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«Parfois, quand on se sent salies, on veut plaire» : les abus sexuels, antichambres de la prostitution chez les jeunes filles placées

«Parfois, quand on se sent salies, on veut plaire» : les abus sexuels, antichambres de la prostitution chez les jeunes filles placées

Le Figaro3 days ago
ENQUÊTE - La plupart des adolescentes placées ont vécu un traumatisme profond dans l'enfance, le plus souvent dans leur famille.
«Parfois, quand on se sent salies, on veut plaire» : les abus sexuels, antichambres de la prostitution chez les jeunes filles placées
«Parfois, quand on se sent salies, on veut plaire» : les abus sexuels, antichambres de la prostitution chez les jeunes filles placées
Ilona, prostituée à 12 ans : enquête sur ces jeunes filles placées, piégées par les réseaux de proxénétisme
Le Figaro a voulu savoir ce que vivent ces adolescentes trimballées d'hôtels miteux en Airbnb. S'il y a un lien de cause à effet entre le placement et cette exploitation. Si l'Aide sociale à l'Enfance a les moyens de freiner ce phénomène qui frappe un nombre important des enfants dont elle a la charge. Ilona, Assia, Nour, Asma* nous ont raconté leur histoire.
Placées et exploitées : ces jeunes filles de l'ASE piégées par les réseaux de prostitution En savoir plus sur notre série
Au début des années 2010, Lucile Rozanes Mercier dirigeait des maisons d'enfants placés gérées par la Fondation de Rothschild dans le Val-de-Marne. À cette période, celle qui n'était pas encore à la tête des Équipes d'action contre le proxénétisme (EACP) note des arrivées successives d'adolescentes au profil similaire. Des filles qui «arborent des sacs de luxe», parlent de sexe, d'argent, associent les deux «de façon décomplexée». Des adolescentes prostituées dont l'influence ne tarde pas à avoir un effet «catastrophique sur le groupe» car «certaines, à la demande de leurs exploiteurs», recrutent des plus jeunes au sein des foyers. Une tache d'huile parmi d'autres.
Dix ans plus tard, selon les rares données, 10.000 à 15.000 mineures placées - sur 220.000 enfants accueillis par l'ASE (l'Aide Sociale à l'Enfance, qui dépend des départements) - feraient partie des réseaux de prostitution. Fin avril, un avocat marseillais, Michel Amas, a annoncé lancer trois recours pour faute en responsabilité contre les Yvelines, les Bouches-du-Rhône et l'Essonne à qui il prête une «inaction totale» face à cette exploitation sexuelle. Ce pénaliste fort en gueule qui vient d'être reçu par Aurore Bergé, la ministre chargée de l'égalité femmes-hommes, accuse de façon frontale l'ASE de «fabriquer» de la prostitution. «L'enfant ne se prostitue QUE parce qu'il a été placé» affirmait-il dans un entretien donné en mai à l'animateur Karl Zéro. De son côté, l'ASE explique recevoir de nombreuses «jeunes filles abîmées», parfois déjà recrutées par des réseaux de proxénétisme.
«La prostitution concerne tous les milieux mais pas n'importe quelles jeunes femmes, résume Catherine Mathieu, présidente du tribunal de Créteil. Celles qui tombent dedans ont souvent subi une agression quand elles étaient petites, souvent dans leur propre famille.»
L'histoire de Nour
En 2021, âgée de 16 ans, Nour* a rejoint un foyer de l'ASE à Brunstatt (Haut-Rhin). Retirée par un juge à ses parents…
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Autorisation de voyage : la Commission Européenne veut tripler les futurs frais d'entrée dans l'UE à 20 euros
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Le Figaro

time5 minutes ago

  • Le Figaro

Autorisation de voyage : la Commission Européenne veut tripler les futurs frais d'entrée dans l'UE à 20 euros

