'Ukraine à résister à l'invasion.


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