Les gros coups de Benjamin Bonzi et d'Arthur Rinderknech sous la chaleur de Cincinnati
Le plan parfait de Bonzi
Quand on lui demande si c'était une option tactique de laisser Lorenzo Musetti prendre le large en début de match pour mieux le rattraper et le dépasser par la suite (5-7, 6-4, 7-6 [4]), Benjamin Bonzi a un petit sourire et commence une explication un peu convenue. « J'ai vraiment mal commencé. J'ai eu du mal à trouver mon rythme. J'avais l'impression que le terrain était un peu plus rapide que celui du premier tour. J'ai mis un peu de temps à m'adapter. » Et puis non, l'évidence et l'honnêteté imposent une autre réponse. « Pfff... Non, en fait, j'ai juste fait un très mauvais jeu de service pour commencer », lâche-t-il d'un trait. Difficile de dire autre chose après avoir été mené 3-0 en n'ayant gagné qu'un seul point.
Il a pris sa chance sur les deuxièmes balles
La suite était bien meilleure pour le Français, qui se remettait dans le bon ordre de marche et venait titiller son adversaire italien. « De 0-3 à 5-4, j'étais bien, vraiment. Mais après, je recommence à être moins bon et il prend le set alors que je servais pour le premier », se désole-t-il. Privé de compétition après des échecs au premier tour à Washington et à Toronto, Bonzi a beaucoup travaillé entre deux tournois. « On a essayé de mettre des choses en place, notamment sur la teneur des matches », explique-t-il. Alors, ces petites choses qui peuvent faire de grandes différences, il s'est appliqué à les mettre en oeuvre. À commencer par la volonté d'aller vers l'avant le plus souvent possible et à trouver le juste niveau d'agressivité. Il fait alors « le trou rapidement » dans un deuxième set qui se termine dans la douleur avec « des jeux de service qui devenaient compliqués ». Avant ce troisième set qu'il définit simplement : « C'était la guerre. »
Benjamin Bonzi s'offre Lorenzo Musetti au deuxième tour du tournoi de Cincinnati
Lorenzo Musetti, que l'on avait croisé au sortir de son échauffement, souriant et disponible pour tous les fans qui l'abordaient, montait en température. Il levait les bras, regardait le ciel, vociférait. Mais rien n'y faisait, il sentait que le match était en train de lui échapper. « C'était dur sur tous les points, concède le Français. Mais je suis content du caractère que j'ai montré sur ce match. Content de m'être forcé à y aller, à faire les efforts pour aller vers l'avant. C'était la même idée qu'au premier tour, arriver à être agressif, prendre ma chance sur les deuxièmes balles. »
« On pourra parler de réussite, oui, mais j'ai surtout réussi à mettre en place ce que je voulais »
Benjamin Bonzi, qualifié pour le 3e tour
Mais, en face, c'était un top 10 (le 3e qu'il accroche à son palmarès après Casper Ruud et Daniil Medvedev) et il n'allait pas se laisser faire. « À la fin du troisième, il a commencé à très bien servir en deuxième, à changer ses zones, acquiesce Bonzi. Mais je lui ai montré que mes intentions ne changeaient pas. » On pourra parler de réussite dans les moments chauds. « Dans le tie-break, la volée qui me remet à 1-1, c'est un petit miracle. » Mais il y a surtout eu la volonté d'aller chercher le match, comme sur le point à 4-4.
