
Anne de Guigné: «Le débat sur la suppression d'un jour férié fait rage… en Allemagne»
CHRONIQUE - En 2024, la France est restée la lanterne rouge de l'OCDE en termes d'heures travaillées par habitant. Emmanuel Macron n'aura réussi à faire bouger les lignes que marginalement.
Comme un vent d'esprit de responsabilité ? En France, les fortes chaleurs ont inspiré à LFI une demande de congé canicule. Proposition à peine énoncée, déjà écartée par le gouvernement. Loin de ces rêves de sieste dans la torpeur, le Sénat, soutenu par l'exécutif, a adopté cette semaine une proposition de loi autorisant boulangers et fleuristes à faire travailler leurs salariés le 1er mai. Un peu plus tôt, les syndicats, après des mois d'opposition, se sont rendus à la raison d'un âge légal de départ à la retraite de 64 ans. Face aux gigantesques défis qui attendent le pays pour se maintenir dans la course à la compétitivité, ces petits pas apparaissent bien dérisoires. Ils pourraient néanmoins signaler une prise de conscience d'un décalage français.
Le dernier rapport de l'OCDE sur les heures travaillées paraît en effet implacable. Une fois de plus, la France s'affiche comme la lanterne rouge des pays de l'OCDE, bien loin des standards européens. Selon les données de l'organisation…
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L'Équipe
an hour ago
- L'Équipe
« Ça me fait des frissons » : à la rencontre de Marinette et du public du Tour de France dans le village de Dourgne
Pour raconter ce que le Tour fait à la France, on a passé la journée à Dourgne, un village tarnais qui s'était fait beau pour l'occasion. Et on a rencontré Marinette, une enfant de 95 ans quand passent la caravane et le peloton. Marinette a 95 ans et la beauté de l'allégresse. Derrière elle, il y a de la place à l'ombre, mais elle a demandé qu'on mette sa chaise en plein soleil. « Je veux bien voir les coureurs et la caravane », dit-elle de sa voix guillerette. Le Tour ne va passer que dans une heure, elle nous montre son bras avec un sourire complice : « Ça me fait des frissons. » On voulait passer une journée dans un village traversé par le peloton, raconter ce que la Tour fait à la France, les chaises sur les trottoirs, les tonnelles partout, les gens qui font des choses ensemble. Et on est tombés sur Dourgne et Marinette. Au départ, on n'a pas vu l'élégante dame, mais les immenses tables posées sur la place du village. Ils étaient bien trois cents à être assis là, à l'ombre des platanes, une assiette devant eux, un oeil sur l'écran géant au fond, et la tête à la joie. Pas de musique d'ambiance, pas de jeux, rien que des amis qui discutent et qui rient. Dourgne et ses 1 300 habitants ont appris que le Tour passerait au centre du village dans le courant du mois de janvier. Immédiatement, madame la maire, Dominique Cougnaud, a convoqué une sorte d'états généraux des associations locales pour décider que faire de ce « cadeau ». Certes, Dourgne avait déjà vu passer le Maillot Jaune, mais plus bas, sur la RD85. Jamais face aux Promenades, où la fête du Romarin et la fête votive sont organisées chaque année. Lors de la réunion, on s'est dit que c'était l'occasion de mettre le village en valeur. La MJC a proposé des « mini-Romarin », et c'était décidé, le Tour serait la troisième fête de l'année. Vénus de Milo, banderoles et Annie Cordy Il est un peu plus de 13 heures. Au milieu des tables, Luis, 77 ans et amoureux des « ambiances de village comme ça », raconte des souvenirs de Tour en passionné d'art. « J'ai perdu ma maman très jeune, mes oncles et tantes m'emmenaient voir le Tour passer, c'était comme voir la Vénus de Milo. » Pour l'instant, la « Vénus de Milo » est encore à Muret, ville-départ. Sur un coin de la place de Dourgne, des « jeunes » aux cheveux grisonnants, comme elles s'amusent à se décrire, ont dressé un stand avec quelques chaises et une simple table. Elles sont membres des « Amis des Arcades », une des associations qui ont décidé que le Tour ne passerait pas sans que l'on soit ensemble. Ici, on vend des confitures et curbelets faits maison. L'argent servira