« Quand je pense où j'en étais il y a un an, c'est génial » : avec son premier titre WTA à Hambourg, Loïs Boisson conclut sa folle saison sur terre battue en beauté
Certaines l'ont attendu longtemps. D'autres l'attendent toujours. Loïs Boisson n'a attendu que son deuxième tableau final dans un tournoi WTA, mis à part Roland-Garros, pour remporter son premier titre, à Hambourg, dimanche (face à la Hongroise Anna Bondar 7-5, 6-3). Le premier sacre d'une Française depuis le Masters 2022 remporté par Caroline Garcia. On pourra toujours arguer que c'est un tournoi de juillet et que trois des cinq adversaires qu'elle a écartées étaient classées au-delà de la 100e place mondiale, il n'en demeure pas moins que la coqueluche du dernier Roland-Garros confirme qu'elle ne sera pas un feu de paille.
Avec ce titre, elle s'installe au 44e rang mondial, affirmant encore plus son rôle de n° 1 française. Mais le classement, elle n'en fait toujours pas une histoire. « Je ne vais pas changer de discours, ce n'est pas un objectif. Bien sûr, être top 50 c'est super, mais j'ai des objectifs bien plus hauts, rappelle-t-elle. Le classement n'est que le résultat des victoires. Si je continue à gagner des matches, c'est normal que je grimpe au classement. Mais quand je pense où j'en étais il y a un an, c'est génial. »
Rappelons-le, l'éclosion de Loïs Boisson a été retardée par une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche quelques jours avant Roland-Garros 2024. Un an plus tard, elle a plus que repris sa marche en avant. « Un premier titre, c'est super, s'enthousiasme celle qui est d'ordinaire si réservée. Gagner des tournois, c'est l'objectif mais on n'y arrive pas toujours. » À Hambourg, elle y est arrivée sans donner l'impression de surjouer. Au contraire, ce sont souvent ses adversaires qui ont tenté d'en faire trop, quitte à déjouer à force de chercher son revers pour éviter son énorme coup droit.
« Je ne pense pas que les autres joueuses me craignent. Ce qui est sûr, c'est qu'elles connaissent mon jeu. Après, je fais tout un peu mieux qu'avant et ça change les choses »
Loïs Boisson, après son titre à Hambourg
Comme si la Dijonnaise était crainte avant de rentrer sur le court. Elle préfère tempérer. « Je ne pense pas que les autres joueuses me craignent, non. Ce qui est sûr, en revanche, c'est qu'elles connaissent mon jeu. Après, je fais tout un peu mieux qu'avant et ça change les choses. Mais, sur le circuit, tout le monde craint tout le monde, il n'y a rien de spécial en ce qui me concerne. » N'empêche, à voir Bondar (77e) s'acharner à chercher son revers au point de ne pas toujours jouer le coup juste simplement pour l'empêcher de se décaler en coup droit, on se dit que ce revers qui reste un gros point d'amélioration, surtout lorsqu'il est joué recouvert, n'est pas forcément un handicap. La tactique d'éviter son coup droit est payante un temps, mais, sur terre battue, peu sont celles qui arrivent à maintenir l'effort assez longtemps pour empêcher la Française de faire tourner les événements en sa faveur.
Ce fut le cas lors de cette finale où Bondar s'est rapidement détachée 4-0. « Poker face » habituelle façon Droopy, Boisson ne montrait rien mais semblait sous le coup de la pression d'une première finale. L'intéressée dément. « Non, il n'y avait pas de pression particulière en début de match. C'était surtout elle qui jouait bien. Moi, je n'arrivais pas à développer mon tennis et elle jouait juste mieux que moi. »
Onze victoires en treize matches sur terre battue : une réussite insolente
Avec seulement 48 % de premières balles, Boisson n'a pas pu compter sur sa rampe de lancement habituelle. Alors, elle est allée au charbon. Point après point, elle s'est évertuée à remettre de l'ordre dans son jeu, jusqu'à effacer ses deux breaks de retard, passer devant et boucler une première manche qu'on ne lui prédisait pas quelques minutes auparavant. Derrière, comme souvent, son travail de sape a fait effet. Tout au long de la semaine, on l'a vu, ses adversaires avaient du mal à finir les matches. Soûlées de coups droits, elles finissaient par craquer et Bondar n'a pas fait exception.
Avec ce premier titre, elle ferme le chapitre de la terre battue, cette surface qu'elle aime tant et où elle connaît une réussite insolente (onze victoires sur treize en trois tournois joués). Et elle ouvre celui d'une joueuse avec un nouveau statut, et qui continue sa découverte du circuit principal, à 22 ans. Après un petit tour par les qualifications de Wimbledon pour faire connaissance avec le gazon (défaite en trois sets face à la Canadienne Carson Branstine), c'est maintenant le dur de la tournée américaine qui s'offre à elle.
La valise était prête dès la qualification pour la finale, samedi soir, et elle sera dès lundi dans l'avion vers Montréal (27 juillet-7 août). La concurrence y sera autre, comme à Cincinnati (7-18 août) puis à l'US Open (24 août-7 septembre). Il y aura forcément un travail d'adaptation à cette surface qu'elle n'a pas beaucoup pratiquée. Mais c'est le genre de défi que Loïs Boisson aime relever.
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