« Il y aurait des hectares à débituminer » : l'agglomération de Caen cherche les courants d'air pour diluer ses îlots de chaleur
Caen-la-Mer, en lien avec l'Université de Caen, s'est lancée dans l'étude de ses « îlots de chaleur », ces zones « où se concentrent longuement des températures importantes, qui baissent peu la nuit ». Quarante capteurs sont progressivement déployés sur la communauté urbaine afin de quantifier le phénomène et surtout d'être en mesure d'y répondre plus efficacement.
« Il y a moins d'argent public, donc il faut être efficace », prévient d'emblée Hélène Burgat. L'idée consiste à coordonner les aménagements afin de « créer des corridors à l'échelle de l'agglomération, en profitant par exemple de l'air de la mer qui transite par l'Orne ».
Les bonnes recettes sont connues : plus de verdure en ville, ce qui a l'avantage de favoriser la biodiversité et de faire reculer le béton. Dans sa commune, Hélène Burgat en est témoin. « Le centre-ville de Mondeville (en granit) emmagasinait beaucoup la chaleur. Nous avons débitumé et nous sentons déjà le changement. Il y aurait des hectares à débitumer. »
Là où il y a des végétaux, trois degrés en moins
Des opérations coûteuses et complexes. D'où l'étude qui consiste à établir les priorités et tâcher de créer ces fameux courants d'air. Les premiers relevés ont permis de recenser des écarts de température entre les îlots de chaleur végétalisés et les autres.
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La nuit, là où il y a des végétaux, le thermomètre chute de trois degrés supplémentaires. C'est cet air plus frais qu'élus et scientifiques veulent faire circuler. Le long de l'hippodrome, les coureurs à pied constatent aussi les variations de température en quelques centaines de mètres, lorsque le sentier s'approche des zones humides par exemple.
L'étude doit durer quatre à cinq ans. Hélène Burgat tient à souligner l'importance de se pencher sur les quartiers prioritaires et les logements sociaux, dont une partie du bâti est peu adaptée aux vagues de chaleur actuelles. Caen échappe encore aux pires d'entre elles mais pas question, d'attendre… en brassant de l'air.
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