à payer des sorties aux pensionnaires de l'EHPAD situé quelques mètres plus haut, face à la route du Tour. « Ça égaye leur journée », explique Monique, qui ajoute en souriant : « Et puis ça sera peut-être à notre tour d'y aller plus tard. » Comme tout le village est là, ou presque, le directeur de l'EHPAD vient se mêler à la discussion. Cédrik Decavelle a quelque chose à nous montrer. Avec lui, on remonte la rue jusqu'aux arcades qui donnent son nom à l'établissement. Là, une vingtaine de pensionnaires patientent, à l'ombre et sous une banderole qu'ils ont confectionnée eux-mêmes : « Les Arcades aiment le Tour », avec un coeur dessiné à la place du « aime ». Il y a là M. Raymond, qui a vu le Tour et Annie Cordy à Revel, dans les années 1960, et qui dit d'une voix un peu lourde : « Ça fait du bien, mentalement, de le voir passer ici. » Et devant M. Raymond, seule pensionnaire sous le soleil, avec une longue robe à fleurs, un collier de perles et un bob publicitaire rouge qu'elle arrive à rendre gracieux, il y a Marinette. Un soleil. Une joie dans la joie du Tour. « Ca me fait encore plus d'effets que lorsque j'étais enfant » Marinette, spectatrice du Tour de France Il est 14 heures, la caravane est encore loin, mais Marinette est déjà traversée d'émotions. « Je crois que je vais en rêver toute la nuit », pouffe-t-elle. Dans sa jeunesse, « papa et maman » l'ont emmenée sur la route du Tour, « dans la côte de Lafontasse », près de Castres. C'est comme si ce moment lui avait inoculé une dose de bonheur pour toute la vie, et la sienne est très longue. « J'en ai encore un souvenir... C'est inexplicable. Et je crois qu'aujourd'hui, j'ai l'impression de revivre ça. Oui, ça me rappelle ma jeunesse », souffle-t-elle avec un regard qui plonge loin dans sa mémoire. Après ça, elle a revu le Tour avec son mari à Carcassonne - « On s'était perdus dans la foule », rit-elle -, elle a adoré Luis Ocaña, parce qu'il était Espagnol comme elle, elle a vu « l'Américain lever le bras avec Hinault » (« Ah oui, Greg LeMond ! »), et on en passe, parce que Marinette n'a pas oublié grand-chose à part quelques noms. Et voilà donc qu'en ce 20 juillet 2025, alors que les années ont un peu tordu ses doigts et affaibli ses jambes, le Tour vient lui rendre visite, devant « chez elle ». « Je suis époustouflée, peine-t-elle à décrire. Et les gens de l'EHPAD qui nous ont organisé cette sortie, je leur dois quelque chose de beau. » Quand la caravane arrive, « madame Massip », comme elle n'aime pas qu'on l'appelle, se met debout. D'une main, elle tient la cordelette qui sépare le trottoir de la route ; de l'autre, elle fait coucou à toutes les voitures. Longuement, avec le sourire de ses 10 ans. « Ça me fait encore plus d'effets que lorsque j'étais enfant, s'étonne-t-elle. Je suis peut-être devenue plus sensible. » Une heure plus tard, quand le peloton passe à toute allure, les larmes lui montent. Toute chamboulée, elle se retourne en montrant l'endroit des tripes : « Il y a quelque chose là-dedans, ça ne partira pas. » Et ça fait plus de quatre-vingts ans que c'est en elle. On voulait voir ce que le Tour fait à la France, et Marinette est apparue. À lire aussi La folle journée d'Alaphilippe Et si la file indienne était une erreur ? «On se bat avec nos armes» : les équipes françaises impuissantes Lipowitz, la révélation


Le HuffPost France
an hour ago
- Le HuffPost France
L'installation de ce Carrefour City à Paris prend des proportions démesurées
PARIS - Un problème de riches ? Dans un article intitulé « À Paris, les très chics opposants à une future supérette », Le Monde signalait l'existence ce samedi 19 juillet d'une pétition, signée par des riverains des rues de Vavin et Bréa, dans le VIe arrondissement, s'opposant à l'ouverture d'un Carrefour City. Très vite, la pétition a fait parler d'elle, dans la presse française et sur les réseaux sociaux. Raison première de cette forte médiatisation : le pedigree des signataires, issus des milieux de la musique, du cinéma, de la politique ou encore de la littérature. D'après les informations du média