
Les retards s'accumulent… et les coûts grimpent
Les retards se multiplient dans le plus important chantier informatique d'Hydro-Québec. Prévue il y a deux ans, la livraison de la plateforme qui doit orchestrer l'ensemble de la production et du transport d'électricité est repoussée à 2027, a appris La Presse. Les dépassements de coûts anticipés atteignent maintenant 75 millions de dollars, mais Hydro-Québec assure ne « pas avoir perdu le contrôle ».
« Aujourd'hui, on est à 14 % de dépassement de coût anticipé », confirme à La Presse Cyril Jaouich, directeur Évolution des systèmes de conduite du réseau chez Hydro-Québec.
M. Jaouich relativise l'importance des dépassements projetés étant donné la complexité de ce système informatique : « On est dans une fourchette qui est autorisée par nos instances, mais on est conscients qu'on [se dirige] vers un certain dépassement. »
Des systèmes vétustes à remplacer
Nécessaire aux activités névralgiques de la société d'État, la nouvelle plateforme doit remplacer les systèmes de conduites existants qui permettent à Hydro-Québec, depuis le tournant du siècle, de gérer l'ensemble de sa production et le transport d'électricité sur son réseau.
Lors de la première présentation du projet à la Régie de l'énergie, en 2018, Hydro-Québec soutenait qu'il fallait « agir avec célérité » pour remplacer des systèmes qu'elle qualifiait de vétustes et de désuets.
Une défaillance pouvait « avoir un impact très important chez sa clientèle en causant une perte de visibilité du réseau de transport, de l'état des équipements et des mesures », écrivait alors la société d'État, avançant que le nouveau système devait voir le jour d'ici 2023.
L'année suivante, après avoir dépensé près de 20 millions de dollars pour cibler ses besoins, Hydro-Québec signait un contrat avec la firme américaine Open Systems International (OSI) pour chapeauter le développement et le déploiement de la solution. Une enveloppe de 541 millions de dollars a alors été débloquée.
Or, depuis, les retards se sont multipliés. Après avoir été reportée à 2024, la livraison a ensuite été repoussée à 2025, puis 2026 et plus récemment à 2027, selon des communications obtenues par La Presse.
Celles-ci évoquent que les efforts pour intégrer les fonctionnalités du réseau de transport régional « sont plus grands qu'anticipés au départ ». Une équipe d'Hydro-Québec a aussi récemment été ajoutée pour « accélérer la réalisation des travaux ».
Des enjeux d'approvisionnement et de pénurie
M. Jaouich explique les délais et les dépassements par l'adaptation du travail au cours de la pandémie, mais aussi par les enjeux d'approvisionnement d'équipements ainsi que la pénurie des microprocesseurs entre 2020 et 2023.
Les dépassements de coûts auraient été beaucoup plus importants si ce n'était de l'entente forfaitaire qu'Hydro-Québec a conclue avec OSI, soutient-il. « C'est l'une des principales raisons qui expliquent qu'on a pu contrôler nos coûts et qu'ils n'ont pas explosé. On a établi un prix pour l'ensemble des travaux, plutôt que pour le temps que ça prend pour les faire. »
Hydro-Québec a par ailleurs dû revoir le projet initial pour freiner les retards et maintenir les dépassements sous la barre de 15 %. En 2023, la société d'État a décidé de rapatrier à l'interne le développement du système de conduite de la division distribution.
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