« On a tout essayé » : Jonas Vingegaard et Visma dans l'impasse face à la suprématie de Tadej Pogacar sur le Tour de France
C'est de loin que Jonas Vingegaard a suivi la fin du Tour, dimanche, une fois les temps figés, laissant les classicmen se jouer la victoire d'étape dans la butte Montmartre. Il n'a donc pas vu Tadej Pogacar batailler avec son équipier Wout Van Aert à l'avant, mais il l'a beaucoup regardé pendant trois semaines, plus ou moins proche mais toujours dans le dos du Maillot Jaune. Jamais il n'a réussi à le décrocher, à lui reprendre du temps, et après ses deux jours sans (le contre-la-montre de Caen, la première journée pyrénéenne, « des étapes où j'ai eu mes niveaux les plus bas depuis des années », affirmait-il dimanche), le problème s'est révélé insoluble pendant trois semaines, cet été. Et au-delà, sans doute.
L'an passé, le leader des Visma-Lease a bike avait été perturbé par sa lourde chute au Tour du Pays Basque, en avril, et son équipe se lançait affaiblie (pas de Kuss ni de Van Baarle, Van Aert de retour d'une blessure lui aussi). Sa deuxième place finale, enjolivée d'une victoire au Lioran, permettait un bilan positif en vue de la reconquête de 2025, mais malgré une préparation optimale, malgré des équipiers affûtés et qui ont parfois mis au supplice leurs rivaux d'UAE (à l'exception de Matteo Jorgenson, décevant), il n'a jamais fait vaciller le champion du monde. « Je pense qu'on a fait une très bonne course, qu'on a tout essayé, mais on venait avec ce grand rêve de remporter ce Tour et ça n'est pas arrivé, donc on n'est pas totalement satisfaits, résumait dimanche après-midi Grischa Niermann, le directeur sportif des Visma. On a vraiment essayé de rendre la course difficile à Tadej et à UAE, mais à la fin, le plus fort a gagné, donc bravo. »
Et pourtant Vingegaard cherche des solutions
« Les gens peuvent être heureux qu'on soit là, autrement on aurait pu donner le Maillot Jaune à Tadej dès Lille »
Grischa Niermann, directeur sportif chez Visma
Pour la première fois depuis 2022 et la première victoire de Vingegaard, les deux favoris du Tour abordaient l'épreuve à 100 %. Et le bilan est sans appel. « On savait avant ce Tour qu'il était le meilleur coureur du monde, ce n'est pas nouveau hein, répondait encore le DS. Les gens peuvent être heureux qu'on soit là, autrement on aurait pu donner le Maillot Jaune à Tadej dès Lille. Sur une course de trois semaines, son niveau a énormément augmenté entre 2023 et 2024, et il a été encore très, très bon cette année, mais ça ne veut pas dire qu'il le sera encore l'an prochain. »
Interrogé en mai, avant les deux baffes reçues au Dauphiné (2e à 59" du Slovène) et donc au Tour, le dauphin refusait aussi toute fatalité. « Cela dira quelque chose de la situation d'aujourd'hui, mais tout peut changer dans le futur. S'il gagne, ça ne veut pas dire que je ne gagnerai plus. Je peux faire un grand pas l'an prochain. » Un grand pas, à 29 ans (il les aura en décembre), lui qui avait travaillé sur son punch ces derniers mois pour ferrailler avec Pogacar, avec succès, mais n'a plus cette capacité à distancer son concurrent en altitude comme avant, malgré diverses tentatives au Ventoux ou au col de la Madeleine : un espoir ambitieux.
L'autre possibilité, pour que les courbes s'inversent, serait que le désormais quadruple vainqueur du Tour faiblisse, et les mots du directeur de la performance d'UAE, dans L'Équipe vendredi (« Aujourd'hui, nous ne voyons plus vraiment d'évolution, Tadej est très proche de son niveau ultime »), sont une minuscule lueur d'espoir.
Dans l'immédiat, Vingegaard va se reposer quelques jours, avant de se préparer deux semaines pour la Vuelta (23 août au 14 septembre) où il a « hâte » d'être. « On est bien préparés et j'espère qu'on pourra jouer la victoire », veut croire Niermann. Surtout si Pogacar n'est pas là.
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