d'investigation La Lettre, le chanteur Alain Souchon et sa famille, l'actrice Catherine Frot, l'essayiste Alain Finkielkraut, la journaliste Ruth Elkrief, l'ancien homme politique Jacques Toubon ou le dirigeant de médias Denis Olivennes, ont notamment paraphé le texte. Un dénommé Pierre Richard figure aussi dans cette liste, mais il s'agirait d'un banquier homonyme, d'après l'auteur de la pétition, Bruno Segré, au Parisien. « C'est un village d'enfants gâtés » C'est à deux pas du jardin du Luxembourg que l'enseigne doit ouvrir fin août, remplaçant un magasin de jouets qui a fermé ses portes. Les contestataires craignent les nuisances sonores liées aux livraisons au petit matin de ce Carrefour City, ainsi que celles engendrées par sa fermeture tardive. Ils estiment également que les « cinq supérettes sur un rayon de 250 mètres » disponibles dans leur quartier sont suffisantes. Les signataires accusent également Jean-Paul Lecoq, le maire LR de l'arrondissement, d'avoir signé la demande de travaux de Carrefour. Ils assurent que l'édile leur avait pourtant apporté leur soutien contre l'arrivée du petit supermarché. « Une grande partie des pétitionnaires ont bossé ou bossent dans la finance », tacle désormais le maire, interrogé par Le Monde. Avant d'asséner : « C'est un village d'enfants gâtés qui croient que tout leur appartient. » Des remarques que le philosophe Alain Finkielkraut balaie dans Le Parisien: « C'est totalement absurde, les gens à l'origine de cette pétition ne sont pas des riches. Nous voulons juste préserver la beauté et la tranquillité de ce quartier. » « Quand mon nom est apparu, je suis tombée des nues » Si Alain Finkielkraut assume avoir signé la pétition, d'autres signataires démentent. À l'instar de la journaliste Ruth Elkrief, qui raconte sur X (ex-Twitter) : « J'ai juste répondu dans la rue à l'initiateur que je ne connaissais pas. Cela n'était en aucun cas un soutien. Je regrette qu'il ait ainsi utilisé mon nom. » Et assure : « Quand mon nom est apparu, je suis tombée des nues. » « Moi j'habite le 14e pas à Vavin », a de son côté tancé le chef d'entreprise Denis Olivennes, qui a été cité dans l'article du Monde. « Mais oui, je suis pour protéger autant que faire se peut l'esthétique des villes et l'équilibre entre petit commerce et grandes surfaces », concède-t-il toutefois. Quant à l'auteur de la pétition, Bruno Segré, un ex-journaliste selon nos confrères, il réfute avoir forcé la main aux signataires : « Certains font aujourd'hui machine arrière mais nous n'avons tordu le bras à personne pour signer cette pétition. » Il y a trente ans, il était déjà la figure de proue d'un combat de taille : celui d'empêcher l'arrivée de McDonald's dans le VIe arrondissement. Une première bataille qui avait été remportée par les riches riverains.


Le Figaro
5 hours ago
- Le Figaro
Subvention excessive, loi contre le dumping social... Dans la Manche, la guerre fait toujours rage entre les armateurs
Réservé aux abonnés DÉCRYPTAGE - Les acteurs qui exploitent les lignes transmanche ne se font aucun cadeau dans un marché plutôt déprimé. C'est un nouvel épisode de la guerre sans merci que se livrent les acteurs qui exploitent des lignes transmanche. Au printemps, Brittany Ferries a attaqué la compagnie maritime danoise DFDS devant le tribunal de commerce de Brest. Elle ne lui réclame pas moins de 150 millions d'euros de dommages et intérêts. La raison de cette procédure ? « DFDS opère la ligne Dieppe-Newhaven en délégation de service public, c'est-à-dire avec des subventions. Nous estimons que la compensation qui lui est versée est excessive et leur permet de pratiquer des prix en dessous du marché et de détourner certains de nos clients de nos lignes », explique Christophe Mathieu, directeur général de Brittany Ferries. L'enjeu est de taille pour la compagnie mi-normande, mi-bretonne : avec 350.000 passagers par an et 30.000 camions, la ligne Dieppe-Newhaven pèse 20 % de toutes les lignes de Brittany Ferries. La compagnie française fait remonter le préjudice à 2013, quand DFDS a commencé à exploiter le Dieppe-Newhaven…