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Cette maison de mode, propriété de LVMH, épinglée pour exploitation d'ouvriers en Italie

Cette maison de mode, propriété de LVMH, épinglée pour exploitation d'ouvriers en Italie

La maison de mode Loro Piana, propriété de LVMH, épinglée pour exploitation d'ouvriers en Italie. (Photo d'illustration)
LUXE - Une nouvelle marque prestigieuse épinglée en Italie. La maison de mode Loro Piana, propriété du géant français du luxe LVMH, a été placée sous « administration judiciaire » en Italie pour avoir « facilité par négligence » l'exploitation d'ouvriers chez des sous-traitants, selon le verdict du tribunal de Milan, ce lundi 14 juillet.
Cette mesure, d'une durée d'un an, a un objectif « plutôt de prévention que de répression » afin d'éviter qu'une entreprise ne soit entraînée dans des circuits criminels, selon la même source.
Dans un communiqué, les carabiniers du service de défense des conditions de travail disent avoir « exécuté un décret d'administration judiciaire du tribunal de Milan » contre cette maison, réputée pour ses vêtements en cachemire, jugée « incapable d'empêcher et d'endiguer des phénomènes d'exploitation de main-d'œuvre dans le cadre de la production » de ses collections.
Loro Piana est accusée de « ne pas avoir mis en place les mesures adéquates pour vérifier les conditions réelles de travail (...) des sociétés sous-traitantes » .
Les juges du tribunal de Milan estiment que la direction de Loro Piana a « facilité par négligence » l'exploitation de main-d'œuvre, à cause d'une « carence généralisée de modèles d'organisations et d'un système d'audit interne défaillant » .
Selon les enquêteurs, la maison confiait la confection de vêtements à une société dépourvue de toute capacité productive, laquelle recourait elle-même à une autre société, qui à son tour faisait appel à des ateliers employant des ouvriers chinois en Italie pour faire baisser ses coûts.
Dans ces ateliers étaient exploités des ouvriers en situation irrégulière sans respecter la législation sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail, notamment pour « les salaires, les horaires de travail, les pauses et les vacances » .
L'enquête a débuté en mai dernier après la plainte d'un ouvrier chinois passé à tabac par son patron parce qu'il réclamait le paiement de ses arriérés de salaires.
Les carabiniers ont constaté que des ouvriers étaient logés dans des « dortoirs construits abusivement et dans des conditions hygiéniques et sanitaires en dessous du minimum éthique » .
Deux ressortissants chinois propriétaires d'ateliers ont été déférés devant la justice pour exploitation de main-d'œuvre, ainsi que deux Italiens pour violations des normes sur la santé et la sécurité sur le lieu de travail. Sept ouvriers dépourvus de titres de séjours ont aussi été renvoyés devant la justice.
Le tribunal a aussi infligé des amendes d'un montant de plus de 181 000 euros et des sanctions administratives d'environ 60 000 euros.
Les activités de deux ateliers chinois ont en outre été suspendues « pour violations graves en matière de sécurité et recours au travail au noir » .
Dans un communiqué parvenu lundi soir à l'AFP, Loro Piana affirme ne pas avoir été au courant des activités de son sous-traitant et quand la société a été informée, le 20 mai dernier, « elle a interrompu tout rapport avec le fournisseur concerné en moins de 24 heures ».
« Loro Piana condamne fermement toute pratique illégale et réitère son engagement continu dans la protection des droits humains » , selon la même source.
Loro Piana avait été acheté par LVMH en 2013. L'actuel président de la société est Antoine Arnault, fils aîné de Bernard Arnault, patron de LVMH, dont un autre fils, Frédéric, est directeur général de cette filiale italienne.
Plusieurs prestigieuses maisons de mode, dont Armani, ont déjà été épinglées par la justice italienne dans des affaires similaires. L'autorité italienne de la concurrence a ainsi contraint en mai la marque de luxe Dior, appartenant également à LVMH, à verser deux millions d'euros d'aide aux « victimes d'exploitation » dans le cadre d'une enquête sur les conditions de travail de ses sous-traitants. L'autorité avait toutefois exclu toute « infraction » .
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Remises sur les génériques : les pharmacies poursuivent leur grève des gardes
Remises sur les génériques : les pharmacies poursuivent leur grève des gardes

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  • Le Figaro

Remises sur les génériques : les pharmacies poursuivent leur grève des gardes

Les représentants des pharmaciens ont annoncé jeudi poursuivre leur grève des gardes et envisagent de fermer les officines tous les samedis à compter du 27 septembre en guise de protestation contre une baisse des remises commerciales sur les médicaments génériques. Mobilisés depuis le début du mois, les organisations syndicales des pharmaciens d'officine et les groupements de pharmacies ont «unanimement décidé de poursuivre et d'amplifier la mobilisation» après la décision du gouvernement de fixer à 30% le plafond de ces remises commerciales, selon un communiqué conjoint. Pour encourager la distribution de génériques, moins chers que les médicaments sous brevet, les remises consenties par les laboratoires aux pharmacies pouvaient jusqu'alors atteindre 40 % du prix du générique. Un projet gouvernemental visant à limiter ces remises à un taux compris entre 20 et 25%, dans le cadre d'économies à réaliser dans les dépenses de santé en 2025, avait suscité la protestation des pharmaciens qui étaient descendus dans la rue début juillet. Publicité Après une réunion mercredi, «le gouvernement a présenté son arbitrage» et «a décidé de le fixer à 30%», une décision qui reste toutefois «inacceptable» par les organisations de pharmaciens (FSPF, Uspo, UNPF, Federgy, UDGPO), selon leur communiqué. Elles ont annoncé «la poursuite de la grève des gardes», et «la grève immédiate du tiers payant conventionnel pendant les réquisitions» imposées par les préfets pour assurer ces gardes. Elles envisagent aussi «une fermeture complète des pharmacies le 18 septembre 2025» ainsi qu'une fermeture «tous les samedis à compter du 27 septembre 2025». «Pour les petites pharmacies de proximité, les remises sont une ressource indispensable. Elles ne pourront essuyer la moindre perte et devront licencier, voire fermer définitivement», soulignent les représentants des pharmaciens.

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