
Québec met 145 millions dans Groupe Océan
Au moment où l'entreprise prévoit accroître sa capacité de construction alors que d'importants investissements fédéraux sont attendus dans le secteur de la défense, elle est parvenue à trouver la « formule gagnante », estime son président et chef de la direction, Jacques Tanguay.
« Cela nous permet de mettre de l'argent au chaud et d'avoir un coussin confortable pour la croissance d'Océan, explique-t-il, en entrevue avec La Presse. On a évalué plusieurs scénarios pour en trouver un qui fait en sorte que notre détention est 100 % québécoise. »
Établie à Québec, la société se spécialise dans la construction et la réparation navale, le remorquage portuaire ainsi que le dragage. Elle exploite des chantiers dans la Vieille-Capitale, à L'Isle-aux-Coudres, où sont construits quatre remorqueurs pour la Défense nationale, ainsi qu'un autre à Les Méchins.
L'opération financière annoncée mardi est complexe. D'une part, le fondateur Gordon Bain réduit sa participation, mais les autres membres de la direction d'Océan, dont M. Tanguay, haussent la leur pour conserver une position de contrôle.
De plus, le Fonds de solidarité FTQ retire ses billes après avoir été actionnaire pendant sept ans. Le gouvernement Legault, son bras financier, Investissement Québec (IQ), ainsi que le bas de laine des Québécois remplacent le fonds de travailleurs. Par courriel, celui-ci a indiqué que son « mandat d'actionnaire accompagnateur » s'était terminé auprès d'Océan.
L'investissement de Québec dans Groupe Océan 75 millions en actions privilégiées (gouvernement)
34 millions du Fonds pour la croissance des entreprises québécoises (gouvernement)
36 millions en capital-actions (Investissement Québec)
Actionnaire depuis 2014, la Caisse détenait une participation inférieure à 50 millions dans l'entreprise. Le gestionnaire de régimes de retraite n'a pas précisé le montant remis dans Océan.
L'entreprise se spécialise essentiellement sur le marché des navires de petite et moyenne taille – un créneau différent de celui de Chantier Davie, qui construit des brise-glaces pour la Garde côtière dans le cadre de la Stratégie nationale de construction navales, dotée d'une enveloppe supérieure à 100 milliards.
Ce programme concerne des navires de toutes tailles pour la Marine royale canadienne, Transports Canada et la Garde côtière. Dans le cas d'Océan, on lorgne les navires de moins de 1000 tonnes de déplacement. L'entreprise veut rester le « plus grand des moyens chantiers ».
Son propre créneau
« On a déjà signé des contrats importants avec la Garde côtière, affirme M. Tanguay. On est en plein dedans. Avec les investissements dans la défense qui vont s'accélérer, on entend poursuivre notre croissance. Avec nos trois chantiers, on a une force de frappe. »
À écouter le gestionnaire, l'expansion du spécialiste québécois s'effectuera essentiellement à travers une augmentation de sa main-d'œuvre et d'investissements dans ses équipements. Des agrandissements ou une acquisition ne semblent pas dans les cartons pour l'instant.
Chez IQ, on ne s'en cache pas : l'intervention gouvernementale s'inscrit dans un effort pour assurer le maintien d'un actionnariat québécois chez Océan.
« Il y a toujours un risque alors pour nous, c'était important de maintenir la structure de l'actionnariat, affirme la présidente-directrice générale de la société d'État, Bicha Ngo. On a été en discussions avec la compagnie pendant un an. On appuie aussi une entreprise qui va croître. »
Sans entrer dans les détails, la dirigeante d'IQ assure que des « clauses Québec » font partie de l'entente, notamment pour assurer le maintien du siège social dans la Vieille-Capitale.
Avec des finances publiques sous pression, l'interventionnisme du gouvernement Legault est actuellement sous les projecteurs, particulièrement en raison de déconfitures médiatisées d'entreprises comme Northvolt et Lion Électrique, épaulées financièrement par Québec.
Pourquoi le jeu en vaut la chandelle avec Océan ?