La somme va être relevée, en raison de «l'inflation et des coûts opérationnels», affirme l'exécutif européen. Bruxelles veut faire passer de 7 à 20 euros les futurs frais que devront payer certains ressortissants étrangers pour obtenir l'autorisation de voyager dans l'Union européenne, a indiqué la Commission vendredi. Baptisée ETIAS, cette autorisation de voyage numérique s'appliquera aux ressortissants d'une soixantaine de pays exemptés de visas de court séjour pour se rendre en Europe, comme le Brésil, les États-Unis ou la Grande-Bretagne. L'UE a pris du retard pour lancer cette nouvelle autorisation, qui doit s'accompagner d'un système automatisé de contrôle aux frontières et sa mise en place est désormais attendue au dernier trimestre 2026. En 2018, la Commission avait prévu des frais de 7 euros pour ce futur document numérique. Mais elle entend désormais relever la somme à 20 euros, en raison de «l'inflation et des coûts opérationnels», affirme l'exécutif européen. Les États membres et le Parlement européen vont examiner cette augmentation. Publicité Une autorisation de voyage d'une durée maximale de 90 jours et valable trois ans L'Union européenne explique s'aligner sur les frais appliqués dans d'autres pays. L'équivalent britannique, connu sous le nom d'ETA, coûte 16 livres sterling (18,5 euros) et il faut s'acquitter de 21 dollars (18 euros) pour le permis ESTA aux États-Unis. Pour l'UE, les demandeurs âgés de moins de 18 ans ou de plus de 70 ans seront exemptés de frais. Le système ETIAS permettra d'entrer dans l'Union européenne (sauf en Irlande), ainsi qu'en Suisse, au Liechtenstein, en Norvège et en Islande. Cette autorisation de voyage sera d'une durée maximale de 90 jours et valable trois ans. L'annonce intervient au moment où l'Union européenne est en quête de nouvelles ressources budgétaires.

«Démontons le mythe d'un Raphaël Glucksmann qui serait gentiment social-démocrate»
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Le Figaro

