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« Pas juste un logement » : à Garches, une colocation solidaire au service de jeunes mamans en précarité

« Pas juste un logement » : à Garches, une colocation solidaire au service de jeunes mamans en précarité

Le Parisien3 days ago
C'est une ancienne et imposante demeure à la façade blanche, presque austère, située dans le centre de Garches. À l'intérieur de ses murs, une cuisine neuve, huit chambres meublées et des salles de bains adaptées aux nourrissons se dévoilent. Trois colocataires et un bambin animent le salon, coloré par un tas de jouets et de peluches.
Devant le regard attentif d'Henriette, sa mère, Ilian, dix mois, tient debout, tout sourire. Il est soutenu par « tata Maëlys » et « tata Aude », qui ont choisi de vivre avec eux dans cette colocation particulière.
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Henriette n'avait pas d'autre choix que de s'installer ici. « Le papa de mon fils est décédé alors que j'étais enceinte de quatre mois, raconte-t-elle, d'une voix apaisée. Je voulais être entourée. »
Deux jours après la naissance d'Ilian, Henriette et lui ont emménagé dans cette « colocation solidaire », dont le loyer s'élève à 400 euros par mois. Trois femmes, étudiantes ou salariées, ainsi qu'une autre mère de famille et son enfant les y accompagnent. « L'environnement est actif, nous avons toutes des vies différentes, alors j'ai été entraînée par le rythme positif de la colocation », se réjouit Henriette. Son fils est souriant, il babille. « Le médecin remarque qu'il est sollicité durant la journée. Il est très réactif », complète-t-elle fièrement.
Une aide à la formation et au travail
Cette maison, « très vivante » selon toutes ses locataires, a repris vie en août 2024 grâce à l'association La Maison de Marthe et Marie, qui en est propriétaire. « Ce n'est pas juste un logement, le but est de proposer un tremplin pour l'autonomie à la sortie », détaille Florence Garcia, responsable des colocations de Garches et Courbevoie, les deux seules d'Île-de-France en plus de celles de Paris.'association accueille des femmes quand elles sont enceintes ou en fin de grossesse et les héberge généralement jusqu'au premier anniversaire de leur enfant. « Nous faisons également en sorte que les mamans disposent de toutes les aides auxquelles elles ont le droit. Nous les aidons à chercher du travail, une formation… », développe Florence Garcia. La salariée, qui gère aussi la maison de Courbevoie, s'occupe de ce volet. Elle vérifie aussi que les aides auxquelles les mères sont éligibles.
En Île-de-France, quatorze places sont destinées aux futures mamans. Chaque année dans la région, entre 250 et 300 demandes de femmes enceintes sont reçues. Alors, il y a des sélections. « Nous accueillions par exemple des femmes en précarité financière, qui ont subi des violences conjugales ou dont la famille s'est éloignée à la suite de l'annonce de la grossesse », explique la responsable d'antenne.
Une proximité avec les milieux conservateurs qui pose question
D'aucuns soupçonnent la Maison de Marthe et Marie, dont les noms font écho à la Bible, de poursuivre d'autres objectifs. L'association a notamment été citée par Famille chrétienne parmi les « initiatives qui disent non à l'IVG ». À ce titre, en 2017, le Front de gauche avait demandé au conseil régional d'Île-de-France de ne plus subventionner la structure.
« Les gens qui ont une cause veulent rallier les autres à la leur. Nous ne sommes pas militants, nous voulons juste mener notre mission sociale », réfute l'association.
De la même manière, la structure considère-t-elle justifie-t-elle sa participation aux « Nuits du bien commun » comme un moyen de « financements importants » parmi d'autres. Des collectifs dénoncent ces événements de récolte de fonds créés par le milliardaire d'extrême droite Pierre-Édouard Stérin.
Dans la Maison de Marthe et Marie de Garches, les enfants et les mères bénéficient aussi de l'aide des autres colocataires dans les tâches quotidiennes. Ces dernières leur donnent aussi un coup de main pour s'occuper des enfants et leur apportent un soutien émotionnel. « Quand elles rentrent du travail, elles viennent nous parler, proposent parfois de balader Ilian, de lui donner à manger », énumère Henriette, très reconnaissante.
« L'entraide va dans les deux sens »
Elle n'est pas la seule à se réjouir des bienfaits de la vie en communauté. « C'est trop chouette, on voit grandir les enfants, jubile Maëlys, étudiante en psychologie. Et l'entraide va dans les deux sens, on se prête des affaires, je me suis déjà fait emmener à la fac en voiture… »
Jeux, discussions, promenade, repas... Tous les jours, les colocataires partagent des moments avec les mamans et leurs enfants.
Dans quelques semaines, Aude, l'une des trois colocataires « volontaires », quittera la maison. Elle emménagera dans un studio à cinq minutes d'ici. « Je prévois déjà des soirées pyjamas avec Ilian », se rassure-t-elle.
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