« Nous sommes le contraire d'une jeune pousse, répond du tac au tac M. Tanguay. Nous avons des actifs importants qui ont une valeur, un fonds de roulement stable et des contrats à long terme. C'est ce qui est sécurisant pour le gouvernement et la Caisse. »
Groupe Océan en bref Fondation : 1972
Siège social : Québec
Effectif : 1120 employés (1050 dans la province)
Secteurs : construction et réparation navales, remorquage portuaire et transport, location spécialisée d'équipement maritime, dragage et électrotechnologie marine.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
18 hours ago
- La Presse
iA Groupe financier sauve 31 millions
iA Groupe financier a dévoilé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 327 millions, en hausse de 53 %, par rapport à 214 millions à la même période l'an dernier. (Montréal) Moins de morts, moins de maladies et moins de sinistres : iA Groupe financier a dévoilé des résultats meilleurs que prévu, tandis que le malheur a moins côtoyé ses clients ce printemps. Stéphane Rolland La Presse Canadienne iA Groupe financier a dévoilé des résultats meilleurs que prévu tandis que le taux de mortalité, les maladies et les sinistres étaient inférieurs aux prévisions. L'assureur de Québec a mentionné qu'il a réalisé un gain d'expérience de 31 millions, ce qui veut dire que les réclamations ont été moins élevées que ses hypothèses. Le chef des finances, Éric Jobin, a expliqué, mercredi, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes, que l'assurance-vie, l'assurance collective et l'assurance dommages ont toutes réalisé de petits gains d'expérience qui se sont accumulés. L'entreprise, qui portait anciennement le nom d'Industrielle Alliance, a annoncé, en même temps, une augmentation de son dividende trimestriel de 10 % à 0,99 $. iA Groupe financier a dévoilé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 327 millions, en hausse de 53 %, par rapport à 214 millions à la même période l'an dernier. Le bénéfice ajusté par action a bondi à 3,49 $, en hausse de 27 %. Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 3,09 $, selon la firme de données financières Refinitiv. L'action gagnait 0,54 $, ou 0,39 %, à 138,99 $ à la Bourse de Toronto en après-midi.


La Presse
18 hours ago
- La Presse
Les cas d'insolvabilité chez les consommateurs sont en hausse
LACPIR souligne dans un communiqué qu'un Canadien a déposé un dossier d'insolvabilité toutes les quatre minutes environ. (Montréal) Les cas d'insolvabilité chez les consommateurs ont légèrement augmenté au deuxième trimestre, selon les dernières statistiques du Bureau du surintendant des faillites publiées mercredi, tandis que ceux d'entreprise ont un peu reculé. La Presse Canadienne Un total de 36 392 dossiers d'insolvabilité en vertu de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité (LFI) ont été déposés au deuxième trimestre de 2025. Parmi eux, 35 114 concernent des particuliers et 1278 des entreprises. Pour l'Association canadienne des professionnels de l'insolvabilité et de la réorganisation (ACPIR), cette hausse pour les consommateurs de 2,6 % par rapport au trimestre précédent – mais de 0,1 % en glissement annuel – reflète les tensions financières au pays. L'association souligne dans un communiqué qu'un Canadien a déposé un dossier d'insolvabilité toutes les quatre minutes environ. Selon l'ACPIR, le volume trimestriel d'insolvabilités des consommateurs demeure supérieur de 4,9 % aux valeurs d'avant la pandémie pour le deuxième trimestre, ce qui confirme le niveau élevé de détresse financière que continuent de vivre des ménages. Le président du conseil d'administration de l'ACPIR, le syndic autorisé en insolvabilité André Bolduc soutient que la hausse du coût des produits de première nécessité, les paiements hypothécaires de plus en plus élevés et l'augmentation des dépenses courantes des ménages représentent un fardeau pour les consommateurs. Au Québec, le nombre de dossiers d'insolvabilité déposés par des consommateurs a reculé de 2,6 % au deuxième trimestre, comparativement à la même période l'an dernier, pour totaliser 8 372. L'Ontario a enregistré le plus grand nombre de cas, soit 13 292, un chiffre qui demeure stable par rapport au deuxième trimestre de 2024. Terre-Neuve-et-Labrador, la Colombie-Britannique et le Manitoba ont enregistré d'importantes hausses en glissement annuel, respectivement de 20,2 %, de 7,0 % et de 5,3 %. Du côté des entreprises, le nombre de dossiers d'insolvabilité a reculé de 17,1 % au deuxième trimestre comparativement à l'an dernier. L'ACPIR souligne néanmoins que les volumes de dépôts restent supérieurs de 33,4 % à la moyenne du deuxième trimestre avant la pandémie, ce qui constitue un reflet des difficultés persistantes dans le milieu des affaires. Les industries les plus touchées, en nombre de dossiers déposés, sont la construction, les services d'hébergement et de restauration ainsi que le commerce de détail. Cependant, les dossiers d'insolvabilité déposés dans le secteur de l'agriculture, foresterie, pêche et chasse ont grimpé de 29,2 % en glissement annuel. L'ACPIR rappelle que les insolvabilités dans ces secteurs peuvent avoir d'importantes conséquences sur de petites communautés.