Avec cette victoire, Benjamin Bonzi valide beaucoup de travail et s'enlève un petit poids des épaules. « Gagner deux matches ici, c'est la récompense des entraînements. Je suis content de voir que ça fonctionne face à un joueur du top 10 qui aime dicter le jeu et qui n'est pas évident à bouger. Quand Musetti arrive à prendre le jeu à son compte avec son coup droit, ce n'est pas facile de renverser la vapeur. Et en revers, il varie beaucoup et il n'est pas facile à attaquer. On pourra parler de réussite, oui, mais j'ai surtout réussi à mettre en place ce que je voulais. » Reste maintenant à bien récupérer en prenant de nombreux bains froids. « Mais on récupère toujours mieux quand on gagne. Et le jour de repos avant le prochain match, je prends ! »
La Bretagne attendra pour Rinderknech
Température affichée, 31 degrés. Température ressentie : 39 degrés. 61 % d'humidité. Pas un souffle de vent ni un nuage à l'horizon. Voilà les conditions dans lesquelles Arthur Rinderknech (70e) a livré un combat exemplaire face à Casper Ruud, 13e (6-7 [5], 6-4, 6-2). Le Norvégien n'aime pas le froid et préfère souvent s'entraîner en Espagne plutôt qu'au pays. Mais là, c'était beaucoup pour lui. Il avait beau s'arroser régulièrement la nuque, il cuisait à petit feu. Il faut dire que Rinderknech faisait ce qu'il fallait dans le rôle du chef surveillant la cuisson.
Arthur Rinderknech à propos des conditions de jeu à Cincinnati : « C'est de la survie »
Malgré quatre revers en autant de confrontations face à Ruud, il savait qu'il avait le bon plan pour le battre. Il n'avait juste pas encore réussi à le mettre en place. « Cette fois, j'ai pu appliquer ma tactique. J'ai grappillé tout au long du match, jusqu'à lui mettre la tête sous l'eau dans le troisième », reconnaissait « King Arthur ». Après un set perdu sur des détails, au tie-break, le deuxième n'a pas été tranquille pour les nerfs. Rinderknech avait fait le break avant de se faire reprendre. Il faisait les bons choix, mais pêchait parfois dans l'exécution. La peur de voir Ruud se rappeler qu'il était top 10 il n'y a encore pas si longtemps était là. Mais c'était bien Rinderknech qui forçait la décision en fin de deuxième manche.
Seize points remportés d'affilée
De fait, jusqu'à 3-0 en sa faveur dans le dernier set, le Français a aligné 16 points de rang face à un adversaire qui était visiblement marqué physiquement. On doit le préciser, car il n'en a aucun souvenir. « Trois jeux blancs ? Je n'avais pas fait attention, pour être honnête. Seize points, vous dites ? Incroyable... Je ne savais pas. Ça prouve que j'ai fait les bonnes choses pour que ça penche en ma faveur. » Peut-être la faute à cette chaleur étouffante qui crame les épidermes autant que les neurones. Pas facile de rester lucide dans ces conditions, surtout avec un jeu à risque comme celui de Rinderknech. Alors on se concentre sur l'essentiel.
« Faire du sport comme ça, en plein cagnard, ce n'est pas très bon pour le corps ou la tête. Mais c'est pareil pour tout le monde et il faut faire avec »
Arthur Rinderknech
« Il faut juste essayer de tout remettre à zéro entre chaque point. Bien respirer, boire de la bonne manière, manger de la bonne manière. C'est de la survie. » Il tempère un peu. « On a quand même la chance d'avoir des ramasseurs de balles qui font leur part du boulot en nous apportant les serviettes et en nous tenant un parasol aux changements de côté. On a aussi une machine qui nous souffle de l'air frais. Mais faire du sport comme ça, en plein cagnard, ce n'est pas très bon pour le corps ou la tête. Mais c'est pareil pour tout le monde et il faut faire avec. »
En tout cas, avec le format des Masters 1000 sur douze jours, il ne s'inquiète pas pour la récupération et assure qu'il sera prêt dans quarante-huit heures. Et puis, il connaît ces conditions. Il les a déjà vécues lors de son passé de joueur universitaire, même s'il convient que « ce n'est pas ce que j'apprécie le plus à la base ». En fait, éprouvé par 2 h 40 de duel au soleil, il se verrait bien dans sa Bretagne chérie « au bord de l'eau, par 23 degrés ». Mais il y a cette tournée US qu'il affectionne et qui le tiendra jusqu'à l'US Open. Après un joli Wimbledon où il avait battu Alexander Zverev et atteint le troisième tour, Rinderknech retrouve de l'allant après un Open du Canada terminé dès le premier tour. « Cela prouve que je suis sur la bonne voie et que mon entourage me porte là où il faut. Les belles performances justifient tout le travail effectué. La Bretagne attendra. »
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