time5 minutes ago

  • Le Figaro

«Démontons le mythe d'un Raphaël Glucksmann qui serait gentiment social-démocrate»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Il est de bon ton de présenter l'eurodéputé Place Publique comme le Michel Rocard du XXIe siècle. Or son programme, notamment sur le plan économique, se rapproche de celui des Insoumis, explique Jean-Philippe Feldman, chercheur à l'Iref (Institut de recherches économiques et fiscales). Jean-Philippe Feldman est agrégé des facultés de droit et chercheur à l'Iref (Institut de recherches économiques et fiscales). À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Raphaël Glucksmann est unanimement qualifié de social-démocrate et il se présente d'ailleurs comme tel. Un social-démocrate BCBG avec sa chemise d'un blanc immaculé à la BHL et son air de gendre idéal. Pourtant, il y a loin de la coupe aux lèvres. En effet, il faut dépasser les propos convenus qui en feraient un chantre de la modération, le Michel Rocard du XXIe siècle, et scruter ses propositions. On découvre alors un homme politique qui, à l'image du Parti socialiste, promeut un projet particulièrement radical. Publicité Pour s'en rendre compte, il suffit de prendre connaissance de son préprogramme pour la prochaine élection présidentielle à laquelle - c'est un secret de Polichinelle - le député européen entend se présenter. Notre vision pour la France. Les chantiers de Place publique pour redonner vie à la promesse républicaine, tel est le nom de ce texte dévoilé le 23 juin, et divisé en deux grandes parties et 42 «chantiers». Sa longueur - 88 pages - permet sans difficulté de se faire une idée du fond doctrinal de Raphaël Glucksmann. Nous y trouvons en effet tous les mantras du socialisme contemporain. Le fiscalisme d'abord, avec, au niveau communautaire, l'augmentation massive du budget et l'attribution de ressources nouvelles à l'Union européenne et, au niveau interne, «un grand chantier fiscal visant à rééquilibrer la répartition de la taxation». La hausse exponentielle des dépenses publiques ensuite avec, au niveau communautaire, la création d'un fonds souverain pour «sortir de la dépendance des Gafam et d'un fonds dédié au soutien des organisations féministes à travers le monde, et, au niveau interne, celle d'un fonds national pérenne et pluriannuel pour l'éducation populaire et la vie associative, un milliard d'euros en faveur de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, également la contraception « gratuite » et le remboursement des protections périodiques. Une planification tous azimuts avec un plan d'investissement pluriannuel dans toutes les énergies renouvelables, un plan national pour l'alimentation solidaire, un grand plan national pour renforcer la résilience des forêts, un Pacte bleu pour les océans, un plan national de sécurité routière, un plan Marshall pour le logement, un plan Eau dans les Outre-mer, un vaste plan pour rénover les écoles, un pacte d'aménagement culturel du territoire. À lire aussi Avec son parti, Place publique, Raphaël Glucksmann en route vers la présidentielle Une étatisation accrue avec la création d'un service public du transport rural, le renforcement de celui de l'audiovisuel et l'«investissement» dans celui de la petite enfance. Publicité Les atteintes multiples à la liberté des prix, fondement de l'économie de marché, avec des «produits écoresponsables à prix plafonnés», la mise en place de «prix planchers réglementés» pour les agriculteurs, le plafonnement des prix des biens de première nécessité et des produits essentiels dans les Outre-mer. L'accroissement de la bureaucratie avec les créations d'une grande Agence industrielle du numérique et de l'IA, d'une Autorité indépendante de protection des mineurs en ligne, d'une agence de financement de l'économie sociale et solidaire, d'un Haut conseil du pilotage des retraites, d'un observatoire de l'intégrité politique, d'une grande agence publique pour porter une vision stratégique de la culture française et de la francophonie, sans parler d'une autorité européenne des prix alimentaires, rien que cela ! Une immense défiance envers le secteur privé et plus largement la société civile avec un encadrement strict des crèches privées et de l'enseignement supérieur privé lucratif, et avec l'intégration des établissements privés sous contrat à la carte scolaire. Enfin, le wokisme avec la «valorisation des figures oubliées de notre histoire», la «diversification des noms de rues et lieux publics», la «construction d'une histoire commune de la colonisation et de la décolonisation», le lancement d'un « plan 'Sport pour tous' garantissant un accès inclusif et équitable à la pratique sportive, promouvant notamment la mixité et la lutte contre les discriminations ». Il faudrait enfin démonter le mythe d'un Raphaël Glucksmann gentiment social-démocrate, car il ne suffit pas de s'opposer à l'antisémitisme pour se distinguer des Insoumis. Jean-Philippe Feldman Après 83 pages de dépenses ininterrompues et indigestes, le programme consacre seulement quelques lignes à leur prétendu financement. De manière frappante, les propositions précises font alors place à un flou artistique. À lire entre les lignes, on comprend que le Trésor public va s'abattre non seulement sur les «grandes entreprises» et les «ultrariches », mais que le «rééquilibrage de la fiscalité entre le travail, le capital et l'héritage» va se traduire par un nouveau coup de matraque sur les classes moyennes. Manifestement, Raphaël Glucksmann ne sait pas que notre pays est à la fois le pays le plus dépensier du monde, mais aussi le plus fiscalisé. Publicité Nous avouons avoir du mal à saisir en quoi ce programme de socialisme radical à coups d'étatisation, de bureaucratisation, de planification, de gaspillage effréné, d'obligations, d'interdictions, de taxation, de mise sous tutelle de la société civile, de wokisme, et de création d'organismes divers et variés, en bref ce programme serait paradigmatique de la social-démocratie moderne. C'est 1981 en pire, les vastes nationalisations en moins certes, mais le wokisme et l'écologisme vert-rouge en plus. Dans l'histoire de la pensée politique, cela renvoie, mutatis mutandis, au socialisme démocratique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, autrement dit à la volonté d'imposer le socialisme non plus par la violence, mais par la démocratie. Si le moyen n'est plus aussi radical, la fin le demeure. Le programme de Raphaël Glucksmann est d'ailleurs pleinement compatible avec les différents programmes généraux à la dernière convention du Parti socialiste puisque, comme eux, il ne comporte aucune proposition, absolument aucune, pour réduire la dépense publique. Le programme est également compatible avec celui de La France Insoumise, en dépit du fait que Raphaël Glucksmann s'affiche comme un vif opposant à Jean-Luc Mélenchon. Il faudrait enfin démonter le mythe d'un Raphaël Glucksmann gentiment social-démocrate, car il ne suffit pas de s'opposer à l'antisémitisme pour se distinguer des Insoumis.