La Presse
a day ago
- La Presse
La Cour devra se pencher sur les assurances étudiantes
La Cour supérieure du Québec devra se pencher sur ces questions, a tranché la juge Florence Lucas le 31 juillet dernier. Une demande d'action collective concernant potentiellement des centaines de milliers d'étudiants et ex-étudiants vient d'être autorisée par le tribunal. Est-il légal de faire en sorte que les étudiants soient automatiquement inscrits à un régime d'assurance maladie, médical ou dentaire, dont les primes sont prélevées à même leurs droits de scolarité ? L'option de se retirer de ce régime d'assurance, à condition de respecter une plage horaire bien précise, est-elle actuellement bien communiquée ? Est-elle même légale ? La Cour supérieure du Québec devra se pencher sur ces questions, a tranché la juge Florence Lucas le 31 juillet dernier. Une demande d'action collective à ce sujet avait d'abord été déposée en juin 2023 par un étudiant de l'Université de Montréal, mais elle a été modifiée depuis – ce sont maintenant deux demanderesses ayant étudié à Concordia et à McGill qui représentent le groupe. Celles-ci se sont retrouvées automatiquement assurées par Desjardins, par l'entremise d'un cabinet montréalais nommé l'Alliance pour la santé étudiante au Québec (ASEQ), une procédure classique dans les établissements d'enseignement au Québec. Elles soutiennent essentiellement que l'adhésion automatique à un tel régime est illégale, qu'elles n'ont pas été informées des options de retrait et que le délai pour ce faire, d'une durée de quelques semaines, est trop court, peut-on lire dans les documents judiciaires. Elles demandent pour tous les étudiants dans la même situation qu'elles l'arrêt de cette procédure de style « opt-out » (de laquelle on doit se désinscrire plutôt que d'avoir à s'y inscrire), le remboursement des primes payées ainsi que des montants compensatoires, notamment pour le partage d'informations personnelles à l'assureur ainsi qu'en dommages punitifs. Entités mises en cause L'avocat des demanderesses, Me Joey Zukran, du cabinet LPC Avocats, a mentionné à La Presse qu'il espère réussir à s'entendre avec Desjardins et l'ASEQ au cours des deux prochains mois pour éviter d'impliquer toutes les institutions d'enseignement une par une dans un processus judiciaire. Les entités mises en cause pour le moment sont Desjardins sécurité financière et l'ASEQ ainsi que les universités Concordia et McGill, étant donné qu'il s'agit des établissements d'enseignement auxquels les demanderesses sont liées. Un nouveau document a été déposé lundi pour demander d'ajouter à l'action collective les étudiants de 32 autres établissements d'enseignement postsecondaire qui se trouvent dans une situation similaire. Selon le document, plus de 400 000 étudiants seraient couverts par l'ASEQ dans une année donnée et pourraient donc être concernés par l'affaire. Comme tous les contrats d'assurance qui ont été conclus après le 19 décembre 2019 sont visés par l'action collective, le nombre de personnes faisant partie du groupe est encore plus élevé. L'enjeu des assurances pour étudiants a fait couler de l'encre dans les dernières années. Des parents ont déploré le fait d'avoir eu à payer ces primes alors que leurs enfants étaient déjà couverts par leurs propres assurances collectives. De leur côté, les associations étudiantes mentionnent que c'est ce système d'« opt-out » qui leur permet d'offrir des assurances à aussi bas prix à des étudiants qui, pour certains, pourraient avoir de la difficulté à se faire assurer. L'Autorité des marchés financiers (AMF) s'était penchée sur le dossier et avait d'abord interdit en 2022 la procédure d'« opt-out ». Desjardins avait alors annoncé qu'elle n'offrirait plus ces assurances aux étudiants. La mobilisation des associations étudiantes qui déploraient l'ingérence de l'AMF dans leurs affaires avait poussé l'organisation à revoir sa position, et les assurances avaient pu continuer de fonctionner avec l'« opt-out ». Lisez « Les étudiants assurés en bloc » Lisez « Les étudiants partent en guerre contre l'AMF »