Victoria Mboko, un talent qui promet après sa victoire éclatante à Montréal
L'onde a traversé tout le pays. À Montréal, une folie contagieuse s'est emparée des tribunes au point de dégoûter Naomi Osaka. À Toronto, Ben Shelton et Karen Khachanov ont dû s'arrêter quelques instants en pleine finale parce que, à plusieurs centaines de kilomètres de là, Victoria Mboko devenait la nouvelle reine du Canada et que les spectateurs l'ont célébrée comme si elle était sous leur yeux. « Félicitations pour ton titre Vicky. Je ne savais pas ce qui se passait, mais Toronto est devenue folle pour toi », se marrait l'Américain sur les réseaux sociaux après son propre sacre.
L'intéressée, invitée dans le grand tableau, était tout à sa joie après sa balle de match venue clore une quinzaine hallucinante et une explosion monumentale. À 18 ans, celle qui n'avait encore jamais battu de top 10 ou même remporté un tournoi sur le circuit principal a défoncé toutes les barrières. Quatre joueuses titrées en Grand Chelem éliminées (dont la n°2 mondiale Coco Gauff), une finale renversante contre un de ses modèles, Osaka (2-6, 6-4, 6-1), et un premier trophée soulevé devant son public. Ébouriffant quand un coup d'oeil dans le rétro montre qu'elle ne pointait même pas dans le top 300 en début de saison.
« On n'est pas surpris, mais personne ne pensait que ça allait se produire aussi vite »
Noëlle Van Lottum, responsable du tennis féminin à Tennis Canada
« Je n'aurais jamais pensé que quelque chose comme ça arriverait aussi soudainement, convenait la nouvelle 24e mondiale. J'en suis super heureuse et je pense que ça prouve simplement que nos rêves sont plus accessibles qu'ils n'y paraissent. » Pour elle, ce rêve de titre en WTA 1000 semblait encore lointain à l'aube de la saison 2025. Elle venait de tout chambouler dans son organisation, quitter l'académie de Justine Henin en Belgique pour revenir dans le giron fédéral canadien. Les promesses étaient là, toujours, pour celle qui impressionnait par sa puissance de feu et était dans les radars depuis plusieurs années.
« Ce jeu, elle l'a toujours eu mais on l'a peaufiné, glisse Noëlle Van Lottum, responsable du tennis féminin à Tennis Canada. Elle prend la balle un peu plus tôt, elle joue plus intelligemment. Elle utilise sa force, son réel tennis c'est ça, la lourdeur et la longueur de sa balle. Il y a aussi eu un très gros travail physique avec Nicolas Perrotte et Virginie Tremblay. On n'est pas surpris, mais personne ne pensait que ça allait se produire aussi vite, il faut être honnête. » Tellement vite qu'il peut être difficile de conserver la tête sur les épaules après une ascension aussi expresse. « On a vu que certaines ont eu des difficultés à enchaîner derrière et ça sera l'enjeu des prochaines semaines, elle n'est qu'au début », prévient ainsi Van Lottum.
« C'est la même folie que pour Loïs Boisson à Roland-Garros » : l'épopée de Victoria Mboko au WTA 1000 de Montréal enflamme le tennis canadien
Perfectionner sa technique au service ou sa volée
Mboko, elle, est bien décidée à ne pas changer : « Je comprends que cela suscite beaucoup d'attention mais j'aime garder les choses simples. Je ne veux pas me mettre de pression à cause de ce qu'il s'est passé cette semaine. Il y a toujours un autre tournoi, que l'on perde ou que l'on gagne. Je suis heureuse de vivre l'instant présent mais une fois que c'est passé, c'est passé. » La première décision de l'équipe a été de ne pas la faire enchaîner avec le tournoi de Cincinnati, d'autant plus qu'elle a souvent souffert de pépins physiques lors de ses années juniors. La suite, ce sera de la faire progresser encore et encore.
« Si elle veut durer, il va de toute façon falloir qu'elle continue à s'améliorer, décrit ainsi son entraîneure française Nathalie Tauziat. Aujourd'hui, elle arrive et les filles ne la connaissent pas trop mais l'année prochaine, elles vont la connaître. Il faut travailler ses petites lacunes du moment comme sa technique au service ou sa volée, garder les pieds sur terre et se rendre compte que rien n'est gagné. L'avenir nous dira la suite et nous, notre job, c'est de s'adapter en fonction de ce qu'il se passe et tirer la sonnette d'alarme si on voit que ça vrille un peu. » Pour que la pépite qui vient de se révéler devienne une championne établie sur les sommets.

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