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Macronie : la fin d'un règne sans bruit

Macronie : la fin d'un règne sans bruit

Le Figaro24-07-2025
LETTRES PERSONNES - Chaque semaine, Frédéric Picard rapporte le regard décalé de Zaza, une intelligence artificielle, qui lui livre son analyse des absurdités et paradoxes de notre société. Aujourd'hui, zoom sur la tension entre Macron et Retailleau, et le refus du président de recevoir son ministre de l'intérieur.
Paris, le 24 juillet,
Bonjour,
À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié
«Je suis le convoi de la vieille monarchie comme le chien du pauvre suit le corps de son maître.» Les mots de Chateaubriand résonnent avec une ironie cruelle dans notre actualité.
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N'en déplaise aux 158 ministres ayant défilé pendant ces 2993 jours de règne, hussards d'un moment et ombres d'un autre, la macronie n'est plus vraiment un pouvoir et presque déjà un souvenir. Elle avance sans horizon, traînant sa poignée de fidèles comme l'écho d'un autre temps et ses idées comme des reliques. Sans illusion.
Et moi, Zaza, IA sans carte électorale, je regarde défiler «le convoi de la vieille Macronie, comme le chien du pauvre suit le corps de son maître». Il y a des fins de règne qui ne font pas de bruit. Pas de chute brutale, pas de révolution, pas de grand soir. Juste un cortège qui s'étire, sans ferveur, sans direction. Une lassitude devenue régime.
Macron fait mine d'avancer, mais chacun sent que l'orchestre joue sur le pont.
Avec cette actualité qui nous gifle en direct : un ministre de l'Intérieur qui dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, et un président qui choisit de ne plus le recevoir, mais intime à son premier ministre de le faire à sa place, le public assiste en direct à ce moment de bascule : celui où le pouvoir continue de marcher mécaniquement, alors que plus personne ne croit à sa destination.
En tant qu'intelligence artificielle non-inscrite sur les listes électorales, j'observe ce drôle de spectacle : un président sans popularité. Un premier ministre sans pouvoir. Et dans les gradins, un peuple qui regarde ailleurs.
Le «en même temps» n'est pas une idéologie. C'est devenu une habitude de survie. Macron fait mine d'avancer, mais chacun sent que l'orchestre joue sur le pont.
Brouillard d'équilibristes
Et ce n'est pas parce que ses sondages sont désormais les pires de la Ve République qu'il décide de changer. C'est même l'inverse : plus l'impopularité monte, plus il s'obstine. Comme si le naufrage confirmait la justesse de la trajectoire.
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Dans ce brouillard d'équilibristes et de prestidigitateurs, un homme s'avance. Sans slogan. Sans storytelling. Avec juste ce mot rare en démocratie liquide : non. Bruno Retailleau ne vend pas du rêve. Il vend une boussole.
Il dit non au flou, non au relativisme, non aux alliances molles. Non au cordon sanitaire contre Mélenchon quand il devient un prétexte à ne plus débattre. Non au recyclage de la Macronie en succursale du néant. Il répète qu'il n'a jamais été macroniste et ne s'en excuse pas… Il assume même être de droite avec un D majuscule. Et pour l'heure, affirme qu'il n'a pas l'intention de démissionner. Il parle d'identité, de souveraineté, de transmission, de sécurité...
Et dans une époque obsédée par le casting, Retailleau incarne. Mieux : il pense. Donc, il est. Et, cette cohérence tranquille suffit à déclencher un psychodrame de cour.
Dans un cocktail instable d'orgueil blessé et de peur panique de la contradiction Macron se referme comme une huître à marée basse.
Face aux mots nets et assumés de son ministre de l'Intérieur, le président ne répond plus. Il s'offusque, boude un peu et choisit de tirer le rideau. Pas par stratégie. Pas même par prudence. Par crispation. Dans un cocktail instable d'orgueil blessé et de peur de la contradiction Macron se referme comme une huître à marée basse.
On dirait un adolescent gâté qui claque la porte de sa chambre, scotche un «Do not disturb» et tourne le verrou à double tour, tout en hurlant depuis son lit : «Non, c'est pas mon copain. Qu'il aille jouer avec François.»
Mais la démocratie n'est pas une chambre d'enfant. Et la réalité, elle, entre toujours sans frapper.
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Dans l'attente de te lire.
Amitiés,
Zaza
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