Trafic de stupéfiants à Nîmes : une fusillade éclate dans le quartier de Pissevin, les auteurs en fuite
Trafic de stupéfiants à Nîmes : une fusillade éclate dans le quartier de Pissevin, les auteurs en fuite

Le Figaro

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  • Le Figaro

Trafic de stupéfiants à Nîmes : une fusillade éclate dans le quartier de Pissevin, les auteurs en fuite

Les quartiers sensibles de Nîmes sont en proie à une spirale de violence depuis la fin du mois de juin. Cette fusillade, qui n'a pas fait de blessé, intervient quelques jours après la découverte du corps calciné d'un jeune homme dans la garrigue. Une spirale de violence qui s'enlise, et sème le chaos. Quelques jours après que le corps d'un jeune homme de 19 ans a été retrouvé, ligoté et torturé, en pleine garrigue, un groupe d'individu s'est rendu dans la cité de Pissevin, à Nîmes (Gard), pour y semer la terreur dans la soirée du 17 juillet, a appris Le Figaro auprès du parquet de Nîmes. Aux alentours de 22 heures, un tireur muni d'une arme longue, et qui se trouvait à bord d'une voiture avec d'autres, a tiré sur un groupe d'individus qui se trouvait place Léonard de Vinci. Les agresseurs ont ensuite pris la fuite en voiture, sans avoir fait de blessé. Sur place, peu après les faits, les enquêteurs ont retrouvé des étuis, et constaté plusieurs impacts de balle sur le mur d'un immeuble voisin, ainsi que sur la porte d'un ascenseur. Une enquête, ouverte pour «tentative de meurtre en bande organisée» et «association de malfaiteurs», a depuis été ouverte par le parquet de Nîmes, et les investigations confiées aux directions de la criminalité organisée du Gard et de l'Hérault. Plusieurs unités - l'unité d'investigation nationale en provenance de Paris, des brigades de recherche et d'intervention (BRI) ainsi que l'Office anti-cybercriminalité - ont été mobilisées en renfort. Publicité Depuis plusieurs semaines, Nîmes, et plus spécifiquement ses quartiers sensibles, sont pris dans le feu d'une guerre de bandes sur fond de trafics de stupéfiants, où se succèdent des poussées de fièvre ultra-violentes. Mardi, le corps sans vie du jeune homme de 19 ans a ainsi été retrouvé par des promeneurs à Saint-Bénézet, une commune rurale située à 30 kilomètres de Nîmes, en partie calciné et abandonné en pleine garrigue par les auteurs de cette opération, propre aux narcotrafiquants. La victime présentait des impacts de balles et aurait, d'après une source policière au Figaro, subi des sévices. Elle a été traînée sur un chemin, a aussi été ligotée avec du ruban adhésif. Sur son corps, les enquêteurs ont également retrouvé un câble «partant de sa sacoche jusqu'à l'entre-jambe». Groupes criminels rivaux Peu après la macabre découverte, la procureure de Nîmes, Cécile Gensac, avait souligné «un contexte de rivalité ultra-violente entre groupes criminels locaux», dans un communiqué, ce mercredi. Selon elle, ce meurtre peut «être en lien avec une succession de faits de nature criminelle survenus ces dernières semaines dans les quartiers nîmois de Pissevin, Valdegour, Némausus-Jonquilles et Mas de Mingue dans un contexte de rivalité ultra-violente entre groupes criminels locaux». Une enquête a été ouverte pour «meurtre en bande organisée et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime». Le 10 juillet, dans le quartier prioritaire du Mas de Mingue, situé dans l'est de Nîmes, un homme a été tué par balles et un autre a été blessé par des assaillants en voiture qui ont pris la fuite. Deux semaines plus tôt, le 27 juin, une fusillade avait fait six blessés, dont quatre mineurs, lorsque des tireurs avaient ouvert le feu sur une place entourée d'immeubles. Cette fusillade était survenue dans le quartier populaire de Valdegour, dans l'ouest de Nîmes, limitrophe du quartier de Pissevin, gangrené par le trafic de stupéfiants et déjà théâtre de plusieurs fusillades sanglantes. Pour l'heure, aucun lien n'a été formellement établi entre les différentes affaires. Le parquet de Nîmes précise que plusieurs gardes à vue sont en cours, sans que l'on sache dans quelles enquêtes judiciaires.

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