« Il faut retourner tous au boulot » : les Bleus ont quitté Wimbledon au stade des étincelles
On est là, avec nos petits bonheurs en creux, le retentissant succès au premier tour d'Arthur Rinderknech sur le numéro 3 mondial, Alexander Zverev, plein phare sur le Centre Court, la victoire joliment slicée de Diane Parry sur la top 15 Diana Shnaider au deuxième round. C'est beau, c'est encourageant, c'est plein de promesses, mais cela ne suffit pas pour autant à tirer aujourd'hui un bilan d'ensemble satisfaisant.
À Wimbledon, les quinze Français et Françaises sur la ligne lundi dernier sont tous déjà hors green. Rideau. Et l'histoire s'est terminée dans le brutal vendredi, avec les quatre derniers Bleus étêtés sans broncher, d'un coup de serpe : quatre défaites, neuf manches perdues sur neuf et tout juste deux balles de set en faveur de Rinderknech face à l'épatant revenant polonais, Kamil Majchrzak, pour faire passer l'amère pilule.
Une hécatombe tricolore et un goût d'inachevé
Pas de deuxième semaine, pas de huitièmes de finale, quand ils étaient trois Français l'an passé à s'y être hissés (Giovanni Mpetshi Perricard, Arthur Fils et Ugo Humbert). Collectivement, il n'y a rien de magique. « On aurait préféré avoir plein de Français en deuxième semaine comme l'année dernière », convenait le capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis, Paul-Henri Mathieu. « C'est quelque chose qu'il faut accepter. On a aussi été un peu moins réguliers dans les résultats qui ont précédé les tournois du Grand Chelem, surtout ici à Wim' ».
« Je ne peux pas jeter à la poubelle ma première victoire contre un top 5 »
Arthur Rinderknech, tombeur d'Alexander Zverev
Il est vrai qu'entre un numéro 1 français, Arthur Fils, absent du All England pour soigner une fracture de fatigue au dos, une dynamique inversée par rapport à l'an dernier pour Mpetshi Perricard, qui n'a plus gagné deux matches d'affilée sur le circuit depuis sa demi-finale à Brisbane début janvier, un tennis féminin où la seule Varvara Gracheva avait été conviée directement dans le tableau principal, et un tirage au sort chez les hommes qui appelait d'authentiques exploits, on se doutait un peu que l'histoire serait rude. « Ce n'est pas non plus une énorme surprise d'en avoir moins que l'année dernière. Il faut retourner tous au boulot. Il y a un côté frustrant, mais pas d'autres moyens que de retourner sur le terrain, bosser, être consistant semaine après semaine », prônait encore PHM.
Des lueurs d'espoir au milieu du naufrage
Il y eut tout de même des éclairs : le plus étincelant, évidemment, c'est celui lancé haut dans le ciel par Arthur Rinderknech, tombeur de son premier top 5 en carrière. Vendredi, malgré la déception et la frustration d'être passé vendredi à côté d'un premier huitième de finale en Majeur, par manque de jus physique et mental aussi sans doute, le Varois tentait de brasser du positif. « Je ne peux pas jeter à la poubelle ma première victoire contre un top 5 parce que j'ai perdu au troisième tour contre quelqu'un qui était à ma portée. Il y a plein de choses extrêmement positives. Je vais continuer à construire et définitivement lancer ma saison à partir de là. C'était un superbe tournoi, les plus belles émotions de ma carrière », résumait le dernier Français à tomber vendredi en fin d'après-midi.
« Le circuit est ouvert. Ca passe par le travail »
Paul-Henri Mathieu, capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis.
Avant lui, Gaël Monfils, passé à deux points du match face au Hongrois Marton Fucsovics jeudi soir, au deuxième tour, avait cédé au bout d'un cinquième set dans lequel il n'était jamais entré (6-4, 1-6, 4-6, 7-6 [5], 6-4). Puis Adrian Mannarino n'avait converti qu'une de ses dix balles de break pour finir clouer en trois sets par le costaud Andrey Rublev (7-5, 6-2, 6-3). Mais avec cinq succès de suite, qualifications comprises, ce Wim'est bon à prendre pour « Manna », qui ne comptait que... deux victoires sur le Tour avant le passage par Londres. Idem pour Diane Parry, sérieusement blessée à l'automne dernier et qui a reverdi sur le gazon britannique, avec, là aussi, cinq succès d'affilée depuis Roehampton, une 15e mondiale épinglée, avant de prendre vendredi la marée et neuf jeux de suite face à la Britannique Sonay Kartal (6-4, 6-2).
Il y eut quelques larmes aussi, celles d'Ugo Humbert après son revers face à Gaël Monfils au premier tour. Blessé à une main quelques jours avant Monte-Carlo, le numéro 2 français a voulu continuer à batailler mais il n'a pas retrouvé depuis toute son envergure et les cogitations vous happent vite. « Il lui est arrivé beaucoup de malheurs ces derniers mois. Il va reprendre le bon bout », assure Mathieu.
Après Monfils et Humbert en huitièmes de finale à Melbourne en janvier, l'enchanteresse demi-finaliste Loïs Boisson, à Roland-Garros, le temps des Bleus n'a pas dépassé la semaine à Wimbledon. Mais Mathieu veut croire que l'ombre précède les beaux jours. « Le circuit est très ouvert, il y a vraiment de la place. Ça passe par le travail. Ce sont eux qui doivent y croire. »
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